L’Agence nationale de la Couverture maladie universelle (Anacmu) et les mutuelles de santé ne parlent pas le même langage en ce qui concerne la suppression de la subvention. Pour l’Anacmu, il s’agit d’une réorganisation de l’octroi des subventions aux cotisations des bénéficiaires dans les mutuelles de santé, ce que les mutuelles n’acceptent pas, selon Le Soleil.
SUPPRESSION DES SUBVENTIONS – La suppression des subventions classiques, c’est-à-dire, la contrepartie qui est versée par l’Etat, aux mutuelles de santé a mis le mouvement des acteurs des mutuelles de santé dans une colère noire. Le président de l’Union départementale des mutuelles de santé de Kolda, Alfouseyni Baldé, a accusé le directeur général de l’Agence nationale de couverture maladie universelle (CMU) d’avoir suspendu cette subvention.
Selon lui, il a pris une décision unilatérale qui va à l’encontre de la politique du président de la République qui est de soutenir les couches sociales vulnérables. Il assure que « cette décision aura de graves conséquences sur les populations qui ne pourront plus bénéficier des prestations offertes par les mutuelles de santé » et à inviter les autorités de l’Etat à prendre les mesures idoines pour faire revenir le Dg de la CMU à la raison.
Du côté de l’Anacmu, on parle de réorganisation de l’octroi des subventions aux cotisations des bénéficiaires dans les mutuelles de santé. L’agence précise que cette décision provient de la note d’orientation du Ministère du Développement communautaire, de solidarité nationale, de l’Equité sociale et territoriale, produite sur la base de l’évaluation du programme de la couverture maladie universelle par le cabinet Cres.
Cette structure, explique Le Soleil, qui cite un communiqué, invite l’agence de ne plus accorder de subvention à la cotisation dans les mutuelles de santé, étant donné que celles-ci ne respectent pas la directive de l’Uemoa sur la mutualité qui exige que 85% des subventions aux cotisations servent au paiement des prestations dans les structures de santé.
« C’est la raison pour laquelle, l’Anacmu a décidé de procéder, sur recommandation des évaluateurs, à l’achat direct des prestations pour garantir l’accès aux soins des bénéficiaires des mutuelles de santé encore que les montants des factures de ces prestations vont transiter dans les comptes des mutuelles qui vont effectuer les paiements aux structures de santé », a indiqué l’auteur du communiqué, repris par Le Soleil.
Selon le document, pour l’année 2023, l’Agence prévoit 1 milliard de F CFA dans son budget en vue du paiement des subventions de l’année 2021, estimées à plus de 900 millions de F CFA, puisqu’il n’y a pas eu de demande de paiement de subventions en 2022.
« En sus de ce montant, l’Agence prévoit un budget de 2 milliards de F CFA destinés à l’achat de prestations de soins pour les bénéficiaires des mutuelles de santé, afin d’accompagner la volonté du Chef de l’Etat de faire de 2023, une année sociale ». Ce schéma, ajoute le communiqué, obéit à la nécessité de placer le bénéficiaire au cœur du programme de la CMU, tout en permettant aux mutuelles de santé de jouir pleinement de leurs frais de fonctionnement, plafonnés à 15% des subventions.
Maderpost / Mamadou Ba