Des recherches sont en cours au Burkina Faso pour retrouver une cinquantaine de femmes enlevées jeudi et vendredi dans le nord du pays par des djihadistes présumés, a annoncé lundi le gouverneur de la région du Sahel, dans un communiqué.
GOUVERNEMENT – “Dès leur disparition signalée, des recherches ont été entreprises en vue de retrouver l’ensemble de ces victimes innocentes, saines et sauves”, a précisé le lieutenant-colonel Rodolphe Sorgho.
“Tous les moyens sont mis en œuvre, sur le plan terrestre et aérien pour retrouver ces femmes”, a indiqué à l’AFP une source sécuritaire, assurant que “des aéronefs survolent la zone pour détecter tout mouvement suspect”.
Une cinquantaine de femmes ont été enlevées jeudi et vendredi par des djihadistes présumés dans deux localités au nord et à l’ouest de la commune d’Arbinda (nord), a précisé M. Sorgho. “Alors qu’elles étaient sorties à la recherche de fruits sauvages, ces épouses, mères et filles ont été injustement prises à parti par des hommes armés”, a-t-il ajouté.
“Nous pensons que les ravisseurs les ont emmenées dans leurs différentes bases”, a affirmé un habitant d’Arbinda, dimanche à l’AFP. “C’est le premier enlèvement massif depuis le début de la crise sécuritaire et il faudra bien gérer cette situation pour éviter tout drame ou une récidive”, a déclaré un officier supérieur, proche de l’état-major.
La France a condamné lundi cet enlèvement “avec la plus grande fermeté”, et appelé “à leur libération immédiate”. Dans un communiqué du ministère des Affaires Étrangères, Paris a réaffirmé “sa solidarité ainsi que son engagement aux côtés du Burkina Faso”.
Un total de 116 incidents de sécurité ont été enregistrés au cours de la deuxième semaine de janvier, selon un rapport interne de sécurité pour les groupes d’aide, vu par l’Associated Press. Cela représente une augmentation de plus de 60% par rapport à la dernière semaine de décembre.
La commune d’Arbinda se situe dans la région du Sahel, une zone sous blocus de groupes djihadistes et qui est difficilement ravitaillée en vivres. Près d’un million de personnes vivent actuellement dans des zones sous blocus, dans le nord ou l’est du pays, selon les Nations unies.
“Il s’agit d’une évolution très préoccupante et grave au Burkina Faso, qui met en évidence la vulnérabilité des femmes dans les zones soumises à un blocus”, a déclaré Ousmane Diallo, chercheur au bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique occidentale et centrale.
“Les droits des civils et leurs droits à leurs moyens de subsistance doivent être protégés par toutes les parties au conflit. Le gouvernement doit accorder plus d’attention aux civils et les protéger davantage dans ces villes assiégées, mais aussi adopter une approche adaptée à la protection des femmes et des jeunes filles”, a-t-il ajouté.
Le Burkina Faso, en particulier dans sa moitié nord, est confronté depuis 2015 aux attaques de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique qui se multiplient. Elles ont fait des milliers de morts et au moins deux millions de déplacés.
Le capitaine Ibrahim Traoré, président de transition issu d’un coup d’Etat militaire le 30 septembre – le deuxième en huit mois – s’est donné pour objectif “la reconquête du territoire occupé par ces hordes de terroristes”.
Maderpost / Africanews