Invité à plusieurs reprises par Maderpost pour se prononcer sur le covid-19 et sa propagation au Sénégal, le Dr Bacar Dia, ancien ministre de la Communication puis des Sports sous le Président Wade, a souvent ramé à contre-courant. Première personnalité politique du pays à avoir demandé la fermeture “immédiate de toutes les frontières sénégalaises”, il est aussi le premier médecin à avoir ouvertement soutenu sur la place publique le protocole du Pr Moussa Seydi au Sénégal, tout comme il est également le premier défenseur du port du masque obligatoire dans les lieux publics qu’il intègre dans le concept “Confinement individuel mobile” qu’il regrette de voir ignorer par les Sénégalais et par le discours gouvernemental qu’il trouve assez “lent en ce sens”. Invité à nouveau par Maderpost pour se prononcer sur l’évolution de la pandémie en Afrique et sa prise en charge dans le monde, le Dr Bacar Dia “détonne” une fois de plus. Il n’est pas loin de penser que les gens sont “passés à côté” du traitement dans sa phase grave.
Monsieur le ministre, après votre adhésion au protocole thérapeutique à base de chloroquine, votre soutien au professeur Moussa Seydi, ensuite la défense du port du masque comme une solution incontournable dans la lutte contre le covid-19 dont on parle aujourd’hui un peu partout dans le monde, pensez-vous que le pari est-il gagné ?
Vous savez le débat, la discussion, les positions souvent divergentes, les contradictions en sommes, restent les moteurs du progrès. Il faut toujours marquer son désaccord dans la discipline, la courtoisie, pour trouver des solutions. Mas il faut savoir rester ferme dans ses convictions. Rester très ferme, s’il faut défendre ses idées.
Quand il fallait fermer les frontières, je n’avais pas hésité à le dire et en direct dans une télévision de la place (TFM). Nous n’étions pas bien compris et des ministres en direct sont venus dire que la mesure n’était pas encore opportune, trois jours après la mesure a été prise. Je salue leur grandeur, ils ont compris que ce fut une erreur que de continuer à laisser les frontières ouvertes.
Par cette mesure courageuse et de haute portée, le gouvernement est en passe de maitriser les cas importés. Je le félicite pour ce courage et cette grandeur.
Le professeur Seydi a commencé le protocole avec l’hydroxychloroquine sans attendre des ordres, ou des positions dégagées par la France qui du reste à mal géré l’épidémie. Il a fait un choix entre l’éthique de l’expérimentation et l’éthique thérapeutique.
Dans ce contexte de crise sanitaire, les autorités Françaises hésitent et semblent mettre en avant l’éthique de la recherche. Ce qui leurs a valu beaucoup de critiques quant aux retards notés dans les prises de décision. Au Sénégal, nous semblons aller vers l’éthique thérapeutique basée sur le serment d’Hippocrate. Cette position est aussi la mienne.
Pour les masques, je ne cesserai jamais d’en parler tant que chaque Sénégalais ne portera pas son masque dans les lieux publics. Cette mesure est la plus urgente que le gouvernement devra rendre obligatoire.
“Aucune action ne me semble plus prioritaire que le port obligatoire des masques. Je dis bien aucune mesure. Cette mesure est la priorité des priorités. Si nous tardons à la prendre, ce sera dommage. Quand chaque Sénégalais se dira, je suis un porteur potentiel et que je dois porter un masque pour ne pas contaminer l’autre, nous pourrons engager un dé-confinement progressif.”
Vous avez dit obligatoire. N’y a-t-il pas d’autre voie que le port du masque ?
Oui, j’ai dit obligatoire et donc généralisé. Je suis sûr que le chef de l’Etat se prépare à cela. Mon sentiment est que le rythme est lent. J’ai appris que l’intendance de l’armée est chargée de confectionner en grande quantité des masques de protection destinés à protéger la population. Je salue cet ajustement que les autorités ont opéré avec les masques.
Porter un masque c’est protéger son voisin. Si chacun porte le masque, alors nous pouvons rêver maitriser les infections communautaires. Les masques constituent le dernier maillon qui va boucler et fermer la chaine de la distanciation sociale.
