Les pêcheurs de Saint-Louis viennent de bénéficier de 100 nouvelles licences de pêche qui vont s’ajouter aux 400 licences que l’Etat leur avait octroyées au mois de février 2020, rapporte vendredi emedia.
PECHE – Au quartier Guet Ndar où la pêche reste la principale activité économique, la nouvelle est bien accueillie. Ici, les pêcheurs ont un seul slogan : “Si la pêche marche, Saint-Louis marche”.
Trouvé à l’entrée d’une baraque qui sert de mosquée à quelques mètres de la mer, Ibou Fall, pêcheur bien connu à Guêt-Ndar, apprécie la mesure. C’est lui-même que le préfet avait appelé pour lui donner la bonne nouvelle. “Depuis ce matin, nous sommes en train d’informer nos collègues pêcheurs de la disponibilité des licences. Ils sont gratuits”, a-t-il renseigné.
Président de la Commission en charge des conflits de l’association : “Consommé Local, Pêche Artisanale”, Ibou Fall donne les détails pour se procurer ces licences. “Il faut avoir un permis de pêche, la carte d’immatriculation de la pirogue, photocopie carte nationale d’identité”, a-t-il informé.
La pêche a toujours été source de conflit entre les pêcheurs de Saint-Louis et les garde-côtes mauritaniennes. Ces conflits aboutissent souvent à des drames. Au mois de février dernier, des pêcheurs de Guêt-Ndar avaient organisé de violentes manifestations pour réclamer des licences de pêche afin de pouvoir dérouler tranquillement leurs activités dans les eaux mauritaniennes.
Selon Ibou Fall, “ces nouvelles licences de pêche vont davantage contribuer à l’apaisement des tensions entre les pêcheurs de Guêt-Ndar et ces gardes côtes de la Mauritanie voisine”.
La pêche freinée par le manque d’infrastructures
Même si la pêche reste le moteur de développement économique à Saint-Louis, force est de constater qu’il n’existe pas d’infrastructures adéquates pour accompagner ce secteur de l’économie. À titre illustratif, Saint-Louis ne dispose même pas marché aux poissons.
Les rares infrastructures de pêche qui existent dans la vieille ville date depuis longtemps. Beaucoup d’entre elles ne suivent pas le développement des populations. Elles sont menacées de ruine.
“Nous avons une crise d’infrastructures. La pêche est très abondante à Guêt-Ndar et partout à Saint-Louis. Mais, nous n’avons même pas une usine de conservation. Les pêcheurs peuvent avoir beaucoup de poissons, mais faute de mareyeurs une bonne partie de leur pêche se retrouve à la poubelle”, déplore le vieux Ndiaga Fall, notable au quartier Ndar-Toute.
Au niveau de la mairie, ce manque d’infrastructures est reconnu. Faute d’espace au niveau du quai de pêche, la municipalité de Saint-Louis a même des difficultés pour organiser le stationnement des camions frigorifiques qui viennent un peu partout à l’intérieur du pays pour s’approvisionner à Saint Louis.
“Le problème de la pêche à Saint Louis, ce sont les infrastructures. Avec ces nouvelles licences, la pêche sera beaucoup plus productive. Au moment où je vous parle, 80% des camions frigorifiques du Sénégal sont à Saint-Louis”, a indiqué l’adjoint au maire, Chargé de l’Économie locale, Latir Fall.
Maderpost / Emedia