Près de la moitié de l’or artisanal produit en Afrique chaque année échappe aux circuits officiels, selon une nouvelle étude alarmante de l’ONG suisse Swissaid.
OR – En 2022, ce trafic a atteint un niveau record avec 435 tonnes d’or clandestinement exportées du continent, pour une valeur de 18 647,4 milliards FCFA environ 30,7 milliards de dollars au prix actuel. Un trafic d’or massif alimente les marchés mondiaux
Dubaï, plaque tournante du trafic
Cette manne dorée prend principalement la direction des Émirats arabes unis (EAU), plaque tournante mondiale du commerce de l’or. En 2022, 66,5% de l’or africain importé aux EAU provenait de sources illégales. Au cours des onze dernières années, ce chiffre s’élève à 2 569 tonnes, représentant un manque à gagner de 115,3 milliards de dollars pour les pays africains.
Douze pays à la manœuvre, Suisse et Inde également concernées
Douze pays africains sont impliqués dans ce trafic à grande échelle, dont le Mali, le Ghana et le Zimbabwe figurent parmi les plus importants. Cette contrebande a plus que doublé en dix ans, alimentée par un réseau complexe d’acteurs et de routes de transit opaques.
Si Dubaï est la principale destination, l’or africain prend aussi le chemin de la Suisse et de l’Inde. Entre 2012 et 2022, ces trois pays concentraient près de 80% des importations d’or en provenance d’Afrique, dont plus de 47% pour les EAU seuls.
Impact économique et environnemental dévastateur
Ce commerce illégal prive les pays africains de précieuses recettes fiscales et entraine des conséquences environnementales désastreuses. L’exploitation minière artisanale, souvent non réglementée, cause des dommages importants aux écosystèmes et aux populations locales.
Cependant, l’étude de Swissaid appelle à une action urgente et concertée de la part des gouvernements africains, des organisations internationales et des pays de destination pour endiguer ce trafic et promouvoir une exploitation minière responsable et durable de l’or en Afrique.
Maderpost