Des travailleurs de la Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal (SONACOS) ont réclamé ‘’l’arrêt immédiat’’ des exportations de graines d’arachide en vue de la ‘’survie’’ de ladite filière agricole, a constaté l’APS, lundi, à Diourbel (centre).
AGRICULTURE – « Nous demandons l’arrêt immédiat des exportations pour la survie de la filière » arachide, a déclaré Mor Dièye, l’un des délégués du personnel de la SONACOS.
« On va vers la catastrophe si rien n’est fait pour arrêter cette hémorragie, car on n’aura plus de semences » d’arachide, a prévenu M. Dièye lors d’une conférence de presse des travailleurs de la société agroalimentaire.
Il fait valoir, pour obtenir l’arrêt des exportations, que « les usines n’arrivent pas à réunir 15.000 tonnes de graines d’arachide, après deux mois de collecte ». « La SONACOS de Diourbel, qui recrutait à pareil moment de l’année entre 300 et 400 travailleurs saisonniers, n’en a que 25 pour le moment, à cause de cette situation. »
Une pluviométrie excédentaire mais mal répartie dans le temps serait à l’origine d’une forte baisse de la production d’arachide au cours du dernier hivernage, au Sénégal.
Cette baisse de la production aurait engendré celle de l’activité de la société agroalimentaire.
Devant la presse locale, les travailleurs de la SONACOS ont également manifesté leur opposition à une circulaire administrative du ministère de l’Agriculture autorisant les exportations d’arachide.
Il est « exceptionnellement autorisé une expédition partielle de 80 % des quantités effectivement trouvées dans les entrepôts et sites de réception des exportateurs de graines, si les exigences sanitaires et phytosanitaires sont respectées », affirme la circulaire en question.
Cette décision datée du 9 janvier 2023, dont l’APS a obtenu une copie, a été prise à la suite d’une « réunion de préparation des exportations de graines d’arachide tenue le 23 décembre 2022 au ministère » de l’Agriculture.
Elle est consécutive aussi à « la mission d’évaluation des stocks de graines », qui s’est déroulée « durant la période de 28 au 30 décembre 2022 ».
« Ouvrir les exportations à 80 % du tonnage collecté par les étrangers, alors que l’industrie locale n’a pas encore collecté 10.000 tonnes, n’est pas normal. Nous le dénonçons avec force », a soutenu le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs des industries des corps gras et activités similaires du Sénégal, Thié Mbaye Ndiaye, lors de la conférence de presse.
Maderpost / Aps