Ces choses qui se disent et se relayent à grands bruits à quelques encablures du traditionnel message de fin d’année du chef de l’Etat sont celles-là sur lesquelles il faut s’attarder, sans ignorer les autres affaires plus nombreuses à meubler les rayons du virtuel qu’à se concrétiser dans l’absolu, la réalité. Ce qui est sûr, c’est que le discours de fin d’année du Président Macky est attendu, aussi bien pour ce qui a été réalisé, les logements par exemple, que ce qu’il reste à faire d’ici 2024, échéance de son mandat et probablement point de départ pour une carrière internationale tranquille que d’aucuns depuis leurs chaumières chauffées disent qu’elle est en phase de construction. Le 7 décembre dernier, le Fonds souverain d’investissements stratégiques (FONSIS) et la Société nationale des habitations à loyers modérés (SNHLM), jusqu’ici dans les bras de Morphée, annonçaient la signature d’un protocole d’accord visant à définir un cadre général de collaboration entre les deux structures, dans le cadre du financement, de l’acquisition et de la gestion de biens immobiliers de standing moyen, économique et social. Une convention se signalant aux citoyens, comme un pur hasard, à quelques semaines du message du chef de l’Etat qui rappelons-le, avait inscrit ou du moins annoncé la construction de 2000 logements sur son programme louable et non énormissime de construction de 100 000 logements, soit un peut moins de 10% des ménages sénégalais. Cent mille logements sociaux, un nombre ahurissant qui peut donner le vertige aux entreprises du secteur privé spécialisées dans le bâtiment, aux banques, aux institutions financières, aux véhicules de financement dont le nom est en mode par ces temps qui courent dans le lexique des affaires sénégalaises. Pour autant, il se trouve des entreprises sénégalaises du secteur et non pas seulement sur le papier, qui ont relevé le défi pour donner une forme en dur à la vision logement du Président Macky Sall. Il se trouve que certaines ont tiré la langue, si elles ne le font pas encore, parce que ce qui a été dit et répété et relevant des intentions et compétences de l’Etat, ne se déroule pas comme prévu dans leur quotidien. Elles vivent une autre réalité : le mur de la galère. Après avoir mis leurs sous, loin d’être de faux billets comme il en circule par ces temps de fin d’année, elles se sont retrouvées à la question d’accès à l’eau, de l’électricité, de terre, d’exonérations et autres. Autant de facteurs exogènes relevant de responsabilité étatique. Ces sociétés se sont vues obligées d’entrevoir la conjugaison d’une autre possibilité : la coopérative. Elles sont loin de ce qui a été dit au départ. C’est sur ces informations de première main, que le FONSIS et la SNHLM signent un protocole de partenariat, des mois après des allers et retours au mur de lamentations des sociétés. Le Président Sall aurait-il rué dans les brancards pour que les maisons sorties de terre puissent être en bonne place dans son discours parce qu’effectives pour que les premières centaines de personnes puissent y vivre ? Le coup de pédale habitat de décembre montre-t-il une une accélération du processus. Que s’est-il passé pour que la cadence prenne du rythme ? Et bien rien du tout. Tuss. Nada. Il aurait fallu pour habiter les maisons flambant neuves de Bambilor que l’approvisionnement en eau et électricité soit effectif ce qui n’est pas encore le cas. Tout comme ne l’est pas le potentiel acquéreur qui aurait pu bénéficier du soutien du Fonds pour l’habitat social et ses 50 milliards FCFA levés auprès de la Banque islamique du Sénégal (BIS) dans le cadre des 100 000 logements. L’acquéreur répond aux abonnés absents. Le parcours de combattant ne s’est pas s’opéré. De son profilage à son prêt auprès d’une banque validée par le fonds, rien ne a été développé. Au final, on se retrouve avec un parcours d’acquéreur loin d’avoir la vitesse du TER. Et comme rien ne peut se faire en quelques semaines et sûrement pas à quelques jours du message du Président Sall, il faudra attendre l’année prochaine, le temps que les caisses du FONSIS soient alimentées par la Banque africaine de développement et la Banque mondiale. Quand on ajoute à ce flop la non visibilité d’une partie de la taxe sur le ciment destinée à financer également ces mêmes 100 000 logements, on finit par se faire une idée précise du discours de Macky Sall, le 31 décembre. La question du logement pourrait ne pas être abordée, ce qui ne sera pas le cas des rails. Le TER sifflera trois fois Le Train Expression Régional (TER) parcourant une distance d’au plus 36km à l’aller, entre Dakar et Diamniadio ou vice-versa, en 45 minutes, installe Dakar dans le cercle des villes modernes, en attendant que son intelligence et discipline qui manquent à la fiche d’appel entre dans son panorama. Il y a de quoi dans le tableau marron-beige sauter au plafond et afficher la banane sur le visage. Va enfin rouler sur les rails le Coradia construit par Alstom sauvée de justesse de la mort par le gouvernement français avec l’appui du dynamisme de sa coopération Le Coradia qui prend aussi bien du carburant que de l’électricité peut siffler. Le Sénégal qui a désormais un statut de pays pétrolier peut pavoiser, mais il lui faudra assurer une surveillance tout-azimuts et en continu pour que les rails et les fils n’aillent pas faire l’affaire des ferrailleurs illicites. Avec le TER se pose aussi une question de haute sécurité dans le très préoccupant contexte de menace djihadiste qui oblige les pandores et les limiers à endurcir leurs dispositifs sécuritaires antiterroriste et anti agression. C’est dire ce que le TER va coûter à l’Etat, donc aux Sénégalais même si son prix exorbitant pour seulement 36km de rails laisse un goût aigre dans l’arrière gorge. Et oui, qu’est-ce que cela va coûter aux contribuables quand il s’agira de rattacher le Nord, l’Est, le Sud, le Centre à Dakar par voie ferrée ? L’occasion d’en reparler ne manquera pas. C’est juste une question de temps et de nouveaux gouvernants, à moins que la transition de 2024 soit assurée et effective. Mais, restons avec les 115 000 voyageurs qui pourront bouger par jour, à raison de 565 passagers par jour. Si le naufrage du Joola est encore vivace dans les esprits pour que plus rien du genre ne se produise, on pourra ne pas voir des images surréalistes. Mais on peut compter sur le professionnalisme de la SNCF française qui va assurer pendant cinq ans la gestion du TER avec de nombreux jeunes Sénégalais débauchés depuis la France pour assurer le service. Bien pensé, géré de main de maître, le TER va faire changer les habitudes et installer les Dakarois dans une nouvelle ère dans laquelle le temps se comptera pour une efficacité plus grande. Les Dakarois vont changer et sûrement en bien et c’est un pas de poser pour que la région dakaroise et la capitale du Sénégal prennent le pari de devenir l’une des villes les plus modernes, intelligentes, attractives et compétitives de la sous-région. Là se situent tous les enjeux. Le TER a donc du bon, même s’il n’échappe pas à l’implacable culture du tout politique du Président Macky Sall qui a du mal à se départir de ses couleurs de parti pour donner aux biens communs financés par les contribuables et la coopération des couleurs neutres ou alors sénégalaises. Mais qu’y faire. Personne n’est parfait. Enfin, un hiatus qui n’a rien à voir avec tout ce qui précède, il s’agit de la guéguerre entre le ministre des Finances et du Budget et celui de l’Economie, du Plan et de la Coopération. Le Sénégal peut-il se permettre une guerre ouverte à ce niveau stratégique de sa souveraineté économique ? Mais bon, il y a bien un patron à bord pour arrêter la saignée. A moins que … Charles FAYE ]]>
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