A l’Assemblée nationale, Alioune Ndoye, qui défendait le vote du budget du ministère de l’Environnement, du développement durable et de la transition écologique, est revenu sur l’affaire des 45 milliards F Cfa qui a été au cœur de l’actualité, il y a quelques semaines. Pour lui, cet argent servait à l’achat d’équipements pour faire face aux délinquants lourdement armés, de logistique pour lutter efficacement contre le trafic illicite et l’exploitation abusive de bois, contre les feux de brousse, le braconnage, les pollutions et nuisances.
EQUIPEMENT EAUX ET FORÊTS – Il ne pouvait pas y échapper. Lors de son passage devant les députés hier pour le vote du budget du ministère de l’Environnement, du développement durable et de la transition écologique, Alioune Ndoye a été interpellé sur la transaction de 45 milliards de F Cfa au titre d’achat d’armes effectuée par son département. Evidemment, des députés ont «déposé sur la table du président de l’Assemblée nationale, une question écrite relative à ladite transaction, conformément au Règlement intérieur de l’Assemblée nationale».
Cette information a été révélée le 25 octobre dernier par les journalistes de l’Organized crime and corruption reporting project (Occrp) qui avaient dévoilé que le ministère de l’Environnement a signé, début 2022, avec le marchand d’armes nigérien, Aboubacar Hima alias Petit Boubé, pour l’achat de fusils d’assaut, de pistolets semi-automatiques et de munitions. En réponse à cette interpellation sur ce programme d’équipement du ministère, Alioune Ndoye assure : «Je ne veux pas entendre parler de scandale.» Il rappelle que cet argent est destiné aux Forces de défense et de sécurité, notamment les agents des Eaux et forêts ainsi que ceux des parcs nationaux. Pour lui, il devait servir à l’achat «d’équipements de sécurité afin de faire face aux délinquants lourdement armés, de logistique pour lutter efficacement contre le trafic illicite et l’exploitation abusive de bois, contre les feux de brousse, le braconnage, les pollutions et nuisances». Il rappelle que le champ d’action de l’Inspection générale des Forces armées (Igfa) a été élargi pour contrôler toutes les Forces de défense et de sécurité.
Dans son discours, Alioune Ndoye est revenu sur l’insuffisance des moyens humains et logistiques du département, mise en exergue par les députés. Il admet qu’il est nécessaire «de disposer de ressources conséquentes à la hauteur des missions de protection de l’environnement, contre la déforestation, les feux de brousse, le trafic et les coupes illicites de bois». Par conséquent, il plaidé pour «une dotation budgétaire consistante des services des Eaux et forêts et des parcs nationaux, aux fins d’assurer une bonne préservation du patrimoine forestier». Pour résorber le déficit de personnel, l’Etat a décidé de lancer un programme de recrutement spécial de 600 agents sur 3 ans, soit 200 agents par année. Car, l’effectif du personnel forestier est estimé 1022 agents pour les Eaux et forêts, «regroupant tous les grades : personnel technique, ingénieurs des travaux, ingénieurs de conception, etc.». Quid de leur traitement ? Alioune Ndoye précise «que leurs salaires ont été augmentés convenablement, à l’instar de toutes les autres Forces de défense et de sécurité. Il précisera que ces agents des Eaux et forêts sont bien intégrés dans les Forces de défense et de sécurité du Sénégal».
Il faut savoir que le budget du ministère de l’Environnement, du développement durable et de la transition écologique est fixé 67 milliards 281 millions 966 mille 160 F Cfa en Autorisations d’engagement (Ae) et 38 milliards 781 millions 966 mille 160 F Cfa en Crédits de paiement (Cp).
Maderpost / Le Quotidien