Le Sénégalais, Makhtar Diop, Directeur général de la Société financière internationale s’est réjoui de la discussion qu’il a eu avec Jean Lemierre, patron de BNP Paribas, dans le cadre de la collaboration dans le domaine du financement climatique.
CHANGEMENT CLIMATIQUE – « Une discussion perspicace avec Jean Lemierre, @BNPParibas au cours de laquelle nous avons réaffirmé notre intérêt à poursuivre notre collaboration dans le domaine du financement climatique et avons échangé des idées pour tirer parti de notre excellent partenariat afin de mobiliser davantage de capitaux pour soutenir la transition verte dans les pays émergents », a tweeté samedi M. Diop.
La Société financière internationale (IFC) est la principale institution de développement axée sur le secteur privé dans les pays émergents. Organisation du Groupe de la Banque mondiale, IFC a pour mission de promouvoir le développement économique et améliorer les conditions de vie des populations en favorisant l’essor du secteur privé dans les pays en développement.
« Nous nous y employons en créant de nouveaux marchés, en mobilisant d’autres investisseurs et en partageant notre expertise, avec à la clé des créations d’emplois et une hausse des niveaux de vie, en particulier pour les personnes les plus pauvres et vulnérables. Notre action contribue à la réalisation du double objectif du Groupe de la Banque mondiale visant à mettre fin à l’extrême pauvreté et à promouvoir une prospérité partagée », dit l’organisation fondée en 1956.
L’IFC a cependant la conviction que le secteur privé peut transformer les pays en développement.
« Depuis, nous avons étendu nos activités à plus de 100 pays, forgé le terme de marché émergent et lancé de nouveaux marchés, à l’instar des obligations durables », relève l’IFC, chef de file pour le développement du secteur privé
« Nous aidons les pays à développer leur secteur privé : en investissant dans des entreprises sous forme de prêts, de prises de participation, de titres de créance et de garanties. En mobilisant des capitaux auprès d’autres sources de financement et d’investisseurs, notamment sous forme de participations aux prêts ou de prêts parallèles.
En dispensant des conseils aux entreprises et aux pouvoirs publics afin d’encourager l’investissement privé et d’améliorer le climat de l’investissement ».
La stratégie de l’IFC définie en plusieurs axes vise à créer d’abord des marchés. « Dans le cadre de cette stratégie IFC 3.0, nous nous efforçons toujours plus de travailler en amont, c’est-à-dire en intervenant à un stade plus précoce du processus de développement des projets afin de défricher de nouvelles possibilités d’investissement, jusqu’à créer des marchés là où il n’en existe pas encore. »
Pour l’IFC, cette démarche vise à « remédier à l’un des plus grands obstacles auxquels se heurte l’essor du secteur privé dans les pays en développement, à savoir le manque de projets susceptibles de bénéficier de financements, faute de soutien financier suffisant et de potentiel commercial ».
« Il s’agit d’intervenir pour mettre en place les conditions indispensables au développement de projets prometteurs ».
Le deuxième axe de la stratégie IFC 3.0 vise à « mobiliser des capitaux privés à grande échelle au service du développement, en particulier dans les pays à faible revenu et les États fragiles ou touchés par un conflit ».
La définition de « Principes opérationnels pour la gestion de l’impact » contribue à établir une norme commune pour des investissements qui, outre un rendement financier, cherchent aussi à produire un impact social, économique ou environnemental positif et quantifiable.
IFC participe activement à la promotion d’investissements conçus pour encourager un développement durable, dans le cadre notamment de l’émission d’obligations vertes et sociales.
Sa « longue expérience de l’innovation », son « influence mondiale » et sa « détermination à produire un impact quantifiable sur le développement », permet à IFC de « mobiliser des atouts uniques pour collaborer avec le secteur privé dans les marchés les plus difficiles du monde ».
C’est ainsi que 32.8 milliards de dollars d’engagements financiers à long terme ont été réalisés durant l’exercice 2022
Dans toutes ces activités, où qu’elles s’effectuent, IFC cherche à produire un « impact positif sur le quotidien des populations ».
Avec son système de mesure et de suivi de l’impact attendu (AIMM), l’IFC est dotée « d’un cadre de notation et de sélection » qui lui permet « d’évaluer les projets en fonction des résultats qu’ils devraient produire dans le domaine du développement et de leurs effets sur la création de marchés ».
Pour en revenir au Sénégalais, Makhtar Diop, il est directeur général d’IFC depuis le 1er mars 2021. Il était auparavant vice-président de la Banque mondiale pour les Infrastructures et avait dirigé à ce titre les actions menées par l’institution pour mettre en place des infrastructures durables dans les économies émergentes et en développement.
Dans le cadre de ces fonctions, il a supervisé les activités stratégiques de la Banque dans les secteurs de l’énergie, du transport, de l’infrastructure numérique et des partenariats public-privé.
Il avait précédemment occupé pendant six ans le poste de vice-président de la Banque mondiale pour la Région Afrique, dans le cadre duquel il a présidé à la réalisation d’un montant record de 70 milliards de dollars d’engagements en faveur de l’Afrique subsaharienne destinés, entre autres enjeux du développement, à élargir l’accès à l’énergie, favoriser l’autonomisation économique des femmes et des jeunes, ou encore promouvoir un environnement propice à l’innovation et à l’adoption des nouvelles technologies.
Ardent défenseur du droit de l’Afrique à disposer de sources d’électricité propres et abordables, il a également appelé à une hausse des investissements dans les énergies renouvelables et plaidé pour une plus grande interconnectivité régionale dans les secteurs de l’électricité et du transport.
Il a également exercé les fonctions de directeur du département Finances, secteur privé et infrastructure de la Région Amérique latine et Caraïbes ; directeur des opérations pour le Brésil, où il a œuvré au financement de travaux d’infrastructure majeurs ; et directeur des opérations pour le Kenya, l’Érythrée et la Somalie.
M. Diop apporte à sa nouvelle fonction une expérience et une compréhension approfondies des défis du développement et une grande maîtrise de l’interface public/privé. Il aura pour priorités de mobiliser des investissements dans les pays les plus pauvres et fragiles et d’installer les conditions d’une reprise résiliente, inclusive et durable.
Outre sa carrière dans les organisations internationales, M. Diop, économiste de formation, a commencé par travailler dans le secteur bancaire avant de rejoindre le Fonds monétaire international (FMI), puis la Banque mondiale, et possède une longue expérience du secteur privé.
Il a par ailleurs occupé des fonctions gouvernementales, dont notamment celle de ministre de l’Économie et des Finances du Sénégal, et a joué à ce titre un rôle déterminant dans l’adoption de réformes structurelles qui ont contribué, à la fin des années 80, à poser les bases de la croissance du pays.
Reconnu pour son leadership dans le domaine du développement, M. Diop a été désigné comme l’un des 100 Africains les plus influents du monde. Il s’est vu décerner en 2015 le prestigieux prix Regents’ Lectureship Award de l’université de Californie (Berkeley).
M. Diop est diplômé en économie des universités de Warwick et Nottingham (Angleterre).
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