Rendre le port des masques obligatoire est obligatoire, si nous voulons gagner la bataille.
“Un Sénégalais, un masque”, est le seul mot d’ordre qui vaille aujourd’hui. Les populations commencent à porter le masque, nous l’encourageons fortement.
Pourtant le Président Macky Sall demande de respecter les mesures de prévention sinon. Il menace même d’aller vers un confinement généralisé
Vous savez, je le dis souvent, lorsque vous avez tous les pouvoirs, vous avez aussi le pouvoir de vous tromper. Je ne souhaite pas cela au Président. Je souhaite que sous sa direction, nous gagnons la bataille contre le covid-19.
Chaque mesure devra être pesée, mesurée, et évaluée sous l’angle de ses conséquences sur le plan médial, social, économique.
De toute façon, cette pandémie nous rappelle notre impuissance et notre devoir de solidarité et d’écoute. J’ai bien écouté le président. J’ai vu les vivres, les sacs de riz, les caisses remplies d’huiles, j’ai vu les efforts pour venir au secours des populations et j’applaudis. J’ai vu cette belle image de tout le staff du président porter des masques.
Nous devons gagner la bataille des masques et engager le confinement individuel mobile. A la place du confinement généralisé, je milite pour un confinement individuel mobile.
Nous nous mobilisons tous derrière le président et le comité qui fait un travail remarquable.
Cependant notre mobilisation ne signifie pas un unanimisme et un suivisme aveugle et aveuglant. Toutes les voix doivent s’exprimer et surtout celles discordantes.
Aucune action ne me semble plus prioritaire que le port obligatoire des masques. Je dis bien aucune mesure. Cette mesure est la priorité des priorités. Si nous tardons à la prendre, ce sera dommage. Quand chaque Sénégalais se dira, je suis un porteur potentiel et que je dois porter un masque pour ne pas contaminer l’autre, nous pourrons engager un dé-confinement progressif.
Monsieur le Président, je regrette que le port des masques ne soit pas encore obligatoire au Sénégal, il doit l’être. Je vois nos courageux militaires, policiers, gendarmes faire leur travail sans masque, cette situation doit cesser. Je vois les supermarchés remplis de personne qui ne portent pas de masques, Monsieur le Président cette situation doit cesser. Monsieur le Président, les populations rentrent dans les bus et les transports en commun sans masques, cette situation doit cesser. Monsieur le Président, les journalistes font les émissions télévisées sans masques, cette situation doit cesser. Monsieur le Président, les commerçants ne portent pas de masques, cette situation doit cesser. Monsieur le Président, des masques, des masques, des masques par pitié des masques partout et tout le temps. Des masques dans les bureaux, dans le transport avec une sensibilisation, une explication par les radios, les télévisions du port du masque qui reste une technique complexe, qui doit s’appliquer avec la plus grande précision par chacun de nous.
Dans l’interview présente ici même à Maderpost, vous n’aviez pas été tendre avec le comité scientifique du Président français, Emmanuel Macron, chez qui on attend encore les résultats d’une étude randomisée pour prendre en charge le covd-19 avec le traitement du Professeur Raoult.
Au Sénégal Dieu merci, nous ne sommes pas dans cette polémique stérile. Nous menons une bataille pour la vie et contre la mort. Nous mettons en avant l’éthique thérapeutique au détriment relatif de l’éthique de recherche.
Ici les médecins utilisent l’ hydroxychloroquine et probablement l’azithromycine dans un protocole thérapeutique qui est bien compris et qui semble donner des résultats. Cette question au Sénégal, nous l’avons donc tranchée. Ceux qui dans cette situation d’urgence sanitaire ont choisi de mettre en avant l’éthique de recherche répondront devant l’histoire.
Devons-nous respecter tous les protocoles scientifiques et attendre qu’ils aboutissent et attendre des mois avant de traiter ? Ou alors, devant l’urgence, faut-il engager le traitement disponible en attendant de le confirmer ou de l’infirmer surtout quand les médicaments sont connus ?
