Jérôme Bandiaky a été placé sous mandat de dépôt depuis jeudi. Ce vendredi, son avocat, Me Djiby Diallo, a fait face à la presse pour décortiquer le dossier. Ci-dessous ses explications sur chaque point du dossier.
Me DJIBY DIALLO – «Dans le procès-verbal de police, j’ai lu qu’en réalité, les policiers s’étaient rendus chez Jérôme Bandiaky, non pas sur la base d’une plainte qui avait été déposée contre lui, non pas sur la base d’une infraction qu’il aurait commise et qui serait constatée, mais dans le pv de police, les policiers disent que c’est sur instruction de l’autorité. Sans préciser quelle autorité leur a donné l’instruction de faire cette descente musclée chez Jérôme Bandiaky.»
L’arrestation et le sac contenant 1,4 millions
«Lorsqu’ils sont arrivés, contrairement à ce qu’ont dit certains, Jérôme n’était pas à son domicile. Et quand on l’a appelé, c’est par sa propre volonté qu’il est venu et les policiers l’ont arrêté. Il n’y a eu aucune bagarre, aucune escarmouche. On a récupéré son sac qui contenait 1,4 million et quelques.»
Les tonfas trouvés par les policiers
«Les policiers sont entrés dans son domicile, ont pris des passeports, des tonfas (outils de gardiennage). Car Jérôme a une société de gardiennage qui bénéficie d’un agrément. Et il a des marchés qu’il est en train d’exécuter. Donc il n’y a rien de plus normal qu’il détienne des outils qui doivent servir à l’exercice de ces prestations. Il a dit que ces outils servaient à sa société de gardiennage et qu’il a un agrément du ministère de l’Intérieur depuis 2022 ».
Les nombreux passeports diplomatiques
«Sur son passeport diplomatique: il en a eu plusieurs qui ont expiré et qui ont été régulièrement renouvelés. Je précise que Monsieur Bandiaky assurait la sécurité privée de l’Ancien premier ministre et de l’ancien président de la République du Sénégal. Il faisait partie de leur sécurité privée. Et à ce titre il avait besoin d’un passeport diplomatique pour pouvoir, au besoin, voyager avec eux.»
La mention «agent administratif»
«On lui a demandé pourquoi sur son passeport diplomatique il est écrit qu’il est agent administratif alors qu’il ne l’est pas. Il leur a dit qu’on lui a attribué cette qualité. Donc normalement si ce fait devait faire l’objet d’une poursuite, on doit pouvoir au moins, entendre la personne qui a inscrit sur son passeport qu’il était un agent administratif, parce que ce n’est pas lui qui l’y a inscrit. Donc sur ce point on le poursuit pour usurpation de fonction.»
Le logement de fonction qu’il occupait
«Sur l’autre point, on lui demande pourquoi vous occupez un logement administratif. Il a dit que c’est en sa qualité de quelqu’un qui assurait la sécurité du premier ministre, ensuite du président de la République (sécurité privée), que la primature lui a attribué un logement administratif. Sur ce point on le poursuite pour obtention d’avantage indu de la part de l’Etat.»
La perquisition après les accusations
«Un monsieur qui s’appelle Ndiak Diop qui s’est présenté spontanément a dit que lors des évènements de 2021, qui sont couverts par la loi d’amnistie, Jérôme s’est rendu au domicile de Farba Ngom avec des nervis. Sur la base de l’audition de cette personne, Jérôme a été conduit au domicile de Farba Ngom pour une perquisition. Et il ressort de l’enquête qu’il n’ont trouvé aucun objet qui les intéressait dans leur enquête.»
Les deux armes dont une de calibre 22
«Ils ont perquisitionné la maison de Jérôme Bandiaky à Mbour ou à Saly. Ils ont récupéré deux armes. Une arme d’alarme et une de calibre 22, vendue par quelqu’un qu’il a présenté comme étant le cousin, ou le beau-fils ou le gendre de l’actuel ministre de l’intérieur, à l’armurerie qui fait face au ministère de l’Intérieur. Sur ce point, il lui avait promis de lui trouver une autorisation, mais il n’a pas pu l’obtenir jusqu’à présent. Sur ce point on le poursuit pour détention d’une arme sans autorisation.»
Des deux morts dans lesquels il serait impliqué
«Ce qui est rocambolesque, on lui a attribué le qualificatif de trafic d’arme. Je n’ai trouvé aucun fait pour le corroborer. Donc ce sont les différents faits sur lesquels Jérôme Bandiaky est poursuivi et ils ont ajouté un dernier délit : ‘‘actes de nature à compromettre la sécurité publique’’. C’est-à-dire l’article 80. J’ai vu des gens dire que Jérôme Bandiaky savait beaucoup de choses, qu’il était impliqué dans la mort de deux personnes. Mais tout cela est faux. Ça ne ressort pas du dossier.»
La loi d’Amnistie
«La loi d’Amnistie a été votée et elle a permis à des centaines de personnes dont notre président de la République et notre premier ministre de sortir de prison, de participer à des élections, de les gagner. (…) Il y a des faits, dans ce dossier, qui sont couverts par la loi d’amnistie. Pourquoi les autorités reviennent pour relater ces faits alors que cette loi existe.»
Maderpost / Igfm