La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) suit de près cette affaire de pénurie de pièces de cent francs et inversement l’augmentation des pièces de 500 francs auxquelles la Division des investigations criminelles (DIC) a apporté un début de réponse avec l’arrestation, il y a quelques jours, de membres d’une mafia chinoise, à la suite de la découverte de salles de jeux dont le but était de récupérer les pièces de cent francs CFA pour les transformer en pièces de 500 francs en … Chine.
CONTREFAÇON – Comment des machines à sous ont-elles pu s’installer à Dakar, dans des salles de jeu, sans que rien ni personne n’ait vu ou senti le coup fourré de pratiques peu orthodoxes, non seulement au Sénégal, mais encore partout où circulent les pièces de 100 francs, c’est-à-dire de la zone de l’UEMOA et celle de la l’Afrique centrale, la CEMAC dont le Cameroun pays membre a constaté une pénurie de pièces de cent francs ?
Selon une source, “les pièces de monnaie pèsent suffisamment lourd surtout quand les volumes sont importants pour qu’elles puissent quitter le Sénégal et d’autres pays de l’UEMOA et la CEMAC et prendre la direction de la Chine sans que personne ne le constate”.
“La Chine est un Etat policier où l’on ne peut faire comme on veut, surtout quand il s’agit de monnaie étrangère”, fulmine presque la source.
Jugeant l’affaire “très grave”, la même source est d’avis qu’il faut une “enquête poussée pour lever le voile sur la contrefaçon des pièces de cent francs et 500 francs”.
Parce que selon elle, “c’est un casse-tête pour la BCEAO de frapper des monnaies qui disparaissent”.
“La BCEAO alimente les marches de l’UEMOA en pièces pour la seule et simple raison que la demande en monnaie est encore forte. Cela aurait plus simple si par exemple les prix étaient par exemple à 500, à 1000 ou 1500 francs, il n’y aurait pas eu de pièce à rendre. Bon maintenant, tout ne peut pas être en billets, et de toute façon cela n’explique pas la contrefaçon”.
Concernant les machines à sous dans les salles de jeu tenues par la mafia chinoise, elle affirme qu’elle “doivent être autorisées par la BCEAO. Aucun Etat et encore moins des tiers, peuvent en user à leur guise dans la zone monétaire”, a dit à Maderpost un spécialiste de la monnaie.
La même source d’indiquer que la BCEAO s’intéresse de près “d’ailleurs” à l’enquête parce qu’elle “était arrivée à un point où elle s’interrogeait sur la disparition des pièces de cent francs”.
Une enquête a été souhaitée en ce sens pour savoir où “s’envoler les pièces”.
“Pendant un certain temps, les gens pensaient que c’était plutôt des personnes qui faisaient de la rétention de pièces afin de pouvoir les revendre aux gros commerçants avec des marges plus importantes”, a poursuivi le spécialiste, soutenant qu’il “est malheureux que de nombreux commerçants ne sachent pas qu’ils peuvent se rendre à la BCEAO pour avoir cette monnaie en pièce qu’ils paient au marché noir”.
Maderpost