“Les adeptes de la méthode EBM transforment les malades en des instruments au service de la science. Vue sous cet angle il n’y a aucun problème à laisser mourir des milliers de malades de façon consciente en leur donnant des placébos donc des faux médicaments, pour prouver l’efficacité d’un protocole. Cette démarche simule à s’y méprendre une chosification l’Homme.”
De toute façons, si le professeur Raoult demande de commencer le traitement précocement pour annuler rapidement la charge virale, cette étude préconise de faire ce traitement au stade des complications respiratoires. Nous n’avons pas besoin d’être médecin pour comprendre que cette étude n’a rien à voir avec ce que préconise le professeur Didier Raoult. Il faut souvent sortir des chantiers battus, classiques, de la routine, pour toujours inventer une démarche en phase avec la situation du moment. Il ne faut pas toujours répéter l’histoire, mais nous devons souvent inventer l’avenir.
Vous choisissez l’éthique thérapeutique au point de soutenir la démarche de Raoult à qui on reproche de ne pas respecter la méthodologie de recherche que l’on appelle EBM. Cela fait désordre non ?
On le dit souvent le désordre est un ordre supérieur. Il faut secouer, bousculer, déranger, refuser de se conformer pour parvenir souvent à remettre en cause certaines démarches et sortir de la dynamique de ce qu’on peut appeler le confort de la routine.
On accepte difficilement de sortir de la routine et en cela le professeur Raoult à un grand mérite. Il pousse la communauté scientifique à sortir de sa zone de confort pour inventer autre chose de plus adaptée, plus à même de répondre au triste spectacle des malades qui meurent par milliers.
Nous voulons guérir et guérir nos malades en tant que médecin. Je vous renvoie à l’étude critique de cette méthode opérée par un brillant anthropologue médical, expert en santé publique du nom de Jean-Dominique Michel. Il met en évidence les qualités, les limites et les domaines d’indication de cette méthode. Cette méthode bien qu’utilisée le plus souvent présentes de limites majeures dans le cas de cette pandémie.
Elle est une méthode qui était d’abord utilisée pour les maladies non transmissibles. Donc pas pour les maladies infectieuses. Par la suite elle fut généralisée. La démarche en maladie infectieuse est de trouver une substance active in vitro, in vivo capable de faire disparaitre l’agent infectieux. Cette position est aussi celle du Professeur Didier Raoult et c’est là où il faut situer l’origine de la discorde entre les défenseurs de la méthode EBV (EPSTEIN-BARR virus (E.B.V.) ou Le Virus d’EPSTEIN-BARR) et ces détracteurs dans le contexte de la crise actuelle.
Le Professeur Raoult est clair. Rien n’a jamais montré dans son domaine, la supériorité de l’EBM (Evidence base medecine) sur la démarche classique de la comparaison historique. C’est à dire, comparer ce qui se passe lorsqu’on donne un traitement en le comparant avec ce qui se passait avant qu’on le donne. Dans le cas de cette pandémie du covid-19, comment accepter la constitution d’un groupe randomisé qui impliquerait de donner un faux médicament à des gens qui risqueraient de mourir parce qu’ils n’ont pas reçu un traitement efficace ?
Cette méthode EBM est face à une méthode historique, qui est ancienne en maladie infectieuse, qui ne laisse pas mourir des malades sous placébo au nom de la rigueur scientifique.
Ce débat pose la problématique de la finalité de l’action médicale et de la place du serment d’Hippocrate dans nos actions de tous les jours en tant que médecin. Les adeptes de la méthode EBM transforment les malades en des instruments au service de la science. Vue sous cet angle il n’y a aucun problème à laisser mourir des milliers de malades de façon consciente en leur donnant des placébos donc des faux médicaments, pour prouver l’efficacité d’un protocole. Cette démarche simule à s’y méprendre une chosification l’Homme.
La deuxième méthode dite historique, ancienne, prouvée en maladie infectieuse refuse de laisser mourir de façon volontaire des malades sous placébo au nom de la rigueur scientifique.
Elle place l’humain au cœur de sa démarche, et accepte que la finalité de l’action du médecin au quotidien est de guérir les malades. Cette démarche, comme le montre l’auteur, est humaniste et éthique, car elle place l’homme, l’humain, le malade, au début et à la fin de toute la démarche du médecin et du scientifique, du chercheur et tout simplement du sachant.
