J’ai même peur de demander comme l’autre « dis-moi quelle jeunesse tu as, et je dis quel peuple tu auras ». La réponse n’est guère rassurante pour la jeunesse de mon pays qui n’a pas pris en marche le train de l’histoire.
C’était quand même, la marche du monde, une mobilisation mondiale des jeunes des 4 coins de notre planète.
De Paris à Lagos, de New York à Accra, de Bruxelles à Pretoria en Afrique du Sud, de Londres à Port Louis en Ile Maurice, les jeunes du monde ont mobilisé et marché partout pour demander aux gouvernements des mesures concrètes et immédiates pour sauvegarder notre planète.
Pendant ce temps, elle était où la jeunesse de mon pays ? Erreur si elle ne se sent pas concernée par la cause climat. Jeunes de mon pays, sais-tu seulement que le réchauffement climatique est le mal de notre siècle le plus démocratique, j’allais dire le mal le plus et le mieux partagé.
Que l’on soit né avec une cuillère d’or ou d’argent dans la bouche ou que l’on soit issue d’une famille fauchée comme un rat d’église, selon la formule consacrée, et vivant dans le dénuement total, on devient tous égaux face au fléau des dégats du dérèglement climatique. D’ailleurs, qui a échappé au phénomène de l’épaisse couche de poussière qui a envahi Dakar par épisode, depuis une bonne quinzaine de jour. Personne !
L’air est notre bien commun et quand il est pollué et irrespirable, ca l’est pour tout le monde. Bon sang, ca mérite de se mobiliser quand même. Sinon de toutes façons, on va tous crever. On va tous y passer. Je n’aimerais pas personnellement être là quand l’oxygène va manquer dans l’air à respirer et qu’on va tomber d’asphyxie. Je me choisirais bien une autre fin.
Croyez bien que ce n’est pas une fiction. Ce temps n’est plus si éloigné que ca. Il arrive vite et on voit venir sans agir ou sans pousser les décideurs à agir. Et l’impact sur un pays comme le Sénégal, c’est prouvé, sera au moins deux fois plus important que dans beaucoup d’autres parties du monde.
La jeunesse consciente du monde a séché les cours dans les collèges et lycée le vendredi 15 mars pour une cause autrement plus importante que l’instruction et les enseignements à recevoir. D’ailleurs, que peuvent bien valoir l’éducation et l’instruction quand on ne sera même plus en mesure d’en jouir.
A dire vrai, j’ai quand même vu ou entendu que des jeunes ont marché à Dakar ce samedi, mais c’était pour défendre les consommateurs et surtout, défendre le pouvoir d’achat des sénégalais.
Si seulement vous saviez. Si seulement pour une fois, on pouvait mettre les causes par ordre de priorité. Celle-là pour le climat est d’une extrême urgence. Et ce n’est pas une mobilisation contre un gouvernement, cela transcende les clivages et lignes partisanes. C’est une mobilisation pour la planète, pour défendre la vie, préserver l’avenir de tous.
Je rêve de voir la jeunesse de mon pays prendre le relais de la jeune suédoise Greta Thunberg pour marcher pour le climat. Il y va de notre avenir, il y va de notre intérêt à tous. Nous pouvons agir pour notre environnement qui se dégrade pourtant sous nos yeux.
Tous les autres combats où l’on met en avant les jeunes et les utilise comme chair à canon sont bien trop dérisoires pour rater le train de l’histoire.
Quelle chance de pouvoir dire demain qu’on y était aussi, pour sauver la planète.
Sauver la planète.
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