Le ministre de l’Economie, du Plan et de Coopération, Amadou Hott, a listé mardi à Johannesburg, les réformes envisagées par le Sénégal pour attirer davantage d’investisseurs, évoquant, entre autres attentes, la multiplication de partenariats public-privé (PPP) dans la mise en œuvre de projets de développement.
ECONOMIE – Plusieurs réformes seront faites pour attirer les investisseurs privés sur la base notamment d’une stratégie de développement du secteur privé, une loi pour booster l’investissement dans les start-ups, une autre sur le Partenariat public-privé modifiée pour la rendre plus effective et faire plus de projets d’infrastructures en mode PPP, a-t-il résumé lors d’un entretien avec l’envoyée spéciale de l’APS au 2e Forum de l’investissement en Afrique.
“Au lieu de voir l’Etat s’endetter en investissant dans des projets publics, l’idée c’est de faire un montage PPP pour que l’Etat contribue le moins possible dans le financement et le privé plus majoritairement”, a-t-il dit en marge de cette rencontre internationale ouverte lundi à Johannesburg.
Ce qui est important, c’est de voir qu’à l’étranger les rentabilités qu’offrent beaucoup d’autres investissements sont faibles. Par exemple, il y a des taux d’intérêts négatifs dans beaucoup de pays de la zone Euro, aux Etats Unis également et ceci présente des opportunités pour des investisseurs institutionnels qui s’intéressent à la rentabilité parce qu’ils ont des pensions à payer dans le futur, a fait valoir le ministre sénégalais de l’Economie.
Il a insisté sur le fait par exemple que des réformes seront faites dans le cadre du projet “Compact with Africa” signé avec l’Allemagne qui a lancé cette initiative lors du G20 en 2017.
Le Sénégal figure parmi les pays bénéficiaires de cet appui dédié aux réformes de l’administration et la législation du travail en partenariat avec tous les acteurs notamment le patronat, les syndicats, la société civile, a expliqué Amadou Hott.
Une réforme sur le foncier est également prévue pour “digitaliser davantage et permettre à l’Etat de collecter plus de ressources sur le foncier mais également l’accès au financement pour les petites et moyennes entreprises”, a-t-il ajouté.
Il s’agit également dans cette perspective d’investissements de “booster la formation professionnelle avec la volonté du Chef de l’Etat de construire des centres dans chacun des 45 départements”, a dit Hott.
Il a souligné qu’il était important de former les jeunes, les femmes pour que l’activité économique qui va être la résultante de toutes ces réformes puisse trouver des personnes qualifiées pour occuper les emplois créés.
Il a donné l’exemple de Mara Groupe, spécialisé dans la fabrication de smartphone qui veut s’installer à Dakar, relevant que sans des personnes formées à un certain niveau il serait nécessaire d’importer des emplois, alors qui est visé c’est de donner en priorité des emplois aux jeunes Sénégalais surtout aux femmes.
Aujourd’hui, a-t-il affirmé, l’Afrique offre cette rentabilité avec des risques modérés même si des efforts doivent encore être faits pour réduire davantage la perception du “risque Afrique”.
Le continent est attractif parce que les conditions politiques de Doing Business se sont beaucoup améliorées, citant le Sénégal qui a gagné 18 places dans le dernier classement de la Banque mondiale.
“Le risque a baissé mais la perception n’a pas suivi. Il y a un effort de communication à faire pour que les succès, les projets phares faits dans les délais réduits dans des conditions excellentes, puissent être connus des investisseurs”, a dit Amadou Hott.
Il a, à cet égard, appelé à “faire les réformes idoines afin de rendre l’environnement des affaires encore plus attractif et simplifier notre fiscalité”.
Le Sénégal est présent au Forum avec une délégation conduite par le ministre qui a présenté à des investisseurs lors d’une session spécialement dédiée, le projet agropole du FONSIS prévu en Casamance pour la transformation sur place de fruits de saison comme la mangue et la noix de cajou.
Source : APS