La costumière et styliste sénégalaise, Oumou Sy grand nom de la mode africaine contemporaine, a éclaboussé de sa classe et de son génie à couper le souffle dans une ambiance de cathédrale partenariale le défilé de mode offert samedi 28 décembre 2024 à Saint-Louis par le fanal initié en 2000 par l’artiste comédienne Marie Madeleine Diallo, à travers son agence d’organisation culturelle, de promotion de spectacles et d’arts « Jaloré Production ».
FANAL – Il n’y a pas suffisamment de mots pour qualifier la prestation standard international de la styliste sénégalaise, également décoratrice et créatrice de bijoux, Oumou Sy, sinon « Amazing » que l’on pourrait emprunter aux Américains férus de l’Entertainment et showbiz, parce sachant que la culture est un pignon incontournable du moteur économique, social et social, et par conséquent est le démarreur et l’alternateur de l’industrie culturelle.
Il faut avoir oublié Léopold Sedar Senghor ou s’être totalement démarqué de lui pour ignorer que la « culture est au début et à la fin de tout développement ».
Fort heureusement, le ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, piloté par Mme Khady Diène Gaye, y est allé de son « aide » pour que l’édition 2024 du Fanal, se tenant du 24 au 31 décembre 2024, ne soit pas une litanie des saint et le cimetière des bonnes intentions des inconditionnels de l’art, de la culture, pour être plus précis.
Il suffit d’entendre la voix cassée, de voir les stigmates de la fatigue d’Ariane Réaux, souteneuse et membre convaincu de la démarche sacerdotale de Marie Madeleine Diallo pour se convaincre que le fanal survit par la force et détermination de leur l’agence à le réaliser chaque année.
Parce que pour ce qui est du reste, c’est de la trime et l’espoir mince d’une satisfaction incertaine. Pour Marie Madeleine et les siens, il s’agit de maintenir haut le pavé le fanal face au désert culturel et l’insensibilité quasi générale.
Pas une seule trace de conseiller municipal sur la tribune. Pas un seul kakémono, pas une banderole. Pas un seul sponsor Rien de rien. Une misère, parce que peu soutiennent le projet. Et ce n’est pas faute d’avoire envoyer des courriers sollicitant …
Il en est ainsi du Fanal de Saint-Louis, même si tous savent qu’il a une « grande importance dans les dimensions artistiques, touristiques, culturelle et financière de la vieille ville, trois fois capitale, une première ».
A regarder le peu d’intérêt, en dépit de la présence du grand nom de la stylisme qu’est Oumou Sy, on se rend compte que l’expression artistique, la dimension esthétique, l’ambiance, l’atmosphère unique du fanal de Saint-Louis n’émeuvent que ceux qui croient et les enfants.
L’attraction visuelle, la fête des lumières, le fanal qui peut devenir un point de repère, soit un symbole emblématique facilement identifiable par les touristes, au grand bénéfice de l’image de la vieille ville, ne parle pas aux indifférences qui ignorent tout de la valorisation des espaces publics.
Savoir vendre et se vendre afin de revitaliser et encourager l’exploration des secrets et richesses de Saint-Louis. Même pas ça.
Dans une telle ignorance, comment savoir que le fanal de Saint-Louis peut rapporter gros et à tous, en termes de retombées financières. Il est pourtant su que les attractions lumineuses et artistiques attirent des touristes et stimulent par conséquent l’économie locale via les hôtels, les restaurants, les commerces, l’artisanat, etc.
Mais pour arriver à toucher le graal intégral, faudrait-il encore que les partenariats publics et privés comprennent quelque chose au fanal et à ses dimensions artistique et touristique certaines, pour le financer afin que la revitalisation urbaine ne soit pas une vie de l’esprit.
Le fanal de Saint-Louis peut et doit s’intégrer dans un projet d’urbanisation de la vieille ville afin de redynamiser cette dernière, aux effluves de pétrole et de gaz, en vue de créer les termes de la valeur immobilière qui doperont les conditions attrayantes pour les investisseurs.
S’ajoute à cela, le symbole d’identité que constitue le fanal de Saint-Louis. Il est non seulement distinctif, mais encore révélateur d’un potentiel à haut rendement économique.
Il suffit de s’y intéresser pour y comprendre quelque chose et consolider les bases de liens communautaires.
Il faut avoir été présent ou voir les images pour savoir que le Sénégal tient des pierres précieuses inestimables ayant pour noms Saint-Louis la belle, entre autres, et Oumou Sy, une icône fière d’être autodidacte, d’être Saint-Louisienne, d’être cette enfant devenue adulte qui ne rêve toujours pas moins telle une petite fille d’inventer le plaisir du port vestimentaire et des yeux.
Son défilé relève de la prestance haut de gamme. Ce ne sont les stylistes, Mme Ndéye Diop Guissé et M. Mbaye Fall également du défilé qui diront le contraire.
Oumou Sy un diamant dans le fanal de Saint-Louis lui-même un saphir superbement ignoré hélas ! Marie Madeleine Diallo, la gardienne du temple appréciera.
Maderpost / Charles FAYE