Quelques jours après avoir célébré Thanksgiving, Canada et Etats-Unis subissent une flambée de l’épidémie. Le scénario d’une troisième vague provoquée par les fêtes de fin d’année est particulièrement redouté en France
COVID –En Amérique du nord ces derniers jours, l’épidémie de Covid-19 semble désormais incontrôlable. Le nombre de nouveaux cas quotidiens atteint des records aux Etats-Unis, autour des 200 000 personnes. De même au Canada, avec plus de 100 000 nouveaux malades dépistés lundi.
Outre-Atlantique, beaucoup d’experts expliquent cette flambée par un relâchement des mesures barrières et par les rassemblements de personnes à l’occasion de Thanksgiving. Un évènement comparable aux festivités de fin d’année que les Français attendent avec espoir, mais qui pourrait augurer une troisième vague que redoutent les autorités et les médecins.Noël sans invités au Canada
La Thanksgiving est une fête traditionnelle, un moment de retrouvaille en famille. Au Canada, “l’Action de Grâce” est célébrée le second lundi d’octobre. Et cette année, elle a bien eu lieu le 12 octobre, malgré le contexte sanitaire préoccupant. Mais quinze jours plus tard, le 27 octobre, le nombre de contaminations bondit de 180 000 à plus de 220 000 cas. Deux mois plus tard, le Canada compte désormais 423 000 cas de Covid.“Chaque fois que nous socialisons avec quelqu’un d’autre qu’une personne de notre foyer, nous courons un risque” affirme le docteur Karim Kurji, médecin hygiéniste.Les indicateurs étaient déjà à la hausse quelques jours avant la Thanksgiving, mais les déplacements d’une province à l’autre, le temps froid et les regroupements dans des lieux fermés pour les repas en famille, semblent avoir précipité son évolution. Au Canada, la seconde vague s’avère désormais plus sévère que celle du printemps dernier. Les restrictions de cette fin d’année ont donc été particulièrement renforcées pour juguler l’épidémie. Et les autorités n’hésitent plus à appeler les Canadiens à fêter Noël avec les personnes de leur propre foyer, à ne pas retrouver leurs proches pour éviter de nouvelles vagues de contaminations. Au Québec, les rassemblements pour les fêtes sont interdits.
Une flambée après la flambée aux Etats-Unis
Aux Etats-Unis, la Thanksgiving est une fête tout aussi importante, célébrée lors du week-end du 26 au 29 novembre. Et les autorités sont particulièrement inquiètes des conséquences, alors que les indicateurs se tassaient, ils sont repartis à la hausse.Selon le conseiller Covid de la Maison-Blanche, Anthony Fauci, “nous n’avons pas encore vu le pic post-Thanksgiving.““Ce qui m’inquiète” confie l’immunologue, “c’est que cela risque d’apparaître dans les chiffres au moment des vacances de Noël, alors que les gens vont recommencer à voyager, à faire les magasins et à se rassembler en famille…” Afin d’éviter l’éclosion de nouveaux clusters familiaux et d’enrayer la propagation du virus, l’immunologue et les Agences de Santé américaines avaient pourtant conseillé les Américains de renoncer à ces repas en famille.
Un scénario possible en France : la fédération hospitalière appelle à “une extrême vigilance”
Citant en référence l’évolution de la situation en Amérique du Nord après les fêtes de Thanksgiving, le directeur général de la Santé Jérôme Salomon a lancé un “message de prudence” concernant les fêtes de fin d’année en France, qui “font craindre que des contaminations importantes intrafamiliales aient lieu”.“Il y a vraiment une alerte forte sur les risques d’une troisième vague, qui n’est pas que virtuelle, qui n’est pas qu’une perspective lointaine mais qui est bien dans l’arrière-plan de l’évolution des courbes”, a aussi expliqué le président de la Fédération hospitalière française, Frédéric Valletoux.Après un pic à plus de 50 000, voire 60 000 contaminations certains jours fin octobre en France, le rythme a ralenti jusqu’à atteindre 10 000 à 11 000 cas quotidiens fin novembre, mais depuis lors, le nombre de nouveaux cas a marqué un palier à environ 10 000 cas par jour, selon l’agence Santé publique France. L’évolution des indicateurs “pose un certain nombre de questions quant à la situation dans les prochaines semaines, à la situation lors des fêtes de fin d’année” insiste Frédéric Valletoux. “Et cela nous pousse à appeler à une extrême vigilance sur, à la fois les mesures d’assouplissement qui pourraient être mises en oeuvre et aussi sur tout le dispositif de dépistage et de suivi de ceux qui pourraient être touchés par le virus”. Prônant une “campagne de dépistage massive dans les jours qui précèdent les fêtes de Noël”, la Fédération hospitalière de France réclame également “une stratégie d’isolement ferme, volontariste, efficace”. Maderpost/ SUD OUEST
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