Les manifestations survenues récemment au Sénégal impliquent un “diagnostic profond” et de “nouvelles réorientations” dans le domaine de la formation, a estimé lundi le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Cheikh Oumar Hanne.
FORMATION – « Les récents événements douloureux survenus dans notre cher pays nous interpellent particulièrement et nécessitent un diagnostic profond et de nouvelles réorientations de nos formations », a-t-il dit à l’ouverture d’un atelier sur la normalisation des masters dont il présidait la cérémonie officielle d’ouverture.
Selon le ministre de l’Enseignement supérieur, « l’efficacité de notre système est plombée par les difficultés d’insertion des diplômés ».
« Le monde de l’emploi, le secteur privé en particulier, n’a cessé de reprocher aux établissements d’enseignement supérieur de mettre sur le marché des diplômés dont les profils sont en inadéquation avec leurs besoins de qualification ».
« La conséquence qui en résulte est la présence de plusieurs contingents de diplômés qui éprouvent des difficultés à trouver un emploi », a-t-il rappelé au cours de cet atelier prévu pour trois jours.
Il considère que les capacités d’encadrement en termes de nombre d’enseignants et de profils reste « très faibles ».
« Nous avons 26.000 étudiants en master avec 800 professeurs de rang A et plus de 280 masters. Vous voyez clairement que le problème est déjà posé. Cet atelier se tient dans un contexte où l’employabilité des jeunes se pose. C’est pourquoi il doit être un cadre de proposition des solutions concrètes », a-t-il indiqué.
Cheikh Oumar Hanne préconise une “réorientation” des formations, aussi bien en licence qu’en master. Il invite les chefs d’établissement à créer des espaces de développement de parcours professionnels pour les étudiants et même pour les jeunes diplômés à l’intérieur des différentes universités.
« Je demanderai aux chefs d’établissement et à nos instances académiques de travailler pour créer, dans les plus brefs délais, ces espaces. Le ministère de l’Enseignement supérieur et le gouvernement du Sénégal seront aux côtés de ces établissements qui, pour leur engagement et leur détermination, montreront qu’ils sont dans une dynamique d’accompagner cet élan national de réflexion et de proposition de solutions à nos jeunes », a-t-il dit.
Hanne soutient que des pistes de réflexion peuvent être mises en œuvre “dès à présent”, comme la formation des étudiants à la communication et à la maîtrise du langage, pour notamment être convainquant devant leurs futurs employeurs.
« On peut le faire avec l’enseignement à distance, dès la première année. Tous les étudiants qui viennent à l’université peuvent avoir accès à un portail qui les accompagne pendant toute leur formation. C’est pour promouvoir la culture entrepreneuriale, en leur donnant des méthodes dans la recherche de l’emploi et dans la définition de leurs projets », a-t-il expliqué.
Le ministre a tenu à avoir des échanges avec les recteurs, directeurs d’établissement d’enseignement supérieur, directeurs des œuvres sociales, pour « une réflexion approfondie sur notre politique de jeunesse, la création d’emplois et l’insertion de nos diplômés ».
« Le principal leitmotiv est de nous inscrire dans une dynamique de traduire en actions deux mots : efficacité et efficience, qui permettront d’ouvrir les portes de l’employabilité à nos diplômés », a-t-il insisté.
Maderpost / APS