Diomaye moy Sonko, ne peut aller loin sans l’inclusivité, mieux, la reformulation du slogan : Diomaye moy Sonko en Diomaye moy Sénégal, un outsider sur qui, nous avons porté nos suffrages.
TRIBUNE – A quand l’apaisement, l’inclusivité, le concret ?
Si la presse dans son entièreté, était muselée, la démocratie aurait baissé pavillon, rendu les armes. Le Sénégal aurait perdu sa belle parure, ses atours étincelants, son coût élevé, après tant d’années de lutte pour l’asseoir.
Notre pays, aurait perdu une bonne partie de ses charmes, son standing de vitrine démocratique, offerte à l’imitation. Nous serions retournés dans les abysses de l’inconnu, dans ces interminables tunnels gazaouis au sort de pérennité si aléatoire. On aurait perdu quelque part, une bonne partie de notre dignité, si la digue avait sauté. La nature, ayant horreur du vide, nous aurions avec la mort de la presse, en sus d’écrans noirs, un ersatz et pas des moindres, une sorte de Pravda, la voix de son maître. La télévision aurait à l’instar des régimes totalitaires, un seul écran, une seule couleur et dans le même esprit, la mission officielle de n’informer ni juste, ni vrai, mais plutôt de sériner de la vile propagande, celle d’abreuver l’opinion des desideratas du pouvoir. Les oukazes du binôme, passeraient plus facilement sans critiques, sans censure pour expliquer les arcanes de la rupture, la quintessence du projet à consommer pour être dans les clous de la pensée unique. Mais il manquerait la classe, l’esthétique, la vérité dans la démarche, pour fixer dans la conscience collective, un catéchisme, celui de l’appropriation des “idées révolutionnaires” vendues au peuple et plus particulièrement à la jeunesse. Ce serait un retour non loin de la préhistoire pour notre pays si riche de son passé à tous points de vue, une irrévérence à l’endroit des ancêtres et des bâtisseurs de la République. Quel gâchis, ce serait !
Hélas, le Sénégal vit l’inédit et se retrouve embarqué vers une destination non affichée, encore moins, sans carte routière pour connaître où et comment aller à la prochaine étape. Le projet, la déclaration de politique générale, si désirée dans l’hémicycle, eux seuls peuvent nous dire où va le train.
Nous mesurons à cet égard, un début de sentiment de crainte, de peur du lendemain, largement partagé aujourd’hui dans l’opinion, surtout avec la volonté tenace des Autorités de sévir plutôt que de servir.
Encore une fois, oui à la reddition des comptes, oui au paiement des impôts, mais sans cruauté inutile.
La posture citoyenne doit être la règle pour tous devant nos obligations, nous en convenons, sauf ces actes de règlements de comptes, qui présentement, n’échappent à personne. Tambacounda, le nouveau goulag pour les intrépides magistrats irrévérencieux, qui ont osé condamner l’incondamnable, puis Bah Diakhaté, Ahmet Suzanne Camara pour offense au Premier ministre, une “loi cadeau” pour étayer à suffisance, l’esprit de la cravache, ” les travaux forcés intellectuels ” la frilosité, l’allergie à la critique et surtout le sous-jacent avertissement pour ceux, qui seraient tenté de lever les yeux sur le binôme, pire de le toiser, Madiambal Diagne est sans doute dans la ligne de mire ?
Le pays est bloqué, ne roule pas par manque du liquide précieux, de carburant que nous avons, à présent dans le réservoir, mais faute d’expérience, de tendresse et d’humilité de demander à tout le monde, de partager dans des échanges féconds, les bonnes idées à mettre sur la table, à disserter sur les enjeux de développement durable, cogiter sur le destin du pays dans une belle ambiance fraternelle, dans le respect, dans nos valeurs.
Diomaye moy Sonko, ne peut aller loin sans l’inclusivité, mieux, la reformulation du slogan : Diomaye moy Sonko en Diomaye moy Sénégal, un outsider sur qui, nous avons porté nos suffrages. A l’arrivée, un président élu contre toute attente pour montrer la volonté divine et l’accepter. Cependant, une partie du peuple est ostracisée, mais avec la certitude, que les meilleurs, peuvent être aussi de l’autre côté. Cette stigmatisation, est un frein à l’emergence du pays. Ainsi que de Cassandres, à l’extension durable et qui sait, létale pour ce qui est de la fracture sociale qui ne fait que se creuser. Ce serait encore le prolongement inutile d’un face-à-face entre 54% contre 46%. Une belle victoire certes, mais pas un plébiscite.
Ghezzo, roi d’Abomey disait : ” Si tous les fils du pays, venaient par leurs mains, boucher les trous de la jarre, le pays, serait sauvé. “. Une belle sagesse face aux velléités d’un État pastéfien sans concession. Le Sénégal est encore malade de ses maladies politiciennes. Il souffre de la vacuité d’un discours progressiste, responsable, rassembleur pour mettre fin au clivage et dans un bel esprit de cohésion, relever les défis. Il demeure encore, un étrange pays réservé comme toujours aux vainqueurs et courtisans, à une nomenclatura dénoncée naguère. Une pathologie que l’on souhaiterait soigner avec des docteurs en blouse blanche, plutôt qu’avec ces autres “docteurs” de charme, si nombreux aujourd’hui.
Mamelles
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