Au vue de ce qui précède, l’essai Discovery pour faire de l’EBM autour du Covid-19, est plus qu’un scandale, ceux qui l’ont validé devront répondre devant l’histoire.
A cet effet, Le Professeur Perronne de l’Hôpital de Garches parle de scandale scientifique éthique : “Quant au test Discovery, il ne prend pas en compte le protocole du Professeur Raoult, mais uniquement l’hydoxychloroquine dans les cas aggravés. Pour cela ce test fait preuve de manque d’éthique. On dit aux malades qu’ils seront tirés au sort et éventuellement traités ou pas, alors que les chiffres de mortalité restent élevés pour cette maladie”.
Ce test Discovery pose de nombreux problèmes quant au respect de la dignité de la personne humaine dans ce contexte de crise de covid-19, au nom du devoir de vie et du droit de vie.
Concernant l’Afrique, notamment au Sud du Sahara, la vitesse de propagation de la pandémie reste lente. Comment expliquez-vous cela ?
Vous connaissez ma position. Je pense qu’il faut envisager le scénario du pire et si le pire n’arrive pas on dira temps mieux. Nous sommes au stade de constatations, nous voyons tous les courbes de progression de la pandémie en Afrique. Comparées aux autres continents, le constat est clair et je souhaite que le virus se comporte de la même manière et que l’Afrique puisse gagner la bataille sans laisser trop de pertes en vies humaines.
Pour l’écosystème qui serait un avantage comparatif pour l’Afrique, je souhaite que nous engageons des recherches dans ce sens, mais pour l’heure, restons sur nos gardes et continuons d’envisager le scénario du pire.
Et pour les cas graves qui enregistrent quand même des taux de mortalité aussi élevés ?
Tout le problème est là. Les cas qui sont dits graves, avec ce que nous appelons une complication de type détresse respiratoire reste la grande équation.
Pourquoi autant de morts pour ces cas qui présenteraient une détresse respiratoire ?
Je souhaite que les choses évoluent dans le sens d’une plus grande maitrise de la clinique.
La science est un processus de remise en cause permanent. Un homme de science est d’abord et surtout un esprit critique, ouvert et humble qui refuse des vérités finies et immuables. C’est cette démarche, nous devons l’adopter dans nos attitudes de tous les jours, face à cette maladie infectieuse nouvelle, mouvante, avec ces zones d’ombre.
Plusieurs études scientifiques sont en cours et je pense que les schémas thérapeutiques vont vite évoluer en rapport avec une meilleure connaissance de la physiopathologie du covid-19.
Etes-vous en train de dire qu’il y a d’autres pistes de traitement du covid-19, voire même des insuffisances dans sa prise en charge dans sa phase gravissime ?
Ce que je peux dire, c’est qu’il y des réflexions en cours avec des débats intéressants observés. Je donne deux exemples de praticiens qui rament à contre-courant de la dynamique de prise en charge actuelle.
Un Médecin-urgentiste de New-York du nom de Dr Cameron Kyle-Sidell, qui a ouvert une unité de soins pour les malades les plus atteints, affirme, qu’en traitant ses malades il a vu des phénomènes qui ne vont pas dans le sens d’une maladie supposée être une pneumonie virale, alors qu’il pensait soigner une maladie qui s’appelle une pneumonie virale..
Pourtant, c’est ce paradigme avec lequel tous les hôpitaux travaillent jusqu’à présent. Partout, c’est le syndrome de détresse respiratoire aigüe que chaque hôpital du monde se prépare aujourd’hui à prendre en charge. Ce syndrome envoie des milliers de malades sous respirateur. Et bien le médecin-urgentiste pense que le Covid-19 n’est pas ce syndrome de détresse respiratoire que l’on croit traiter !
“Si nous perdons neuf personnes sur dix c’est parce que le problème est cardio-vasculaire et non respiratoire », dit-il. De son avis, toujours, c’est la micro thrombose veineuse et non la pneumonie qui est à l’origine des décès. C’est une autre piste. Un autre paradigme.
