Faisons dans le langage des hommes, c’est-à-dire dans l’intelligence et analysons la déclaration du Macky, relative au troisième mandat, dans un entretien accordé à RFI. Pour morceau choisi, je prendrai celui-ci: « Ce qui est sûr, c’est que je ne ferai jamais un acte qui soit antidémocratique ou anticonstitutionnel puisque je suis profondément démocrate ». Applaudissons à tout rompre. La parade présidentielle est fine, admirable même, comme le fut par exemple, sa décision de s’en remettre aux avis du Conseil constitutionnel, quand il s’était agi de trancher la question du passage de son premier mandat, de 7 à 5 ans, tel qu’il l’avait promis aux électeurs en février 2011. Le très constitutionnel Macky avait préféré en 2016, s’en remettre à un avis, plutôt qu’à la décision du peuple, pourtant au-dessus de la Constitution et qui pouvait en décider par voie référendaire. De ce point de vue, plus constitutionnel que le Macky tu meurs. Comme plus démocrate que lui tu trépasses. Puisque lui-même, répondant à la question du troisième mandat, admet qu’il n’a droit qu’à deux. Que le premier soit de 7 ans et le second de 5, ne change rien à sa perception, puisque 2 mandats plus un font trois, quelle que soit la durée du mandat. Il va même plus loin, puisqu’en bon démocrate, il n’en fera pas d’autre. Autrement dit, n’allons même pas rêver qu’il revienne en 2029. La cause étant entendue, à l’opposition de ne pas perdre son temps et de développer une stratégie payante, pour faire face à la task-force de feu, que le Macky va mettre en place, pour faire feu de tout bois, autour d’un système maitrisé et digitalisé. Comme il sait le faire, le général de la résiliante coalition Bennoo Bokk Yakaar, attendra le dernier moment, pour sortir son coup de massue. Si l’opposition ne comprend pas que la majorité a toujours raison, mais que la raison a bien rarement la majorité aux élections, elle rongera son frein au grand bonheur du prochain Premier ministre, qui va tracer sa route pour l’avenue Léopold Sedar Senghor. Une sorte de remake à la Senghor/Diouf de janvier 1981. Du déjà vu donc. Le Macky est fortiche, il ne faut pas le sous-estimer, surtout quand il est acculé, comme par ces derniers temps, par la tempête sociale et la violence qui a pris pignon sur rue, imposant, par les plus riches, une vue sans mer sur un littoral blindé de béton et de fer, et par les pauvres et plus jeunes, le saccages de nos biens communs, payés à prix (sur)facturés par la poignée de contribuables. Comme quoi, la violence des cols blancs engendre la violence des pauvres et là où le choix entre lâcheté et violence s’oppose, la bascule opte toujours pour la violence. Gandhi ne dira pas le contraire. C’est justement dans cette impasse que ce trouve le Sénégal. Nous revoilà au point de départ. Mais constitutionnel et démocrate, le Macky l’est. Calmons donc le jeu. Charles Faye]]>
à la une
- Prise en charge du sida, 2.416 personnes recensées à Kaolack
- Incendie du Marché central de Thiès, plus de 200 points de vente consumés par les flammes (responsable)
- Afrobasket 2025 (Q), le Sénégal domine le Rwanda
- DSC, Moustapha Diakhate en position de garde à vue
- Sénégal-Russie, entretien téléphonique entre Diomaye Faye et Poutine
- Sandiara, un gang de voleurs de motos Jakarta démantelé
- Biennale, ABV apporte sa touche « Quand l’Afrique nourrit le monde »
- Arcop-Aser, la Cour suprême a rendu son verdict