L’économie mondiale subit – elle une bourrasque du numérique. Ou assiste-t-on presque impuissants à la fin de l’histoire telle que prédit par Français Fukuyama ? En tout cas…
TRIBUNE – Selon le célèbre magazine américain de l’économie et de la finance Forbes dans sa liste annuelle des 500 plus grandes entreprises du monde, les GAFAM ont définitivement imposé leur forces et puissances pour devenir les maîtres absolus de l’économie mondiale grâce à leur domination de l’internet.
Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft – toutes américaines – sont parmi les 10 premières entreprises du monde par leur capitalisation boursière et leur domination absolue – presque concertée – sur les chaînes de valeur du numérique et malheureusement aucun concurrent chinois ou japonais n’arrivent à leur disputer cette mainmise absolue sur la nouvelle économie centrée sur les services immatériels et l’internet. C’est inédit.
C’est une nouvelle ère d’une économie dominée par des géants invisibles – économie virtuelle – qui commence pour notre planète sans qu’aucune régulation ne parvienne à entamer leur expansion fulgurante, pléthorique et globalisante.
La surreprésentation des entreprises américaines, qui ont généré 13 800 milliards de dollars US de revenus globaux dans un contexte de quasi- récession, 139 entreprises américaines dans ce classement Global 500 dépassant la Chine juste 133 entreprises, conséquence du ralentissement de sa croissance économique.
La Chine peut-elle vraiment surclasser les USA pour s’imposer comme la 1ere économie du monde au cours de la présente décennie ?
Au cœur de ce développement spectaculaire des GAFAM, on trouve les données numériques dont la collecte et leur exploitation sont des mines d’or et de diamant dans le processus d’extension de ces entreprises vers de nouvelles activités plus ou moins éloignées de celles qui constituent leur cœur de métier, le tout facilité par le Big Data.
Leur dénominateur commun reste le recours à de grandes quantités de données.
Les GAFAM fonctionnent largement sur la base d’une économie participative, dans laquelle les utilisateurs, par leurs usages numériques, produisent nos données qui alimentent les applications, plateformes et autres services en ligne.
Ces données constituent une ressource stratégique essentielle qui est utilisée pour améliorer l’offre grâce aux algorithmes, mais aussi pour inventer de nouveaux produits et services.
À tel point que les GAFAM ont presque un potentiel de croissance illimité dès lors qu’ils se focalisent sur des activités qui génèrent massivement des données.
C’est un niveau d’intelligence passive et collaborative jamais atteint par l’humanité.
Et déjà l’intelligence artificielle donne au GAFAM les moyens scientifiques de perpétuer leur ascendance sur toute autre activité humaine grâce au support de l’intelligence des machines.
Au regard de cette toute puissance presque irréversible, c’est l’avenir de notre continent qui n’a connu aucune révolution qui se pose, comme quoi malgré nos hydrocarbures, la future économie a déjà migré dans les serveurs, les applications, le Cloud et les applications numériques qui remplacent les mines d’or, de gaz et pétrole dans un monde où l’économie a déjà subi un virage irréversible dans les méta- données.
Moustapha Diakhaté, Expert et Consultant Infrastructures