Au Sénégal, journée de commémoration aujourd’hui lundi 20 décembre pour les 20 ans du décès de Léopold Sédar Senghor, premier président du pays au moment de l’indépendance. Un hommage lui sera rendu au cimetière Bel-Air où il est enterré et une messe sera dite en son nom en fin de journée à la cathédrale de Dakar. Professeur, poète, député, ministre, président de la République…. Il a marqué les générations, mais quel héritage laisse-t-il encore aujourd’hui au Sénégal ?
COMMEMORATION – Dans le calme cimetière chrétien de Bel-Air à Dakar, une sobre tombe en marbre est entourée de plusieurs pots de fleurs aux couleurs du Sénégal. C’est ici qu’a été enterré Léopold Sédar Senghor. Albert Mendy, 54 ans, s’y recueille régulièrement : « Il a amené à l’indépendance par la voie passive, par la diplomatie. Sans armes, ni fautes, il nous a appris la sagesse, la doctrine du savoir, l’art de parler. »
Une pensée encore d’actualité
Vingt ans après sa mort et quarante ans après son retrait du pouvoir, la pensée de Léopold Sédar Senghor est encore d’actualité, selon Hamidou Sall, écrivain sénégalais : « Léopold Sédar Senghor constitue une source pour demain, parce que c’est une pensée médiane ; enracinement et ouverture, dialogue des cultures. Le monde ne peut vivre dans le repli. Et Senghor est très critique vis-à-vis de l’Occident. C’est un homme d’enracinement, mais c’est un homme de fraternité. »
Un changement de perception
S’il reconnait que Léopold Sédar Senghor a mis en place les institutions solides de la République, Papa Ismaila Dieng, chargé de plaidoyer à la ligue des Africtivistes, note un changement de perception et une remise en cause de son héritage avec la montée du sentiment anti-français : « La jeunesse actuelle le voit de plus en plus comme quelqu’un qui a un peu mis le Sénégal aux crochets de la France. D’un autre côté, on parle de Mamadou Dia et de Cheikh Anta Diop, deux personnes avec qui politiquement il n’était pas d’accord. Et la jeunesse actuelle s’identifie beaucoup à ces deux leaders-là. »
Raphaël Ndiaye, de la fondation Léopold-Sédar-Senghor, regrette qu’aucune université ne porte le nom du célèbre poète.
Maderpost / Rfi