L’élection présidentielle a lieu ce dimanche 17 octobre 2021 au Cap-Vert. Sept candidats sont en lice pour succéder au président Jorge Carlos Fonseca après deux mandats. Le petit archipel lusophone est reconnu pour sa stabilité démocratique. Alors que le Mali et la Guinée ont été récemment secoués par des coups d’État militaires, que certains chefs d’État du continent cèdent à la tentation du troisième mandat, le Cap-Vert fait figure de modèle.
CAP-VERT – À chacun sa musique, les caravanes des candidats sillonnent la tranquille capitale capverdienne. Fin de campagne dans une ambiance bon enfant.
Une exception
Pas de coup d’État, pas de troisième mandat, plusieurs facteurs expliquent cette exception capverdienne, selon la sociologue Roselma Evora : « Nous sommes un petit archipel. Nous sommes peu. Nous avons la tradition des gouvernements civils. Nous avons aussi une configuration constitutionnelle de séparation des pouvoirs. Nous avons ici un système parlementaire. »
De plus, le président du Cap-Vert a des pouvoirs limités, même s’il dispose d’un droit de veto pour refuser de promulguer une loi. Il est aussi commandant suprême des forces armées.
Une démocratie bien ancrée
La démocratie capverdienne est donc bien ancrée, mais il y a tout de même des défis, tempère Roselma Evora, notamment la domination de la vie politique par deux principaux partis, le MPD au gouvernement et le PAICV : « Les choses sont très concentrées avec les deux partis. Et si tu n’es pas à l’intérieur de cette configuration, tu es exclu. Je crois que c’est un risque. Nous avons beaucoup de défis pour la question de transparence, des méritocraties, des participations des jeunes et des femmes dans sphère publique. »
Le président sortant lui, reste discret. Sans sirène ni imposant cortège, Jorge Carlos Fonseca entre prendre un café dans une boulangerie de Praia, en toute simplicité. « Ça se passe comme ça au Cap Vert », sourit un client.
Maderpost / Rfi