Pékin propose un nouveau compromis consistant à renoncer à sa demande d’impliquer les institutions financières multilatérales dans les processus d’allègement de la dette, en échange de financements peu coûteux de ces institutions et des banques de développement régionales aux pays dont la dette est en cours de restructuration, rapporte l’Agence Ecofin.
COOPERATION – La Chine a proposé un nouveau compromis sur la restructuration de la dette des pays en développement, qui sera examiné lors d’une table ronde réunissant les principaux créanciers de la planète, prévue cette semaine en marge des réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, a rapporté le quotidien américain The Wall Street Journal, mardi 11 avril, citant des sources proches du dossier.
Dans le cadre de ce nouveau plan, la Chine propose de renoncer à sa demande d’inclure les institutions financières multilatérales comme le FMI et la Banque mondiale dans les négociations sur la restructuration de la dette, en contrepartie d’un engagement de ces mêmes institutions et des banques de développement régionales, dont la Banque africaine de de développement (BAD) et la Banque asiatique de développement (ADB), à fournir de nouveaux financements à faible coût, y compris des subventions, aux pays dont la dette est en cours de restructuration.
En cas d’accord sur son contenu entre les principaux créanciers, la proposition chinoise pourrait permettre de débloquer les négociations sur la restructuration de la dette de plusieurs pays africains, dont la Zambie et le Ghana, et servir de modèle à des accords d’allègement de la dette pour d’autres pays en développement.
Le groupe des vingt économies les plus développées de la planète (G20) avait lancé, en 2020, une initiative baptisée « Cadre commun du G20 pour les traitements de dette », mais aucun des pays concernés n’a jusqu’ici bénéficié de cette initiative.
Les blocages sont en partie dus à des désaccords entre les pays riches, qui ont traditionnellement piloté les processus de restructuration de la dette des pays pauvres, et la Chine qui est désormais un créancier international majeur.
Pékin a notamment demandé d’impliquer les institutions financières multilatérales comme la Banque mondiale et le FMI dans les négociations sur la restructuration de la dette.
Cette demande, qui bouleverse une règle vieille de plusieurs décennies selon laquelle les institutions multilatérales sont exemptées de participation aux processus d’allègement de la dette, en raison de leur statut de bailleurs de fonds de dernier recours et des taux d’intérêt bas qu’elles pratiquent, a été rejetée par plusieurs pays développés, dont les États-Unis.
Maderpost / Agence Ecofin