Trouvé dans les couloirs du Palais polyvalent des Sports de Yaoundé, juste après le match de classement perdu par le Sénégal face au Cameroun, le président de la Fédération sénégalaise de basket, Me Babacar Ndiaye, tire, pour RECORD, le bilan des Lionnes dans cette 26ème édition de l’Afrobasket féminin.
Président, le Sénégal rate son objectif de finir sur le podium de l’Afrobasket féminin. Reconnaissez-vous que c’est un échec ?
BASKETBALL – Oui surtout par rapport à l’objectif qu’on s’était fixé qui était au minimum de remporter la médaille de bronze. Je pense quand même que c’est un mal nécessaire parce que si on avait atteint l’objectif, on se serait peut-être dit que cette équipe pouvait avoir un avenir. Mais cette défaite contre le Cameroun nous permet de nous remettre en cause, de faire une évaluation beaucoup plus poussée et de voir comment aborder l’avenir. C’est vrai que nous sommes déçus de n’avoir pas gagné la médaille de bronze. On va beaucoup réfléchir sur le devenir de notre basket. Il faudra faire de la prospection parce que c’est de cela qu’il s’agit. On ira partout dans le monde pour détecter les jeunes Sénégalais, leur faire des passeports de moins de 16 ans pour bâtir une équipe à moyen terme. Mais je pense qu’il y a des joueuses qui ont montré leurs limites. Je ne suis pas un technicien mais on ne peut pas gagner un match en mettant 49 points. J’attends le rapport pour faire une évaluation. On va voir comment mettre en place une bonne équipe du Sénégal d’ici deux ans. Il faut le reconnaître, il y a eu des défaillances individuelles. Si on avait gagné on serait dans l’euphorie alors qu’il y a des choses à améliorer.
Certains fustigent le cumul de fonctions de Tapha Gaye, sélectionneur et Directeur technique national…
Effectivement, quand vous perdez en sport, vous êtes toujours critiqué. Il faut assumer, on a perdu c’est le droit des autres de critiquer. Mais il a gagné deux Afrobasket pour le Sénégal sur 4 finales disputées. Je l’ai forcé à prendre cette équipe et de bâtir dans la durée. J’ai fait deux Afrobasket avec lui, on a joué deux finales on a perdu un et gagné un. Cette fois-ci, on a essayé de rajeunir l’équipe. Malheureusement, l’objectif fixé n’a pas été atteint mais il reste un bon technicien. Pour le reste, on verra après, on va en discuter. On ne peut pas encore parler de ça. Je discuterai de tout ça avec le Directeur technique pour trouver une solution.
En moins d’un mois, le Sénégal est passé à côté de deux trophées. Peut-on parler de regrets au regard du potentiel et surtout des efforts consentis ?
Nous avons des regrets chez les filles. Mais chez les garçons, je le dis aussi, l’équipe a été rajeunie avec 9 jeunes sur les 12 joueurs. On a eu des bons matchs. Il ne faut pas tout jeter à la poubelle. Quand vous voyez le Mali jouer cette finale alors qu’il avait organisé l’Afrobasket en 2017 et n’était même pas parvenu à aller en finale… Après, ils ont misé sur la petite catégorie pour en arriver là, aujourd’hui, 4 ans après. Il faut continuer le travail, nous sommes en train de bâtir des équipes en petite catégorie et il faut faire de la prospection dans le monde. Au Nigeria, il y a 9 «Américaines» dans l’équipe qui ont la double nationalité. Il ne faut pas tout jeter dans la poubelle. En cinq ans, la Fédération a abattu un bon travail. On a été champion chez les dames en 2015, vice-champion en 2017 et 2019. On a disputé les JO de 2016 et on a été 8ème de finaliste mondial en 2018. On avait comme ambition de finir sur le podium. Cela ne s’est pas réalisé mais on ne peut pas tout remettre en cause. Chez les U18 garçons, on a été vice-champion en 2018 et 2020. Les U19 garçons ont atteint les quarts de finale de la Coupe du monde, cette année. Les U18 filles ont retrouvé l’Afrique en 2020 après l’affaire de la fraude sur l’âge en 2012. Je peux ajouter le bilan des garçons avec les médailles de bronze en 2017 et 2021, sans oublier la qualification à la Coupe du monde 2019. Le résultat de cette 3ème place ne peut pas mettre en cause tout le travail abattu. Il reste des choses à améliorer et il faudra être patient. On a pris le risque de rajeunir et ce n’est pas la première fois qu’on termine 4ème. Je n’essaie pas de justifier mais il y a des choses concrètes.
Maderpost / Igfm