Le Dr Cameron Kyle-Sidell va même plus loin puisqu’il soutient que l’humanité travaille aujourd’hui sous un faux paradigme qu’il faut changer de toute urgence. Il affirme que ce traitement inadapté va conduire à des dégâts humains inestimables. Pour le Dr Cameron Kyle-Sidell, les malades atteints du covid-19 ne meurent pas de pneumonie. Il est catégorique : «Nous ne traitons pas la vraie maladie». Selon lui, cette maladie ressemble plus à une maladie de haute altitude. C’est ainsi qu’il imagine des hommes à 9000 mètres d’altitude présentant une pressurisation de la cabine qui baisse. Des malades qui sont alors lentement privés d’oxygène dont ils dépendant, et qui leur masque à oxygène enlevé, progressent vers un état d’anxiété et de détresse émotionnelle. Ce qui fait que leur visage devenait bleu finalement. Il affirme donc ne pas avoir l’impression que ces malades meurent de la pneumonie..
Quant au professeur Sandro Giannini de Bologne, il dit avoir trouvé la cause de la létalité du covid-19 après avoir tenté de “comprendre pourquoi le covid-19 est aussi mortel et pourquoi les médecins perdent autant de malades en réanimation”.
Sa démarche part d’une pratique systématique de l’échocardiographie chez tous les malades atteints de covid-19 dans son service. Ses résultats primaires ont montré que les malades sont en réanimation pour des thrombo-embolies généralisées et particulièrement pulmonaires. Si c’est le cas, il estime que les réanimations et les intubations sont inutiles. En effet, il faut dissoudre ou plutôt prévenir ces thrombo-embolies. Ce professeur italien affirme qu’il est inutile de ventiler un poumon où le sang n’arrive pas. Pour lui, la cause est entendue. “Si nous perdons neuf personnes sur dix c’est parce que le problème est cardio-vasculaire et non respiratoire », dit-il. De son avis, toujours, c’est la micro thrombose veineuse et non la pneumonie qui est à l’origine des décès. C’est une autre piste. Un autre paradigme.
D’ailleurs il se pose la problématique du caillot ! Et le Pr Giannini part du principe que l’inflammation induit une thrombose-embolie par un mécanisme physiopathologique connu. Contrairement à la démarche de proscription des anti-inflammatoires proclamée jusqu’ici, il considère que la thrombose-embolie est aussi liée à un phénomène inflammatoire et affirme un intérêt majeur dans l’usage des anti-inflammatoires. Sinon, l’inflammation détruit tout et prépare le terrain à la formation du caillot. Pour lui, le problème n’est pas le virus, mais la réaction immunitaire qui détruit les cellules dans lesquelles entre le virus.
C’est un débat scientifique très poussé, mais …
(Il coupe) Le lien entre la pratique et la recherche doit être entretenu de façon étroite. Le médecin-urgentiste est parti d’un constat, il sent, il a l’intuition que nous sommes en face de toute autre chose qui ne serait pas une pneumonie virale et qu’il faudrait changer de paradigme dans la prise en charge de nos malades.
Il se trouve, je rappelle, que l’intuition est une étape importante chez le chercheur. D’un côté, il y a le Médecin-urgentiste de New-York, le Dr Cameron Kyle-Sidell, qui affirme avoir noté des phénomènes qui contrastent avec la pneumonie virale. Selon lui, l’humanité travaille sous un faux paradigme qu’il faut changer, parce qu’il considère le traitement inadapté qui a conduit à des dégâts humains inestimables. Nous devons, à mon avis, prendre en compte sa réflexion dans le cadre de la recherche et de la prise en charge des malades supposés présenter une détresse respiratoire.
De l’autre côté, le professeur Sandro Giannini de Bologne semble donner des réponses aux constations du médecin-urgentiste. Il change non seulement complétement de paradigme, mais encore considère que le taux de mortalité serait lié non pas à une détresse respiratoire issue d’une maladie respiratoire mais plutôt d’une maladie cardio-vasculaire.
Il est évident que si son constat est validé, cela va changer totalement le paradigme qui fonde le traitement actuel avec sa forte mortalité en réanimation.
