La vengeance est un plat qui se mange froid dit-on, la Guinée n’en dit pas moins et prend sa revanche sur Dakar si l’on se fie à la sortie de son ministre de la Santé, le Colonel Remy Lamah, qui a indiqué mardi, dans une radio de la place, que la Guinée ne fermera pas sa frontière avec le Sénégal.
CORONAVIRUS – “Nous n’allons pas fermer la frontière avec le Sénégal. Le pays est signataire du règlement sanitaire international. Ce n’est pas parce que le Sénégal avait fermé sa frontière pendant Ebola, que nous allons aussi fermer la nôtre”, a-t-il souligné, tout en indiquant que des mesures sont prises pour éviter ce virus en Guinée.
“Les mesures ont été prises bien avant qu’on ne parle du cas du Sénégal. Dès l’annonce du coronavirus en Chine, tous les pays y compris la Guinée, se sont mobilisés pour prendre des mesures préventives afin de se préparer pour d’éventuels cas. N’allons pas inventer de nouvelles actions. Les actions sont déjà mises en place en termes de mesures préventives. A l’aéroport, on a mis en place un système de contrôle de température”, a-t-il dit, avant de rassurer qu’il n’y a “pas de souci par rapport à ce niveau”.
En août 2014, le Sénégal avait fermé ses frontières avec la Guinée en raison de l’épidémie d’Ebola, plus de trois mois après les avoir rouvertes.
“Compte tenu de l’évolution de la fièvre hémorragique à virus Ebola qui pose un problème de santé publique de portée mondiale, le Sénégal a décidé de fermer à nouveau ses frontières terrestres avec la République de Guinée” disait alors un communiqué du ministère de l’Intérieur dont Abdoulaye Daouda Diallo était à la tête.
Une mesure qui est étendue aux frontières aériennes et maritimes pour les aéronefs et navires en provenance de la République de Guinée, de la Sierra Leone et du Liberia, avait précisé le ministère.
Le Sénégal avait d’abord fermé ses frontières terrestres avec la Guinée du 30 mars au 6 mai, les rouvrant ensuite “en raison de l’évolution positive de cette épidémie” selon le ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo.
A l’époque, l’épidémie, qui s’est déclarée au début de l’année en Guinée, y avait fait une centaine de morts, et une dizaine au Liberia voisin. Le Sénégal avait rouvert ses frontières en janvier 2015.
La Guinée avait très mal pris la décision du Sénégal où a pourtant été soigné à l’hôpital Fann de Dakar le seul cas d’ébola déclaré et introduit au Sénégal par un jeune Guinéen, étudiant à Conakry.
Le jeune Guinéen avait pu rejoindre les siens après sa guérison totale à Dakar.
Maderpost / AFP