La mort, dit-on par suicide, du jeune Abdou Faye a alimenté les débats cette semaine. Lr du Temps s’est penché sur la question des cas de suicide qui deviennent récurrents dans les prisons sénégalaises.
SITUATION CARCERALE – Pour Mbaye Sylla Khouma, cette situation devrait ’’ embêter la police’’. L’économiste estime qu’à l’heure où l’on parle de la mondialisation et du ’’village planétaire’’, dire que des prévenus, en garde à vue, meurent dans les cellules de commissariat sénégalais devrait gêner les autorités de la police. ’’ Quand on parle de garde à vue, c’est que, dans les normes, on a l’œil 24h/24 sur la personne concernée. Parler de suicide dans ces conditions me semble bizarre’’, a-t-il fait savoir.
Abdou Faye, présumé complice d’évasion de prison de Baye Modou Fall alias Boy Djiné a été arrêté par la gendarmerie à Missirah dans la région de Tambacounda. Ramené à Dakar, il était en garde à vue au commissariat centre de Dakar en attente de son face à face avec le procureur. C’est mardi dernier que la police a fait état de son décès par pendaison sans aucune autre précision. Une thèse que la famille du défunt, son père en particulier, a complètement rejeté.
La Raddho (rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme) et d’autres organisations de la société civile ont décidé de saisir le procureur pour qu’une enquête soit ouverte afin de déterminer les réelles causes de la mort d’Abdou Faye.
Cette position de la société civile sur cette affaire, Amath Soumare la comprend. ’’ C’est un problème crucial qui se pose. Un détenu, peut-être qu’il a dévié dans la société, mais il a des droits et des devoirs. Ceux qui l’encadrent aussi ont des droits et des devoirs. En cas d’espèce, on nous dit que le gars s’est suicidé, on a fait l’autopsie et on l’a enterré. Cela veut dire que c’est fini, il n’y aura pas de contre autopsie. Parce que, pour faire une contre autopsie, il faudrait que le corps soit conservé. Mais s’il est enfoui, il n’y a plus possibilité de faire une contre autopsie. L’enquête s’arrête là ’’, a déclaré M. Soumaré, qui n’a pas manqué à plaider pour la mise en place de caméras de surveillance dans les cellules de commissariat de police.
Maderpost / Emedia