Le substitut du Procureur de Diourbel, Mamadou Saïdou Diaw, accusé par Me Abdoulaye Babou d’avoir offensé le fondateur du mouridisme, a adressé son compte-rendu à son supérieur hiérarchique relativement à l’incident qui s’est produit lors de l’audience de grande instance tenue le mardi, 1er juin. TRIBUNAL DE DIOURBEL – « Ledit incident a eu lieu lors de l’évocation de l’affaire ministère public et Sohibou Fall contre Serigne Cheikhouna Bousso et Ibrahima Diouf, poursuivis pour escroquerie et occupation illégale de terrain d’autrui (…) Sohibou Fall (plaignant) reproche à Serigne Cheikhouna Bousso d’avoir revendu un terrain qu’il lui a vendu. Quant à Ibrahima Diouf, il s’est révélé que c’est lui qui occupait le terrain revendiqué. Lors de l’enquête préliminaire, Ibrahima Diouf faisait consigner avoir acheté auprès de Serigne Cheikhouna Bousso le terrain litigieux à 250 000 F CFA. (…) Lors des débats, Serigne Cheikhouna Bousso, contestant les faits d’escroquerie, soutenait n’avoir pas vendu le terrain litigieux au plaignant. Il arguait qu’en sa qualité de chef de village de la localité, il avait fait donation de la parcelle au plaignant qui devait l’occuper sous peine de désaffectation. Écartant la vente alléguée, il expliquait que les 100 000 F CFA reçus représentaient des frais de bornage. S’engouffrant dans cette version servie par Serigne Cheikhouna Bousso, Ibrahima Diouf se dédit de ses propos préliminaires pour dire avoir obtenu le terrain litigieux à titre gratuit auprès de celui-là. Prenant la parole, j’ai posé à Ibrahima Diouf la question de savoir si les 250 000 F CFA représentaient alors un ’’addiya’’ à l’endroit de Serigne Cheikhouna Bousso. Sur ces entrefaites, Me Abdoulaye Babou (avocat de la défense) m’a interrompu net pour arguer que ma question était attentatoire à la dignité du “mouridisme”. En lui rétorquant que je maintenais ma question, il demanda au greffier audiencier d’en faire mention et qu’il entendait adresser une correspondance à l’autorité. Dans la foulée de cette passe d’armes entre nous, tout en m’apostrophant et m’indexant du doigt, l’avocat renchérissait : ’’Tu es qui ? ’’. Après lui avoir fait remarquer qu’il n’avait aucune injonction à me donner, il s’est permis de m’insulter en ces termes : ’’vas te faire foutre !’’. En réplique, je lui ai dit : “toi aussi, vas te faire foutre !’’. Faute de pouvoir nous calmer, le président a fini par suspendre l’audience », rapporte le magistrat. D’après Libération, le représentant du Parquet a un soutien de taille. Celui de Serigne Moustapha Lakram Mbacké. “Je ne vais pas faire de déclaration. Je vais poser un acte pour montrer à tout le monde que tu n’es pas contre Serigne Touba”, a dit le guide religieux. Maderpost / Emedia ]]>
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