Agent monétique à la CBAO, la dame M. Ndiaye s’est faite beaucoup d’argent au fur et à mesure des années en se servant sur les comptes bancaires de ses clients. L’arnaque a commencé depuis 2018. La femme avait pris l’habitude de mettre de l’argent sur les cartes bancaires expirées de ses clients, en retirant directement des sommes importantes sans que les clients ne s’en rendent compte.
BANQUE – Ces mouvements d’argent ont fini par attirer l’attention des services internes qui ont saisi la justice pour élucider cette affaire. Conduite, hier lundi, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour répondre des chefs d’accusation de maintien frauduleux dans un système informatique, usage de carte bancaire contrefaite, obtention d’avantages indues, la dame a reconnu sans ambages les faits qui lui sont reprochés. « J’ai commencé cette activité illicite depuis 2018. J’ai eu à retirer une somme globale de 27 millions de nos francs », a-t-elle reconnu. Poursuivant sa narration des faits, elle a confié au juge qu’elle est agent monétique chargée de paramétrer les cartes bancaires à la CBAO : « L’argent provenait des comptes des clients sans que ces derniers ne s’en rendent compte. En effet, j’utilise les cartes qui sont arrivées à expiration avec l’aide d’un fichier numérique. Je créditais des cartes qu’il fallait détruire » .
Sur la question de savoir si elle avait l’autorisation pour faire ce travail ? Elle a rétorqué : « l’autorisation de débiter c’est l’erreur que j’ai faite. Vous savez en tant qu’agent monétique, c’est ma tâche de débiter et de créditer les cartes. Mais ce que j’ai fait, ça n’a rien à voir avec le travail que je devais faire tous les jours ».
Prenant la parole à la suite de sa cliente, l’avocat de la défense a renseigné que la dame a eu à faire un versement de 16 millions pour le compte de la partie civile. « En plus de ce versement, elle a pris l’engagement de payer le reliquat qui est déjà disponible d’ailleurs », a dit la robe noire.
2 ans avec sursis
Faisant son réquisitoire dans cette affaire, le représentant du maître des poursuites a indiqué que les faits sont constants. Mais, précise-t-il, comme la mise en cause est dans les dispositions de payer la totalité de la somme dérobée, il a requis une peine de 2 ans sursis. A la suite du parquet, l’avocat de la défense a repris la parole pour constater : « le reliquat qui reste à être payé est disponible. Sa sœur qui est dans la salle a la somme restante. Ma cliente a montré sa bonne foi par rapport au règlement de ce montant. Je vous demande donc de lui tendre la perche parce que l’erreur est humaine ».
Après concertations, le tribunal des flagrants délits de Dakar a renvoyé le délibéré jusqu’au 13 décembre prochain. La présidente a demandé à l’avocat de leur produire la preuve du remboursement avant la date du délibéré c’est-à-dire lundi
Maderpost / Emedia