Une société qui ne se régénère pas dégénère. Le covid 19, devenue première puissance de nuisance mondiale, nous contraint à un réveil brutal. Le choc de la crise impose à chacun de s’arrêter, de réfléchir dans un souci d’agir, afin de se réorienter et d’adapter les manières de vivre qu’exige l’avenir. Par Aly BA Le virus est un ennemi, mais c’est surtout un indicateur, et plus encore un puissant révélateur. D’abord du fait que le monde s’est mondialisé pour de bon. Le virus a traversé de manière fulgurante toutes les mers et tous les océans. Et le président Macky Sall a raison d’appeler à la constitution d’un front mondial de lutte contre la pandémie. Les pays développés ne se sortiront pas seuls du cauchemar, si le virus continue de prospérer à leurs portes, faute d’une solide coopération avec le Sud. Ils doivent soutenir à bout de bras l’Afrique, qui avec 25% des maladies les plus lourdes, ne représente qu’1% des dépenses mondiales de santé. Les gestes de solidarité pour amortir le choc de la crise sont les bienvenus dans nos pays où la majorité vit sous le seuil de la pauvreté, sans filets sociaux de sécurité. Les partenaires au développement doivent nous aider à bâtir un système de santé endogène qui recourt à la télémédecine, à l’identification numérique et à la géolocalisation. Mais parallèlement à cette indispensable riposte médicale, la crise doit agir comme électrochoc pour inverser collectivement les dynamiques sociales et les logiques mentales dont chacun aura pu mesurer par l’expérience, les impasses et les menaces. La crise n’a pas inventé nos failles, mais elle les expose dans une lumière plus crue. Si le Président a raison de solliciter l’aide internationale pour faire face à l’urgence, et du même coup, injecter les fonds recueillis dans la construction d’infrastructures sanitaires à niveau, l’érection de services publics de protection civile, en vue d’une anticipation et d’une prise en charge plus efficace des périls, il faut veiller à gérer tout autrement ces moyens. Et cela commence par l’identification des dysfonctionnements qui depuis toujours se répètent de façon systématique et nous empêchent d’atteindre les objectifs visés : absence de coordination avec les populations, contournement des acteurs locaux, méconnaissance des terrains d’intervention, contrôles a priori et a posteriori défaillants. Nous ne sortirons pas de nos difficultés structurelles par la régression, mais par le haut. Par un patient, soutenu et courageux travail de transformation de notre modèle social et de notre contrat civique. La crise stimule l’innovation, l’ingéniosité et l’esprit d’initiative qui soutiennent le credo indispensable à tout projet d’émergence. Cela s’observe déjà avec la production chez nous, sous l’emprise de la nécessité, d’un respirateur artificiel, d’un lave-main automatique et de masques de protection avec nos moyens propres et notre savoir-faire spécifique. Cette crise, qui se révélera extrêmement violente envers les plus vulnérables, nous contraint à l’évaluation de nos aptitudes à la résilience, de notre solidarité, et de notre capacité à faire corps collectivement pour engager les mutations qu’ impose la situation actuelle. L’idée que nous ne pouvons pas changer est absurde. Bien au contraire, nous n’avons cessé de changer, mais malheureusement pour le pire. Cessons de nous voiler la face. Cessons de nous regarder dans nos propres mirages et nos propres “miracles” prétendus. Une lutte de longue haleine est engagée pour venir à bout des vices de construction de notre système. ]]>
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