Que se passe-t-il encore au Sénégal ? Notre football serait-il en crise ? Va-ton vers une Assemblée générale à hauts risques de la Fédération qui mériterait la mobilisation de toutes nos forces de sécurité voire de défense ? De l’extérieur, on pourrait bien croire que l’écosystème footballistique sénégalais est au bord de l’implosion. Surtout quand on lit les insanités déversées à longueur de journée sur Me Augustin Senghor et certains de ses souteneurs à travers les réseaux sociaux, des animateurs et/ou autres revueurs de presse. Que nenni ! Il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Absolument rien ! FSF – RECEVABILITE DES CANDIDATURES Quatre personnalités du football sénégalais ont voulu briguer la présidence de la Fédération. Il s’agit de Mady Touré, président-Fondateur de l’Académie Génération Football qui a été le premier à annoncer les couleurs depuis janvier 2021. Nous étions en plein campagne pour la présidence de la CAF où Me Augustin Senghor était candidat face à Patrice Motsepe (futur vainqueur), Ahmed Yahya (Mauritanie) et Jacques Anouma (Cote d’Ivoire). Par la suite Saer Seck, Mbaye Diouf Dia et Me Augustin Senghor seront autorisés par le comité de médiation à déposer leur candidature au secrétariat général de la FSF. L’objectif étant d’éviter toute forclusion et de pouvoir poursuivre les pourparlers enclenchés depuis plusieurs semaines entre les quatre candidats sous la supervision du département des Sports et du Comité national olympique et sportif sénégalais (CNOSS), en tant que parties garantes. Enfin, il y avait avec comme coordonnateur, Louis Lamotte. Tous les quatre candidats seront déclarés éligibles par le comité électoral présidé par le brillant avocat, Me Seydou Diagne. Ils poursuivent le dialogue pour trouver un consensus. Le 13 juillet, un accord semble trouver avec la signature du programme consensuel par les candidats. Mieux, ils s’affichent même en photo envoyée dans les Rédactions pour illustration. Il ne restait plus qu’à désigner la personne devant porter le projet. Le 22 juillet, la commission chargée du consensus arrache un accord. Seul, Mady Touré a réservé sa décision définitive à la consultation de sa base qu’il rendra au plus tard le 30 juillet. Sauf que la star du jour J ne sera pas le président-fondateur de Génération Football. Mais plutôt, le président de Diambars. Saer Seck quitte la table non sans oublier de faire feu de tout bois sur tout le monde. Chacun y prendra pour son grade. Dans la soirée, Mady Touré annonce à son tour ce qui était déjà connu : sa volonté de poursuivre le combat. Les choses sont ainsi très claires. Le 7 août prochain, les acteurs du football auront à décider, qui de Mady Touré ou de Me Augustin Senghor va présider les destinées du football sénégalais. COLLEGE ELECTORAL ET COMPOSITION DU COMITE EXECUTIF Le collège électoral est composé de 397 clubs de football affiliés à la Fédération sénégalaise de football (FSF). Mais, tous n’ont pas le même poids électoral. Il faut d’emblée relever que les quatorze (14) clubs de Ligue 1 pèsent chacun, trois voix. Autrement dit, le bulletin du Jaraaf de Dakar, de Diambars, de Génération Football, de l’Us Gorée etc., pèse 3 voix chacun. Ce qui fait un total de 42 voix en Ligue 1. Les 14 clubs de Ligue 2 valent chacun deux voix. Ce qui fait un total de 28 voix. Au sein du Comité exécutif, siègent aussi neuf (9) groupements affinitaires. Ils ont chacun une voix. Sauf le mouvement Navetanes qui dispose de deux voix. Ce qui fait un total de 9 voix. Les 14 Ligues régionales ont également chacune deux voix. Tous les autres délégués dont la majorité est issue du football amateur ont chacun une voix. Rappelons également que le Comité exécutif est composé de 23 membres dont un président élu aux suffrages universels directs ; de 6 vice-présidents que sont le président de la Ligue sénégalaise de football professionnel, le président du football amateur, le président du Collège des Présidents de Ligues, le président de l’ONCAV, le président des clubs amateurs et président de l’Association des anciens internationaux. Il faut y ajouter 16 autres membres qui seront élus ce samedi en même tant que le président de la FSF. Il s’agit de 3 membres de la Ligue 1 ; 2 membres de la Ligue 2 ; 3 membres des clubs amateurs ; 4 membres des Ligues régionales ; enfin, le football féminin, le football spécifique (Beach soccer, Futsal), l’Association des arbitres, la médecine sportive ont chacun un délégué. Ce sont ces membres qui composent le collège électoral qu’il faut convaincre. DU COMITE POUR LE RENOUVEAU DU FOOTBALL AU COMITE POUR LA DEFENSE DU FOOTBALL SENEGALAIS C’est en passe de devenir une tradition. Souvenez vous de l’élection à la présidence de la FSF en 2017 où il y avait trois candidats déclarés : Louis Lamotte, Mbaye Diouf Dia et Augustin Senghor. Des anciens internationaux qui disent vouloir «redorer le blason du football sénégalais» avaient porté sur les fonts baptismaux le Comité pour le renouveau du football (CRF). Le projet est mort et enterré juste après l’élection du président sortant après un âpre duel démocratique face à Mbaye Diouf Dia au second tour. La suite est connue de tous. On finira par comprendre que l’objectif principal était de débarquer Me Augustin Senghor de la tête de l’instance fédérale. Mais la population du football, seule détentrice de la souveraineté en avait décidé autrement. Quatre années après, le ridicule ne tuant plus dans ce pays qui marche sur la tête pour paraphraser, le doyen Lamine Diack, des hommes politiques et autres dit-on de la société civile, reviennent à la charge. Ils créent un comité pour la défense du football sénégalais pour protester contre le «protocole d’Eden Roc», du nom du siège du comité d’organisation des Jeux olympiques de la Jeunesse COJOJ 2026. Ils vont même pousser l’outrecuidance jusqu’à adresser un courriel au département des Sports l’accusant d’ingérence. Diantre ! Pourtant, même le camp de Mady Touré soutient que l’Etat n’a aucun candidat. Le Directeur de Cabinet du ministre des Sports ainsi que le CNOSS, en tant que parties garantes, étaient invités pour faciliter le consensus. Mais restons sur le terme «ingérence». Où est ce qu’ils étaient quand Gianni Infantino sillonnait l’Afrique pour rencontrer nos Chefs d’Etat dans le seul et unique but de faire passer son candidat Motsepe au détriment de leur propre compatriote Me Augustin Senghor ? De Félix Tshisekedi (Président en exercice de l’UA) à Paul Kagame (Rwanda) en passant par Mohammed Ould el-Ghazouani (Mauritanie) Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud). Sans occulter l’émir du Qatar, le tout puissant Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani. Ils avaient raté une belle occasion de faire le «buzz» qu’ils cherchent tristement dans cette élection. A moins qu’ils ne soient que des pions des lobbies tapis dans l’ombre et tirant les ficelles. N’oublions pas que la FSF est devenue une très belle dame. Tout le monde voudrait désormais l’épouser. Disons plutôt en abuser pour satisfaire des intérêts personnels inavoués. Surtout qu’on entend de plus en plus de nouveaux noms, pas du tout ronflants qui gravitent autour de ce football. Alors, soyons vigilants ! Par Abdoulaye THIAM, président de l’ANPS]]>
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