Mes chaleureuses et fraternelles félicitations au Pastef et à Ousmane Sonko, son déterminé et charismatique leader, pour cette éclatante victoire aux élections législatives anticipées d’hier.
Cette victoire est donc, d’abord, celle du peuple Sénégalais qui a enfin décidé de prendre son destin en mains.
Je vous confesse n’avoir jamais écrit et publié sur les élections législatives, contrairement à mes habitudes de réaction aux faits d’actualité, pour éviter de donner des idées qui puissent dérailler la constitution de coalitions de l’opposition, composées des mêmes personnes qui ont participé à la fabrique de pauvreté dans notre pays, comme je m’en suis toujours plaint.
Parce que, de mon point de vue de la dialectique de l’histoire de la révolution démocratique sénégalaise, ces coalitions m’ont semblé essentielles et déterminantes, pour le démantèlement des réseaux politico-affairistes qui ont ruiné notre économie et détruit nos institutions républicaines.
Avec ces élections, c’est comme si Dieu avait enfin décidé de mettre toute cette caste politique sur un bateau ivre avant de le couler définitivement. Comme je l’avais prévu, ils ont été envoyés à le retraite, vieux et jeunes d’âge politique rétrograde.
Voici donc un Sénégal nouveau en gestation, comme je l’avais prévu avec l’implosion du système. Un régal pour un analyste en mode prospective !
En effet, le 7 Juillet 2023, j’écrivais et publiais déjà ceci sur Ousmane Sonko, sur tous les réseaux sociaux et dans la presse, en demandant à Macky Sall de discuter impérativement avec lui, pour prévenir toute crise et aider à sauver notre pays.
Parce que c’était cela avoir intelligence et courage politiques !
Parce qu’une bonne décision politique n’est pas forcément une décision basée sur ce qu’on aimerait faire ou sur le droit, mais plutôt sur ce qui doit être fait pour gérer une situation donnée, en fonction de l’appréciation des variables d’ajustement disponibles et des paramètres objectifs du terrain.
Macky Sall a pourtant choisi de le mettre en prison, lui, ses lieutenants, des centaines d’enfants innocents et une bonne partie de la société civile, qui s’étaient tous dressés contre ses velléités d’instaurer une dictature institutionnelle dans un Sénégal qui vote depuis 1848.
C’est cela qui m’avait obligé à descendre carrément dans l’arène politique, pour faire de la subversion épistémologique quotidienne, par l’éveil des consciences populaires et, en parlant aux partenaires extérieurs pour les convaincre de ne pas soutenir de forfaiture au Sénégal, aux risques et périls de leurs intérêts.
J’avais pourtant publiquement indiqué à Macky Sall et à ses soutiens extérieurs, les éléments qui fondaient ma conviction et que je reproduis ici, in extenso.
{1. Il existe, à tort ou à raison, un sentiment général de frustration qui prédispose à des manifestations spontanées de colère, que nul ne peut vraiment contrôler et/ou en contenir les débordements.
2. Il existe, à tort ou à raison, un sentiment d’injustice qui prédispose beaucoup de populations à en tenir ceux qui les dirigent, pour responsables.
3. Ces 2 phénomènes conjugués prédisposent beaucoup de populations à chercher des héros-redresseurs-de-torts, dans ce Sénégal dont l’histoire glorieuse de ses grands hommes se raconte encore aujourd’hui, par la résistance contre l’oppression, qu’elle soit réelle ou imaginaire.
4. Justement, la plupart des leaders politiques du Sénégal d’aujourd’hui, ont été de près ou de loin, mêlés à la gestion des affaires du pays, ce qui, aux yeux d’une bonne partie de l’opinion nationale, ne les exonère pas de la situation économique et sociale difficile que vit le pays.
5. Au vu de ce qui précède, la bravoure dont Sonko fait montre, au péril de sa vie, le présente aux yeux de beaucoup de populations comme le messie qu’ils attendaient, le héros personnellement désintéressé et engagé à les protéger, voire les sauver.
6. La preuve en est que même lors des 2 dernières élections, son équation personnelle a pesé.
7. Donc, le phénomène Sonko n’appartenant plus à celui qui l’incarne physiquement, toucher à sa personne pourrait provoquer de graves situations. Fin de citation.
Devant l’obstination de Macky Sall, je suis revenu à la charge en Novembre 2023, pour répondre au journal Le Monde qui avait titré « Le Choix Risqué De Diomaye », alors aussi en prison, au moment où tout indiquait que la machine infernale s’était ébranlée pour empêcher Ousmane Sonko d’être candidat à l’élection présidentielle.
J’avais écrit en substance que dans cette situation, Bassirou Diomaye Faye qui était dans l’angle mort de Macky Sall, présentait alors, le meilleur profil parmi, tous les autres candidats potentiels de Pastef, pour gagner les élections.
Parce que, non seulement rien ne pouvait empêcher sa candidature, mais qu’encore, les populations Sénégalaises voteraient massivement pour la personne désignée par un Ousmane Sonko martyrisé, comme son candidat.
On connaît la suite.
Maintenant que le Pastef a réduit toute opposition politique à sa plus simple expression, (comme le voulait Macky Sall), il n’a plus que les populations en face de lui.
Donc, à défaut de se créer une « opposition interne » pour se nourrir de la diversité des idées, d’expertise et d’expérience, il lui faut trouver les moyens d’être poreux à tous les souffles positifs, pour répondre aux attentes qu’il a suscitées.
Parce que gouverner seul est dangereux, en ce sens que cela peut donner des œillères d’arrogance et d’illusion d’invincibilité et que, cette victoire est une promesse à tenir, sous peine de se transformer en défaite.
Bonne chance!
Dr Pape Demba Thiam, Economiste, entrepreneur conseil, ingénieur financier et expert en développement industriel