L’Académie française de médecine a donné raison au Dr Bacar Dia (voir interview réalisée le 1er avril) en recommandant via un communiqué le port “obligatoire” du masque “grand public”, aussi dit « alternatif », en confinement et en sortie du confinement.
CORONAVIRUS – Longtemps moqués, les Japonais d’abord, les Asiatiques ensuite, voient les Européens copier leur port du masque comme “mesures barrières” renforcées pendant le confinement à l’occasion de la pandémie de covid-19.
“En Extrême-Orient, depuis de nombreuses années, le port d’un masque anti-projection par la population est à la fois une mesure de prévention et un acte de civisme en situation d’épidémie de virus à tropisme respiratoire (notamment dans les pays les plus frappés par le virus du SRAS en 2003). Face à l’épidémie de Covid-19, cette mesure a contribué à une réduction du taux de reproduction à Taïwan, Singapour et en Corée du Sud”, relève le communiqué publié le lendemain de l’interview réalisée par Maderpost.
Le même communiqué de l’Académie française de médecine d’expliquer : “Il est établi que des personnes en période d’incubation ou en état de portage asymptomatique excrètent le virus et entretiennent la transmission de l’infection. En France, dans ce contexte, le port généralisé d’un masque par la population constituerait une addition logique aux mesures barrières actuellement en vigueur”.
Ainsi, la première recommandation précise qu’en “situation de pénurie de masques[1] et alors que la priorité d’attribution des masques FFP2 et des masques chirurgicaux acquis par l’État doit aller aux structures de santé (établissements de santé, établissements médico-sociaux, professionnels de santé du secteur libéral) et aux professionnels les plus exposés, l’Académie nationale de Médecine recommande que le port d’un masque « grand public », aussi dit « alternatif », soit rendu obligatoire pour les sorties nécessaires en période de confinement”.
Anticipant sur la période de décroissance de la courbe pandémique, l’organe évoque la volonté des pouvoirs publics d’atténuer autant que possible l’impact économique et social de la pandémie conduira à une décision de levée du confinement à domicile de la population.
“Afin que la levée du confinement puisse être la plus précoce et la moins risquée possible, l’Académie nationale de Médecine souligne l’importance que cette levée du confinement s’accompagne d’un maintien des mesures barrières actuellement préconisées jusqu’au contrôle de la circulation du virus attesté par l’absence de nouveau cas déclaré pendant une période de 14 jours. Dans le cadre de cette levée du confinement, le port obligatoire d’un masque “grand public” ou “alternatif” par la population devrait être maintenu” ;
En France, l’habitude n’a pas été prise de constituer un petit stock de masques anti-projection dans chaque foyer. La pénurie de masques risquant de durer encore quelques semaines, “force est de recourir, actuellement et en vue de la sortie du confinement, à l’utilisation d’un masque “grand public” ou “alternatif”.
L’Académie nationale de Médecine recommande que les indications pratiques pour la fabrication d’un tel masque soient largement portées à la connaissance de la population.
Dans l’interview accordée le 1er avril à Maderpost, le Dr Bacar Dia conviait le gouvernement du Sénégal à rendre obligatoire le port du masque dans les lieux publics afin de faire respecter le confinement individuel mobile.
Maderpost