S’il est quelqu’un, qui est bien loin, de l’absurdité d’une société, bruissant dans un concert de contrevérités, de velléités incompréhensibles, d’acharnement, de jusque boutisme, d’une vérité juridique variant au gré de la puissance terrestre, c’est Serigne Ahmadou Bamba.
CHRONIQUE – Le saint pour qui, des millions de personnes, toutes confessions et confréries confondues, se rendent à Touba, pour le Magal.
La 129 édition. Excusez du peu, mais quel moment pour nous dire nos vérités, et nous conformer, enfin, à l’esprit et à l’héritage, de celui, qui refusa toute corruption, de toute nature qu’elle fut, toute compromission, quelque mielleuse se présenta-t-elle.
Homme de vérité, enraciné, il choisit la voie du Seigneur et de son prophète, paix et salut sur lui, tournant le dos à l’insignifiance des lambris.
Le pouvoir d’ici-bas, une étoile filante dans l’univers, une parenthèse, rien de plus que l’illusion de moments de grâces fugaces, qui disparaissent comme fumée dans le vent.
Merci Serigne Touba pour la leçon.
De ta sobriété et de ta foi inébranlable, se confirme l’allégeance au Juste. Et bien parlons-en du juste.
Non pas de l’Unique, sur Qui des voies plus autorisées le feraient, mais de notre conception de l’adjectif et de nos rapports avec.
Qui se comporte, agit conformément à la justice, à l’équité ?
Quel homme politique peut s’en targuer ?
Des égos aux ambitions surgelées, que n’a-t-on pas entendu.
S’il est courageux pour le Macky, de demander aux guides religieux, tous autant qu’ils sont, de mettre la main dans le cambouis, et de « prendre la parole pour inviter les parties concernées à un retour à l’orthodoxie pour une Afrique de paix et de développement », il doit tout aussi être critique envers lui-même.
Comment en est-on arrivé à cette situation politique tendue ? A cette inimitié familiale ? A la fracture sociale ?
Le Magal édition 2023 a ceci d’important, qu’il nous renvoie plein la figure, le résultat de nos turpitudes, de nos choix alambiqués, de notre inféodation à l’aveuglement, à l’insulte de l’avenir et la compromission de nos enfants, dont certains dorment pour l’éternité, dans les abysses de l’Atlantique.
Qu’il est funeste notre tableau.
Fort heureusement, le Magal 2023 nous renvoie à l’esprit de Serigne Touba. Il nous invite à cette intelligence historique et sociologique, la vertu sénégalaise, vers laquelle nous pouvons et devons-nous retourner, pour nous tirer d’affaire.
Parce qu’après tout, de quoi s’agit-il, sinon de sortir du pétrin, dans lequel nous-nous sommes mis.
Cette 129e édition du Magal invite à l’introspection, à l’application stricte et sans réserve, de ce qui est et doit être juste.
Tout le reste n’est que baliverne et expression sournoise, de culpabilité silencieuse, pour le seul bénéfice de ceux qui le nourrissent, le développent.
De la première cellule économique, soit la famille, le projet de vie d’un foyer, à la gestion sobre, vertueuse, solidaire de nos avoirs, en passant par l’opposition et société civile, les supports et moteurs de croissance, s’imposent le juste, le savoir, le savoir-être, le savoir-faire, le savoir-dire, afin que le pouvoir ne soit pas le fruit de perceptions diverses, le passe-droit d’élus et nommés boulimiques inéluctablement éphémères.
Le rendez-vous de Touba est aussi une prière, une promesse de lendemains certains, sûrs et meilleurs, pour la jeunesse et pour tous ceux qui mettent le travail bien fait, au cœur de l’essence de leur vie.
Voilà ce que m’inspire cette 129e édition du Magal. L’occasion de nous dire sans concession les choses, d’accepter nos erreurs et fautes, de reconnaitre nos mérites et enfin de prier ensemble pour un Sénégal debout, fier de lui, dans lequel la jeunesse et les générations futures verront grand, se fixant des objectifs armés d’éthique, d’équité, de justice.
Etre juste. Savoir l’être. Le sommes-nous ? Voulons-nous l’être ? Ila Touba ou les ondes vérités. Ainsi se veut ce Magal 2023.
Maderpost / Charles Faye