On n’a pas besoin de faire des études en communication pour comprendre que le régime de Macky Sall a manqué de brillance dans son dialogue avec les populations.
TRIBUNE – On peut constater que le message du Président Macky Sall lui-même est souvent assez mal compris par les Sénégalais.
C’est comme quand le Président clôt son discours par “un point c’est tout”, quand il dit ” je vais réduire l’opposition à sa plus simple expression” ou ” j’ai mis le coude sous tel dossier”….
On se rend compte que la plupart du temps, ce n’est pas le fond du discours du Président qui pose problème, mais la façon de dire les choses et le moment.
Encore que les relais qui doivent assurer le rôle d’interface entre le Président de la République et les populations manquent souvent d’inventivité et de souplesse.
La carence qui est constatée à ce niveau a largement participé au manque de réceptivité des initiatives et actions du Président de la République. Comme elle va à coup sûr participer au brouillage des pistes dans l’inventaire de son bilan politico-économique.
La communication présidentielle et la communication gouvernementale n’ont pas toujours été à la hauteur des ambitions du Président de la République.
On peut citer comme exemple le programme, le “Gouvernement face à la presse“, qui ne semble pas favoriser une bonne réception de la communication gouvernementale.
Cette rencontre périodique avec les spécialistes de l’information n’a pas totalement répondu aux attentes du Président de la République.
Le Président Macky Sall était alors obligé de monter au créneau, à travers son programme ” Jokko ak Macky”, pour un dialogue direct avec les jeunes du pays
On a encore souvent entendu les collaborateurs du Président utilisaient à tout bout de champ des formules toutes faites comme ” le Gouvernement ne reculera pas” “force restera à la loi” , ” Macky Sall est le plus grand Président de toute l’histoire politique du Sénégal”, tous ces tralalas ou que sais-je encore.
Ceux qui sont chargés de la communication du régime de Macky Sall peuvent être dans une posture de fermeté, mais ils n’ont vraiment pas besoin de bander les muscles pour faire passer leurs messages.
Il est de loin plus pertinent de gouverner par la force de l’exemple ou de la persuasion, au lieu d’user de la violence verbale ou de l’autoglorification.
“Entre l’enclume du devoir et le marteau de la répression nos gouvernants ont vite fait de choisir la deuxième mouture” avait souligné à juste raison le journaliste Mbaye Sidy Mbaye dans l’une de ses chroniques sur la radio RFM.
Babacar Papis Samba- Auteur et Adepte de la pensée complexe.
Maderpost