La Pennsylvanie et le Michigan doivent certifier, lundi 23 novembre, les résultats de l’élection. Le président tente de bloquer la procédure pour faire élire les grands électeurs par les législatures à majorité républicaine.
ANALYSE –La Pennsylvanie et le Michigan doivent certifier, ce lundi 23 novembre, les résultats de l’élection présidentielle du 3 novembre. Théoriquement, du moins, car Donald Trump fait tout pour bloquer cette procédure.
Les États disposent d’une « période de sécurité » de cinq semaines après le jour de l’élection, jusqu’au 8 décembre cette année —, pour résoudre tout contentieux lié au scrutin.
À cette date, tous les bulletins doivent avoir été dépouillés et recomptés si la justice l’a ordonné. Chaque État doit alors présenter un document garantissant la validité des votes et des opérations de dépouillement.
Cette année, ce processus, normalement routinier, devient un parcours d’obstacles, en raison des recours en justice et des pressions politiques du président sortant. Donald Trump poursuit sa guérilla juridique et politique dans les États-clés qui ont basculé du côté de Joe Biden. Au niveau national, le démocrate a remporté près de 80 millions de voix, contre un peu moins de 74 millions pour le républicain.
Des accusations de fraude sans fondement
Un juge fédéral de l’État de Pennsylvanie a catégoriquement rejeté, samedi 21 novembre, dans un jugement de 37 pages, les « arguments juridiques sans fondement » et les « accusations hypothétiques » de fraude électorale du président sortant. Son équipe d’avocats, dirigée par l’ancien maire de New York Rudolph Giuliani, a déclaré faire appel du jugement et s’attendre à ce que l’affaire aille devant la Cour suprême. Au moins deux autres recours sont en cours d’examen par la justice de l’État. La secrétaire d’État Kathy Boockvar, une démocrate, doit maintenant certifier à l’échelle de l’État le résultat de l’élection, remportée par Joe Biden par plus de 80 000 voix d’écart.Suspense dans le Michigan
Dans le Michigan, remporté par Joe Biden avec 155 000 voix d’avance, les leaders du Comité national républicain et du parti républicain de l’État ont demandé, samedi 21 novembre, de retarder la certification des résultats de deux semaines, pour effectuer un audit des résultats électoraux dans le comté de Wayne (chef-lieu Détroit), avec une importante population afro-américaine. Composé de deux Républicains et deux Démocrates, le « Board of Canvassers » (« Conseil des solliciteurs »), chargé de certifier les résultats de l’État, doit se réunir, lundi 23 novembre. En cas de blocage, les Démocrates porteront très probablement l’affaire devant la Cour d’appel de l’État, en lui demandant d’ordonner au Conseil des solliciteurs de s’acquitter de son obligation statutaire et de certifier les résultats.Pression sur les responsables républicains
À coups de tweets et d’appels téléphoniques, Donald Trump maintient la pression sur les responsables républicains. Le président a même convoqué, vendredi 20 novembre, sept parlementaires du Michigan, dont le chef de la majorité du Sénat de l’État et le président de la Chambre. Ces derniers ont déclaré par la suite qu’ils n’avaient encore rien vu qui changerait le résultat de l’élection. Donald Trump a explicitement fait allusion à la possibilité pour les parlements à majorité républicaine des États pivots de contourner le vote du 3 novembre, en désignant eux-mêmes des grands électeurs acquis au président sortant. « Espérons que les tribunaux et/ou les législatures auront le COURAGE de faire ce qui doit être fait pour maintenir l’intégrité de nos élections et des États-Unis d’Amérique eux-mêmes » a-t-il affirmé sur Twitter. La loi fédérale prévoit, en effet, que les parlements des États peuvent elles-mêmes désigner les grands électeurs si le corps électoral « n’a pas fait son choix à la date prescrite par la loi ».Résultat certifie en Géorgie
En Géorgie, après avoir ordonné un recomptage manuel, le secrétaire d’État, républicain, Brad Raffensperger a officiellement certifié, vendredi 20 novembre, les résultats de l’élection, remportée par Joe Biden avec 12 670 voix d’avance. L’équipe de campagne de Donald Trump a demandé, samedi 21 novembre, un recomptage des 5 millions de votes, une possibilité prévue par la loi quand l’écart entre les candidats est inférieur à 0,5 % de suffrages exprimés. Maderpost / NOOVEL.FRPlease follow and like us: