Le chercheur Dr Ibrahima Athié alerte sur la dégradation des espaces cultivables causée par l’urbanisation galopante et les changements climatiques. Il intervenait, hier à Dakar, lors de la 6e édition du Forum nationale sur le foncier.
FONCIER – Placé sous le thème “Le foncier, levier de souveraineté alimentaire’’, ce forum a passé à la loupe les écueils qui gangrènent les espaces cultivables.
“Le Sénégal possède plus de millions d‘ha de terre cultivables mais les 2/3 de cette assiette foncière sont dégradés par es changements climatiques et la variabilité des précipitations”, a soutenu Dr Ibrahima Athié.
Selon ce chercheur, il faudra prendre en charge la dégradation des terres par l’érosion hydrique très fréquente dans le sud du pays, l’érosion éolienne notée dans le nord et la dégradation chimique dans le Saloum.
“Sans une perspective à long terme, à ce rythme, il n’y a aucun moyen préserver les Niayes. Le foncier autour des villes menace les zones agricoles’’, a-t-il alerté.
Pour solutionner ces fléaux, Dr Ibrahima Athié souligne qu’on doit miser sur une bonne gestion et gouvernance foncière par la sécurisation des exploitations familiales qui produisent l’essentielle de la consommation locale.
Le ministre des Finances et du Budget Mamadou Moustapha Ba, qui a présidé ce forum, s’est dit convaincu que le Sénégal atteindra la souveraineté alimentaire.
“La sécurisation foncière au service de l’agriculteur et du paysan pour une souveraineté alimentaire est largement à notre portée, et au vu de la démarche multi-acteur adoptée, je reste convaincu que nos objectifs seront largement atteints”.
Ason avis, “beaucoup d’efforts ont certes été consentis pour améliorer les performances du secteur agricoles mais force est de constater que la contribution du PIB (Produit Intérieur Brut), qui est de l’ordre de 15 % reste encore faible, au regard des 70 % de la population active qu’elle emploie”.
Mamadou Moustapha Ba soutient que le monde est soumis à des dérèglements climatiques sans précédent, en plus de de la dégradation des ressources naturelles et des terres arables.
“Ces phénomènes ont de plus en plus tendance à compromettre tous les efforts consentis dans la perspective de la souveraineté alimentaire. Ils ne peuvent plus être ignorés dans l’élaboration des stratégies de développement agricole et social. C’est pourquoi dans l’axe 2 du plan Sénégal émergent, c’est capital humain, protection sociale et développement durable. C’est la raison pour laquelle, pour la première fois, le Sénégal s’est doté d’un budget vers et a mis en place un document cadre de financement durable. Au titre de la gestion de 2024, les besoins de financement du secteur foncier et agricole sont estimés à plus d’une dizaine de milliards Fcfa”.
Maderpost / Diasse (Stagiaire)