Aux Comores, la journée est à nouveau marquée par des heurts entre manifestants et forces de l’ordre, particulièrement dans la capitale Moroni, ce jeudi 18 janvier. Le mouvement de protestation a débuté la veille, suite à l’annonce des résultats de la présidentielle du 14 janvier.
COMORES – Azali Assoumani a été réélu avec 62,97 % des voix, et un taux de participation de 16,30 %. Mais l’opposition dénonce « une grossière fraude », pointant l’écart entre les 190 000 votants pour les élections des gouverneurs et les 55 000 pour la présidentielle, alors que les deux scrutins étaient couplés.
Dès 9h, ce matin du 18 janvier, les détonations se sont mêlées aux grondements du tonnerre. Il pleut à verse sur Moroni mais cela n’a pas dissuadé les protestataires.
Des incidents ont eu lieu dans les quartiers de la Coulée, Caltex, Pam, Hadoudja ou encore Itsandra, tout près de Moroni. De nombreuses rues ont été bloquées par des barricades, y compris des voies d’accès à la capitale des Comores, comme à Daché-Maviguni. Les manifestants jettent des pierres sur les militaires, gendarmes et policiers qui répliquent à coup de gaz lacrymogène.
La veille, dans la soirée, les autorités ont annoncé l’instauration d’un couvre-feu nocturne : dès 19h à Moroni, à partir de 22h dans le reste du pays.
Aujourd’hui, l’immense majorité des commerces ont gardé leurs portes fermées, ce qui pose déjà des difficultés aux habitants.
Les manifestants rencontrés par RFI ce jeudi matin assurent qu’ils ne veulent pas s’arrêter, qu’ils continueront jusqu’à l’annulation des élections, qu’ils estiment « volées » par Azali Assoumani. Les manifestants croisés sont surtout des jeunes, très en colère. Mais des habitants plus âgés rencontrés, s’ils refusent de jeter des pierres, expliquent dans leur grande majorité partager cette revendication.
Le gouvernement comorien, lui, affirme détenir des preuves que l’opposition, qui n’aurait « pas digéré sa défaite », est à l’initiative des émeutes. Ce que l’opposition dément. Mercredi, le porte-parole de l’un des candidats à la présidentielle a été arrêté, son parti est sans nouvelles depuis.
Selon plusieurs sources politiques, l’Union africaine – dont le chef de l’État comorien Azali Assoumani est actuellement le président en exercice, et dont les observateurs avaient jugé le scrutin globalement « libre » et « transparent » a initié une tentative de médiation entre le pouvoir et l’opposition.
Maderpost / Rfi