PRESIDENTIELLE – Il doit certainement sourire dans un coin de son salon, l’espiègle Dr Cheikh Diallo en Sciences politiques et Directeur général et fondateur de l’Ecole art oratoire, depuis que la frénésie du parrainage a pris à bras le corps mouvance présidentielle comme opposition dans l’exercice coloré du recueil des signatures des 67 000 signatures au plus nécessaires dans 7 régions pour briguer, pour les élus de cette primaire qui ne dit pas son nom, la présidentielle de février 2019. Et pour cause, il en est l’instigateur. Il ne faut pas aller loin pour s’en convaincre. Il suffit juste de convoquer L’Observateur du 13 mars 2017, dans lequel, dans une interview accordée à Pape Sambaré Ndour, l’ancien conseiller de Wade père et fils, explique et théorise le parrainage. Par devoir et pour mémoire, Maderpost rend à Jules ce qui appartient à César : ce parrainage historique de la présidentielle 2019. La caution de 65 millions, une idée à l’arrivée plus censitaire que véritablement démocratique qui va l’amener à la reconsidérer dans le jeu et la vitalité électorale. “Je suis revenu de mes propres erreurs stratégiques” dira-t-il dans l’interview présentant ainsi publiquement pardon au peuple sénégalais pour avoir convaincu le Pr Wade de porter la caution à 65 millions. Cette erreur manifeste d’appréciation de la caution va le faire définitivement changer d’avis sur le principes. Revenu de cette gifle électorale, le théoricien qui n’en laisse jamais une, trouve une bien meilleure formule : le parrainage. Il va même plus loin le Dr en Sciences politique. Il plaide pour la “suppression pure et simple de la caution” , comme cela se fait en France, en Grande Bretagne, aux Usa, etc. Mais bien sûr qu’avec le parrainage la caution n’a plus de sens. Le peuple a cautionné lui-même. Mais sur ce terrain-là, il ne sera pas suivi. Cela dit, cette fameuse interview du 13 mars n’a pas été ratée par celui qui n’en souhait pas tant pour jouer un vilain tour de canard aux prétendants et adversaires. De la politique pure et dure Macky Sall sait en faire. Que l’étique en souffre ? Surtout qu’entre cette réflexion du Dr Diallo publiée en mars 2017 et la décision du prince de faire appliquer le parrainage, 15 bons mois vont courir. Le Macky Sall est terrible quand il s’agit de calculer. Le même coup que pour le référendum décidé en février 2016 pour le mois d’après. Quasiment jour pour jour. Ne jamais laisser du temps à l’adversaire de se remettre de ses émotions et de se préparer en conséquent. Du Tsun Zé, le général Macky en a en lui. L’art de la guerre, il connait. Il sait comment s’y prendre. Revenu de sa gifle sur la caution de 65 millions de francs qui n’a pas empêché à son ancien patron Me Wade de faire face à 13 adversaires en 2012, Dr Diallo qui estimait dans l’interview que le Sénégal avait “la palme de la caution la plus élevée d’Afrique” propose dans l’interview pour le dossier de la candidature “la suppression de la caution, comme dans les grandes démocraties. Tout en exigeant que tout candidat à la présidentielle qu’il soit indépendant ou non, apporte un minimum de 30 000 signatures. Soit 0,5% du corps électoral”. Pour Dr Cheikh Diallo, le “bon sens électoral commande de reconnaître qu’un candidat qui ne peut avoir ce pourcentage en termes d’intentions de vote, ne peut valablement prétendre diriger les Sénégalais”. Ce changement de paradigme est d’importance capitale pour une démocratie des signatures. Le Dr Diallo va encore plus loin dans son idée, en soutenant que les candidats retenus pourraient “bénéficier chacun d’une subvention exceptionnelle de 100 millions de francs CFA, comme en Côte d’Ivoire”. L’objectif d’une telle démarche est bien entendue de protéger le pays et le peuple en le mettant à l’abri de capitaux étrangers dont on mesure souvent et trop tard les l’étendue des chaînes. “Cela pourrait diminuer les mouvements sur les financements extérieurs occultes”, disait-il dans l’interview. Il a d’autant plus raison que les financements étrangers sont interdits. Mais allons savoir qui respecte cela et jusqu’ou nos pays africains sont enchaînés à ces capitaux étrangers. Voilà donc comment, expliqué et théorisé en mars 2017 à L’Observateur, arrive, 15 mois plus tard dans le champ social, le parrainage tel un boulet de canon, à quelques 9 mois de la présidentielle, comme le constate Maderpost. Quand on connait maintenant le Général Macky Sall, comme semble le connaître Maderpost, il ne serait pas superflu de se demander s’il n’a pas été briefé des mois plus tôt, juste avant … le référendum de 2016, par exemple, pour une soumission populaire. L’opposition aurait eu du temps. Mais non ! C’est une vue de l’esprit. OGM ]]>
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