Dotée de ressources naturelles évaluées à 6 200 milliards de dollars, de 65 % des terres arables non cultivées de la planète et d’une population jeune et dynamique, l’Afrique n’a aucune excuse d’être pauvre, a déclaré, le 28 novembre à Lagos, le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi A. Adesina. Il a ajouté que le continent devait faire, de toute urgence, une introspection pour résoudre ses nombreux défis, et a appelé les citoyens à responsabiliser les gouvernements sur la question de la pauvreté.
DEVELOPPEMENT – Selon un document de presse, le président de la Banque a lancé cet appel lors d’une conférence qu’il a donnée à l’occasion du 40e anniversaire du quotidien nigérian The Guardian, le principal journal indépendant du pays. La conférence avait pour thème : « Pour que le monde respecte l’Afrique ». M. Adesina, lauréat du prix de l’« Homme de l’année 2021 ) » décerné par The Guardian, a souligné que l’Afrique ne devait pas être au stade où elle se trouve aujourd’hui, et il a exhorté les pays africains riches en ressources naturelles à renforcer la bonne gouvernance, la transparence, la responsabilité et les politiques de gestion saine afin d’inverser le cours des choses. Compte tenu de ses vastes ressources naturelles, l’Afrique doit devenir un continent qui produit des richesses inclusives et bien réparties, a-t-il soutenu.
« Si nous gérons bien nos ressources naturelles, l’Afrique n’a aucune raison d’être pauvre. Nous disposons de 6 200 milliards de dollars de ressources naturelles (…) Alors, comment diable se fait-il que nous soyons encore pauvres ? Nous devons simplement nous retrousser les manches, éradiquer la corruption et gérer nos ressources dans l’intérêt de nos pays et de nos populations », a déclaré M. Adesina.
« L’Arabie saoudite possède du pétrole, tout comme le Nigéria. Le Koweït possède du pétrole, tout comme le Nigéria. Le Qatar possède du gaz en abondance, tout comme le Nigéria et d’autres pays. Pourtant, le Nigéria est le pays dont la proportion de la population vivant sous le seuil d’extrême pauvreté en 2023 est la plus importante d’Afrique. De toute évidence, il y a quelque chose de fondamentalement défaillant dans notre gestion, ou plutôt notre mauvaise gestion, de nos ressources naturelles. », a-t-il regretté.
À titre d’exemple, le président de la Banque a cité la Corée du Sud, dont le Pib par habitant est passé de 350 dollars dans les années 1960 à environ 33 000 dollars en 2023. « C’est le genre de bond en avant dont nous avons besoin (…) Nous devons nous demander quand nous allons opérer le même changement que celui de la Corée du Sud, qui est passée du stade de pays au bas de l’échelle du développement à celui de pays riche et industrialisé aujourd’hui », a déclaré Akinwumi Adesina. « Je suis optimiste pour le Nigéria. Je suis optimiste pour l’Afrique. Je crois en l’Afrique », a-t-il ajouté. Selon lui, l’Afrique a besoin de politiques, d’investissements, d’infrastructures, de logistique et de financement adéquats…
Le président de la Banque a félicité le quotidien The Guardian pour avoir continué à « préserver la vérité. Au fil des ans, cette publication de classe mondiale a établi une référence en matière d’excellence journalistique. Elle a contribué à façonner le discours public, à promouvoir la responsabilité et à servir de sentinelle du peuple. Ce faisant, The Guardian a gagné à juste titre le respect des Nigérians et des lecteurs du monde entier », a-t-il salué.
La présidente et éditrice du journal The Guardian, Lady Maiden Alex-Ibru, a décrit le président de la Banque comme « l’un des meilleurs produits que le Nigéria ait exporté dans le monde ».
Maderpost / Lejecos