Ces deux situations orientent donc plus vers des micros thrombo-embolies généralisées et particulièrement pulmonaires. Si c’est le cas, cela signifie que le sang n’arrive pas dans les poumons. Or, ventiler des poumons dans lesquels n’arrive pas le sang parce que des caillots bouchent les veines est inutile. A mon sens, cette étude doit être rapidement publiée. Notons cependant, que les premiers résultants confirment cette hypothèse de micro thromboses veineuses et non d’une pneumonie virale qui emporterait les malades en réanimation. Si cette étude venait à être confirmée, peut être que des questions urgentes seraient résolues.
Des questions essentielles se posent à mon avis. Ne devons-nous pas envisager une prise en charge précoce des thrombo- embolies particulièrement pulmonaires au début de la maladie et de façon préventive ? La relation entre le processus inflammatoire et la thrombo-embolie n’ouvre t- elle pas des pistes de réflexion quant à la place des anti-inflammatoires dans la lutte contre les micro-thrombo-embolie ? Les patients souffrant de polyarthrite rhumatoïdes serait-il protégés à cause de la sécrétion de cortisol et de l’usage de l’hydroxychloroquine ?
Nous attendons vivement les résultats de cette étude. Vivement, parce qu’elle devrait nous dire si la thrombo-embolie veineuse et particulièrement pulmonaire serait la cause de ce qui est encore décrit à tort de symptômes de pneumonie virale.
Le covid-19 n’aura pas donc livré son dernier mot ?
Non, cette épidémie n’a pas encore révélé tous ces secrets. Mais Je rends hommage au personnel médical, aux forces de l’ordre, à la police, à l’armée, à la gendarmerie. Je parle au nom de ces héros qui, courageusement, accomplissent leur mission. Ma conviction est faite que si cette étude confirme les constatations du médecin urgentiste américian et du professeur italien, alors il faudra envisager et ferment le dé-confinement. Mais laissez-moi vous dire mon rêve de voir les services de réanimation se vider et les malades pris en charge chez eux par une association hydroxychloroquine, azithromycine et par un traitement préventif des risques de thrombo-embolies fatales pour les malades et ceci partout à travers le monde.
Alors nous pourrons envisager le confinement individuel et mobile en toute sécurité.
Je ne peux plus voir ses hommes et ses femmes agoniser et mourir par milliers et partout à travers le monde. Je ne peux plus assister à cette crise sanitaire qui remplit les urgences de tous les hôpitaux du monde et qui pousse le médecin à choisir de prendre en charge certains et de laisser mourir d’autres par manque de place et de moyens. Je présente mes condoléances à toutes les familles du monde orphelines, à ces maris tombés, à ces femmes arrachées, à ces enfants orphelins. Puisse l’Afrique à côté des peuples et de tous les peuples qui souffrent retrouver la quiétude et la paix dans un monde ou la recherche du profit, le gain, la richesse ont fini par fracturer les peuples. Mes pensées à tous les peuples qui souffrent, mais aussi à nos enfants d’Afrique qui en plus du covid-19, meurent encore de paludisme, de diarrhée et de faim.
Maderpost
3 commentaires
Comme tous les africains de mon age k ai connu la chloroquinisation pour vaincre les epidemies de paludisme. Mais la quinine accomoagnait aussi le traitement de la grippe. Je me rappelle que lors de mes crises de palu ou de grippe le traitement comportait de la quinine du solucamphre et un antibiotique. Immanquablement. Je me demande pourquoi on me faisait une piqure de quinine pendant 3 jours quand j ai la grippe ( dont les signes carateristiques de la grippe sont pour moi : courbatures toux nez qui coule maux de tete…. alors que dans le palu il y a pas de rhume) J ai essaye hier de savoir pourquoi y avait aussi du solucamphre chaque fois qu on me traitait a la quinine. Et j ai appris que c etait un tonique cardiaque. Je ne suis pas medecin. Mais j ai tellement souffert du palu et de la grippe qu a 70 ans l epidemie du p 19 avec ses corollaires dont ce debat mondial sur le traitement a la chloroquine m interpelle sur le pourquoi de la quinine quand j avais la grippe? D autre part je n ai jamais pense que la chloroquine est utilisee pour le rhumatisme.