De la polémique née de la convocation de l’Assemblée générale ordinaire le 13 juillet dernier avant d’être «reportée» par le département des Sports est venue se greffer le «défilé» de certains membres de la Fédération sénégalaise de football à la cour du comptes au lendemain du match Mauritanie-Sénégal (0-1) qui enquête la gestion de la Can 2021 au Cameroun et la coupe du monde 2022 au Qatar qui nourrit l’idée de l’existence de fonds publics.
FOOTBALL – Face à la presse ce samedi, en marge de la finale de la coupe du Sénégal, Me Senghor a voulu lever toute équivoque. «Nous n’avons jamais géré de fonds publics», précisant que le FSF est auditée tous les six mois par la Fifa. Le président de l’instance fédérale par ailleurs, 1er vice-président de la CAF, est aussi revenu sur le report de leur Assemblée générale ordinaire finalement fixée au 21 septembre prochain. Morceaux choisis.
Sur le report de l’Assemblée Générale Ordinaire
«On a reçu une demande du ministre basée sur le fait que certains clubs souhaitaient qu’on reporte (l’assemblée générale) pour des raisons qui peuvent être discutées. Mais ce qui est important dans cette histoire, c’est que Mme la ministre nous a fait la demande, on a analysé lucidement dans la sérénité.
On pense qu’on a fait ce qu’on devait faire en tant que comité exécutif, c’est-à-dire, montrer notre détermination, notre intention de procéder à un exercice statutaire qui consiste à aller vers la reddition des comptes après chaque exercice et on est prêts. Si d’autres ne sont pas prêts on y peut rien, mais on a le temps de les attendre pour aller à une assemblée générale apaisée. C’est ça le but, c’est pourquoi on a décidé de reporter après une réunion de comité d’urgence » (tenue vendredi, Ndlr).
Une réunion du Comité exécutif samedi
Ce matin (samedi) on a convoqué le ComEx (Comité Exécutif) en procédure d’urgence, afin de pouvoir partager la décision qu’on a prise et harmoniser nos positions. Ce football nous a valu des satisfactions parce qu’on a été tous unis, on a travaillé main dans la main et il ne faudrait pas qu’on change cette donne.
C’est dans une grande collaboration que l’État, quel que soit le régime en place, et la fédération délégataire de pouvoir, ont toujours travaillé. C’est pourquoi, on a eu ces résultats. Si on arrête de faire ce qui nous a valu beaucoup de satisfaction dans le passé, on va tout droit vers l’échec et ça on ne le souhaite pas.
C’est pourquoi on a privilégié cet esprit constructif. Aujourd’hui, on n’a pas de problème, celui qui peut tenir l’AG ce samedi, peut le faire dans 2 mois. Donc, on ira à 60 jours. On va envoyer tous les documents nécessaires parce que tout est prêt, les certifications de nos comptes, on va les mettre sur le site de la fédération et à partir de la semaine prochaine, vous pouvez voir tous les rapports d’activités, les comptes certifiés par nos commissaires au compte sur le site de la Fédération sénégalaise de football.
Le contrôle
“Je rappelle que chaque année, on est contrôlé par la FIFA deux fois tous les 6 mois. Donc, c’est pour dire qu’on est à l’aise. Après, les propos entre guillemets politiques, ça fait partie du jeu, du football et ça ne nous ébranle jamais. Dans le terrain, on connaît toujours certains qui jouent au plus malin, mais qui nous connaissent et qu’on connaît et qu’on voit chaque jour.
Chacun se connaît dans ce football et dans ce pays, on sait qui est qui et de notre côté on ne s’inquiète pas. Les enjeux (Assemblée générale élective n aout 2025, Ndlr), peuvent faire que les gens mettent en doute ou même ternissent un peu l’image de la fédération ou des dirigeants. Mais, on se connaît tous. Quand on a une bonne conscience, on peut avancer tranquillement parce que le seul maître, c’est Dieu mais, c’est aussi nos mandants et nos autorités.
Convocation à la cour des comptes
L’exercice de contrôle et de gestion est un exercice normal qui se fait dans un État qui se respecte. On est partis intégrante de cet État, on pense travailler au service de cet État et on a aucun problème dans le cadre de l’audit des contrôles de la CAN 2021 et de la Coupe du monde 2022.
C’est normal que la Cour des comptes puisse nous demander des informations qu’on a données tranquillement et tout le monde c’est que c’est un principe connu de tous. On sait que dans toutes les compétitions en tout cas sous notre magistère, la fédération n’a jamais géré de fonds publics.
On exprime nos besoins qui sont exécutés c’est comme ça que ça se fait. Donc, il n’y a pas d’inquiétude là-dessus, on est sereins et disponibles pour tout ce qui concerne la justification de nos activités. On est là aussi avec des réalisations palpables et on va continuer à le faire, dépassant le cadre de l’animation du football.
On est aux côtés de l’État pour construire des terrains. Dans quelques semaines, on va inaugurer la pelouse de Sédhiou et de Kédougou. On a ouvert hier (samedi, Ndlr) une boutique à la fédération. C’est ça notre mission et c’est ça qui nous intéresse : aller de l’avant toujours, rester focus sur le travail, c’est ça notre viatique. Même ceux qui contestent notre travail, nous rendent plus forts. Ils nous poussent à rester en éveil, à continuer à travailler et à ne pas baisser les bras.
Vous étiez dans l’obligation de reporter ?
On vous a fait un communiqué hier (vendredi). On était en position juste de tenir notre assemblée générale. Et c’est ce qu’on souhaitait. La ministre nous a adressé une demande qu’elle a motivée, on n’est pas allés au fond. On a considéré qu’on doit du respect à notre tutelle, quand elle nous demande, on se soumet à cela.
Je le dis encore une fois : qui peut le plus peut le moins. Si on peut tenir l’AG ce 13 juillet, on le sera encore plus fin septembre. Ils veulent 60 jours, on leur donnera 60 jours pour se préparer, mais les documents et autres, on le donnera avant. Comme ça, tout le monde saura qu’on était prêts, qu’on s’est acquittés de notre obligation qui est de rendre compte après un exercice déterminé, c’est ça notre rôle».
Maderpost / Sud quotidien