Divers sujets ont été largement mis en exergue par les journaux de ce samedi 18 février parcouru par l’Aps. La 36e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine à Addis-Abeba (Ethiopie) et des sujets politiques domestiques dans les quotidiens.
REVUE DE PRESSE – La livraison du week-end de la presse quotidienne est toujours autant inspirée par l’actualité politique nationale, de nombreux titres revenant sur les “tensions” notées ces derniers jours.
Les journaux réservent tout de même quelque place à la session ordinaire que les chefs d’Etat de l’Union africaine vont tenir ce week-end dans la capitale éthiopienne.
“Macky Sall place la barre haut“, affiche par exemple le quotidien l’As, au sujet de la présidence sénégalaise de l’Union africaine, alors que Macky Sall va passer la main à son homologue comorien Assoumali Azali.
“À l’heure du bilan, il faut reconnaître que le président sénégalais a marqué son passage à la tête de l’organisation continentale, alors qu’il avait en face de lui la Covid et la guerre en Ukraine. Il est le seul président africain à avoir rencontré Vladimir Poutine qui a donné une réponse favorable à toutes ses demandes, avec l’histoire des céréales“, écrit l’As.
Ce quotidien fait référence au voyage effectué par le président Sall en juin 2022 à Sotchi (Russie), un déplacement au cours duquel il s’était entretenu avec le président russe, Vladimir Poutine.
Lors de cette rencontre avec M. Poutine, Macky Sall avait demandé à ce dernier de tout faire pour autoriser la reprise des exportations des céréales ukrainiennes, dont la sortie avait été bloquée à cause de la guerre.
L’As rappelle qu’au cours de son mandat à la présidence de l’Union africaine, le chef de l’Etat sénégalais avait il avait également “obtenu l’accord de beaucoup de puissances occidentales pour l’entrée de l’UA au G20“.
Un bilan pouvant en cacher un autre, la secrétaire générale du Parti socialiste (PS), à son tour, fait le point sur le compagnonnage entre la formation qu’elle dirige et le pouvoir. “Nous sommes tout à fait à l’aise et fiers du bilan du président Macky Sall que nous assumons entièrement“, dit Aminata Mbengue Ndiaye à la une du quotidien Le Soleil.
Sauf que certains journaux, à l’image de Enquête, s’inquiètent des “tensions politiques maximales [enregistrées] au Sénégal” depuis quelques jours, quelques semaines et peut-être même quelques mois.
“La montée des périls”, affiche à ce sujet Enquête. “Le Sénégal vit des heures inquiétantes, à l’approche de l’élection présidentielle” de 2024, écrit ce journal, selon lequel cette situation a amené l’Organisation nationale des droits de l’Homme (ONDH) du Sénégal invite les acteurs concernés à “déployer les efforts nécessaires pour que la paix règne dans ce pays”.
L’Observateur pointe à cet effet des “jargons va-t-en-guerre qui intoxiquent l’espace politique“. “Les acteurs politiques utilisent de plus en plus de jargons violents qui ont pour noms : +Gatsa Gatsa, Tothe Sa Gate, Thiaw Sa Xiir+”.
Des discours qui “risquent de mettre le pays sens dessus dessous”, selon le journal, citant un expert selon lequel ces jargons ont pour finalité de “créer un effet de réalité […]. Ça peut être dangereux pour les jeunes”.
Libération, pour sa part, revient sur les dernières arrestations de militants présumés du parti Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), dirigé par l’opposant Ousmane Sonko.
Le journal insiste sur le cas de “Azoura Fall”, de son vrai nom Assane Guèye. Ce dernier est l’auteur d’une vidéo dans laquelle les gendarmes sont accusés “d’avoir voulu assassiner Ousmane Sonko”.
“Interpellé sur ces accusations contre les gendarmes“, Assane Guèye, arrêté par la Division des investigations criminelles (DIC) à la Patte d’Oie (Dakar), a soutenu “avoir été emporté par l’émotion durant son +live+”.
Il reste que “ce qui s’est passé avec [Ousmane] Sonko est inacceptable, inadmissible, inélégant, discourtois“, estime Khalifa Ababacar Sall, un des responsables de la coalition Yewwi Askan Wi de l’opposition dont fait partie Ousmane Sonko.
Dans les colonnes de Vox Populi, M. Sall a “dénoncé, avec +vigueur les agressions+ des forces de l’ordre de défense et de sécurité sur Ousmane Sonko avant-hier jeudi au sortir du tribunal […]”.
Le ministre du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang, a intenté un procès en diffamation contre Ousmane Sonko, en rapport avec les déclarations de ce dernier selon lesquelles il avait été épinglé par un rapport de l’Inspection générale d’Etat (IGE) pour sa gestion d’un fonds de 29 milliards du Programme des domaines agricoles communautaires (PRODAC).
M. Niang qui conteste l’existence de ce rapport, a décidé de porter plainte pour “diffamation” contre Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor et opposant en vue.
Ousmane Sonko, après avoir assisté à l’ouverture de ce procès finalement renvoyé au 16 mars, était sur le chemin du retour lorsqu’il avait été sorti de force de sa voiture par les forces de l’ordre pour être conduit à son domicile. Le but étant de le faire changer d’itinéraire.
“Ce qui s’est passé […] avec Sonko est inacceptable, inadmissible, inélégant, discourtois. On peut comprendre que les forces de l’ordre aient besoin de maintenir l’ordre, mais on ne peut pas comprendre qu’elles aillent briser le pare-brise d’une voiture […]. On pouvait le blesser ou pire“, a commenté Khalifa Sall dans des propos rapportés par Vox Populi.
“Depuis son meeting réussi à Keur Massar, [Ousmane Sonko] est persécuté, sa maison barricadée, ses proches traqués, puis arrêtés“, souligne Walfquotidien. Le même journal revient par ailleurs sur le sit-in organisé par le groupe du même nom, après la suspension du signal de sa chaîne de télévision par le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA).
Le CNRA reproche à Walf TV d’avoir diffusé “en boucle des images montrant des violences” à Mbacké (centre), “en violation totale de la réglementation” régissant le secteur de l’audiovisuel.
“Nous sommes devenus beaucoup plus puissants“, assure le président-directeur général dudit groupe, Cheikh Niass, satisfait de ce sit-in auquel ont participé des acteurs de la presse, des leaders politiques, défenseurs des droits humains et sympathisants.
M. Niass précise également que son groupe se veut neutre et n’est ni pour le pouvoir, ni pour l’opposition.
Maderpost / Aps