La presse s’est surtout préoccupée, pour son édition de vendredi, de la commission d’enquête indépendante annoncée par le gouvernement pour élucider les émeutes de mars et du décès survenu jeudi du magistrat Samba Sall, doyen des juges du tribunal régional de Dakar. REVUE DE PRESSE – La future commission d’enquête est qualifiée d’‘’indépendante’’ et d’‘’impartiale’’ par le ministre des Forces armées, Sidiki Kaba, selon les journaux. « Mais d’ores et déjà, Sidiki Kaba, qui a enfilé sa toge d’avocat, blanchit l’Etat et accable le leader de Pastef », l’opposant Ousmane Sonko, affirme WalfQuotidien. Les émeutes à l’origine de la mort d’une dizaine de personnes et de nombreux dégâts matériels ont eu lieu à la suite de l’arrestation, début mars, du député de Pastef/Les patriotes. L’opposant a été inculpé et placé sous contrôle judiciaire à la suite d’accusations de viol et de menaces de mort portées sur lui par Adji Sarr, une employée d’un salon de beauté et de massage. L’avocat Amadou Diallo, d’Amnesty International, une organisation de défense des droits de l’homme, désapprouve la décision du gouvernement. « Cette commission désapprouve la justice. C’est comme si le pouvoir exécutif veut s’accaparer des attributions qui légalement appartiennent au pouvoir judiciaire, le seul compétent pour rechercher, poursuivre et arrêter les délinquants et les criminels », a réagi M. Diallo, cité par Sud Quotidien. « L’idée qui sous-tend la création de cette commission d’enquête est tellement partisane que cette commission est disqualifiée », a soutenu un autre avocat interrogé par le même journal, Assane Dioma Ndiaye.« L’Etat revient à la charge », écrit EnQuête, soulignant que « Sidiki Kaba a fait un réquisitoire en règle contre Sonko et la société civile ». « Le M2D reste sceptique » sur la création annoncée de la commission d’enquête indépendante, ajoute le même journal, parlant de ce mouvement de la société civile qui dit défendre l’état de droit et la démocratie. « Il est constant que, sous nos cieux, de telles commissions ne sont souvent créées que pour ensevelir la vérité et charger des cibles désignées », déclare le M2D ou Mouvement pour la défense de la démocratie. « Tout ce qui est arrivé au Sénégal, le mois dernier, c’est la faute d’un perturbateur. Il a appelé à la résistance. Et cet acte, il doit le payer cher. Quant à l’Etat, il faut l’absoudre. Il n’est coupable de rien », commente Le Témoin Quotidien à la suite de l’annonce faite à la presse par le ministre des Forces armées. Le Soleil, pour sa part, donne un bilan détaillé des émeutes, faisant état de 12 morts, de plus de 400 blessés dont 100 chez les forces de l’ordre, de 145 édifices publics saccagés et de 139 édifices privés vandalisés. Le décès du doyen des juges du tribunal régional de Dakar, Samba Sall, est également commenté par la presse. « C’est un verdict divin inattendu comme la plupart des disparitions brutales. Le doyen des juges, qui a animé la vie politico-médiatique et judiciaire durant ces six dernières années était chargé des dossiers les plus en vue au tribunal régional de grande instance de Dakar, où son cabinet était devenu le mur des lamentations de certains justiciables », écrit Le Quotidien. « Coïncidence : il a rendu l’âme un mois, jour pour jour, après avoir inculpé et placé sous contrôle judiciaire Ousmane Sonko », souligne Vox Populi. Le défunt magistrat était « décrit comme étant silencieux et discret », selon Le Témoin Quotidien, qui rappelle que Samba Sall a instruit des dossiers judiciaires concernant des personnages importants dont Khalifa Sall, l’ex-maire de Dakar, le défunt musicien Thione Seck, la femme d’affaires Aïda Ndiongue, qui ont tous séjourné en prison pendant des mois ou des années. Plusieurs journaux se sont fait l’écho, pour évoquer la disparition du magistrat, du témoignage de l’activiste Guy Marius Sagna, à qui un mandat de dépôt a été décerné plusieurs fois par Samba Sall. « Un grand professionnel, sensible, humain, une valeur unanimement reconnue, qui a honoré le corps de la magistrature », lit-on dans EnQuête, qui publie le témoignage de M. Sagna. « Des avocats saluent la mémoire d’un magistrat consciencieux et courtois », écrit Le Soleil. « Souhaitons au juge Samba Sall un repos éternel. Quand le Juge suprême décide, tout le monde accepte », commente L’As, se souvenant que le défunt était un habitué des « dossiers judiciaires hypermédiatisés ». « Le doyen des juges Samba Sall a vu passer dans son bureau du beau linge et des noms ronflants », se rappelle L’Observateur. « Il se rêvait homme de tenue, il a fini magistrat après un passage au barreau », affirme WalfQuotidien. Au tribunal régional de Dakar, « presque tous les dossiers à sensation passaient par lui », ajoute-t-il. WalfQuotidien rappelle que lorsqu’il était en poste au tribunal régional de Ziguinchor (sud), Samba Sall a émis un mandat d’arrêt contre le chef rebelle Salif Sadio, mais sa décision n’a jamais été exécutée. Maderpost / Aps]]>
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