Mbaye Sylla Khouma, consultant international, a émis sur sa page Facebook une réflexion sur l’abattage des filaos pour l’exploitation du littoral de Guédiawaye que Maderpost estime intéressante si tant est qu’elle compte par ailleurs. (*)
(TRIBUNE) – Dans ma carrière de jeune d’officier des Eaux et Forêts (que j’ai vite troquée contre celle de vendeur de lait, café et bouillons culinaires), je n’ai travaillé que sur la fixations des dunes maritimes mouvantes.
Dans ce cadre j’ai visité de grands programmes au Maroc ( El Jadifa, Essaouira….) en Tunisie (Tozeur) et en France (Pilat.). C’est un domaine dans lequel je peux donc certainement avoir un avis technique motivé.
Au Sénégal, c’est en 1945 que l’Administration forestière coloniale inquiète de l’avancée des dunes maritimes vers les cuvettes maraîchères et lacs Youï (Mbeubeuss), Retba (Rose) et Tanma, décida de lancer avec succès les premiers chantiers de stabilisation des dunes, en faisant venir de Madagascar le filao seul arbre adapté aux sols minéraux bruts d’apport que sont les sables de plages.
Les travaux continuèrent timidement après l’indépendance sur le budget national et c’est sous la direction éclairée du brillant Colonel El Hadji Mbara Sène qu’un important programme vit le jour autour de 3 projets à Kayar, Lompoul et Gandiol, pour fixer toute la façade maritime de Malika à Saint Louis.
Si nous avons sué sang et eau pour faire ce travail titanesque, ce n’était pas pour amuser la galerie, mais c’est parce que nous étions conscients du phénomène d’avancée des dunes de sable et des menaces qu’il faisait peser sur les zones de culture et lieux d’habitations.
Les photos ci dessous illustrent la dune du Pilat vers Bordeaux qui bien qu’emprisonner par la forêt plantée grandit en hauteur. (1.30m en 2017), ce qui veut dire que sans les arbres elle se serait étendue en largeur, encore que …
Ceux qui ont coupé et morcelé les filaos de Guédiawaye pour prétendre y ériger de belles villas ne savent pas ce qu’ils ont fait. UNE GROSSE ERREUR!!
Le seul conseil que je pourrais leur donner c’est de faire des économies pour avoir une résidence secondaire au village car dans une dizaine ou quinzaine d’années le décor pourrait être autre chose. A bon entendeur …
Par Mbaye Sylla KHOUMA
* Le chapo est de Maderpost
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