Un groupe de femmes « dynamiques et engagées » porté cette année sur les fonts baptismaux en novembre dernier a décidé d’organiser le dimanche 19 décembre une #MarcheBlancheDesFemmes pour dire « non aux violences sur les femmes ».
VIOLENCES – Sensibiliser davantage les Sénégalais sur les « violences conjugales, les mariages forcés, les divorces inéquitables, les viols, le proxénétisme, etc. ». Tel est le but de ce groupe de femmes qui estime que la « paix du monde passe par le respect de toutes les femmes, le respect de leurs droits, de leur vie, de leurs choix ».
Le groupe des femmes composé de nombreuses femmes médecin, juristes, journalistes, sociologues, professeurs de lettre, artistes, parlementaires, etc. constate que les « lois existent mais la justice est lente ». « Les faits souvent prescrits et l’arbitraire règne en maître. Les vices et sévices corporels n’arrivent qu’en septième position sur dix causes de divorce dans notre code. Les femmes se taisent, se terrent et souffrent dans leurs ménages au péril de leur vie et de celle de leurs enfants. », ajoutent-elles.
« Les femmes victimes font trop souvent l’objet d’une levée de boucliers. Déjà confrontées à des douleurs indicibles et multiformes, elles doivent encore subir la vindicte d’hommes et de femmes s’arrogeant le droit de les juger. Oui au Sénégal, encore trop de femmes, de filles subissent des violences atroces et l’opinion publique critique sévèrement ces ‘mauvaises épouses, mauvaises filles’ qui passent de victimes à coupables », regrettent-elle.
« Le silence recouvre ces horreurs d’un voile pudique de “Soutoura” par les familles, les amis, les pouvoirs publics. Oui, trop de femmes sénégalaises, quel que soit leur niveau d’étude, sont en danger dans leurs foyers et a ce jour stratégie nationale de lutte contre les Violences Conjugales n’est mise en œuvre. »
Jointe par téléphone, une femme indique que le groupe qui a commencé par une présence virtuelle avec deux groupes sur Whatsapp et une pétition signée par plus de 1000 personnes dont des hommes, que cette marche blanche des femmes est un « hymne à la non-violence sur les femmes ».
Ce groupe est né à la suite de la tuerie le dimanche 7 novembre dernier dans un quartier de Sacré-Cœur de trois enfants par leur père médecin-dentiste, Dr Falla Paye, qui s’est ensuite donné la mort.
Traumatisées par « l’horreur », des femmes se sont dit que cela pouvait être n’importe laquelle d’entre elles, ce d’autant la mère des enfants était en instance de divorce. D’où la prise de conscience que « nous sommes dans une société de silence qui peut exploser comme une cocotte-minute parce que les nerfs sont à fleur de peau », a dit une dame à Maderpost.
Voulant que « cela cesse » « Toutes et Tous ensemble levons nous pour dire Assez. Plus jamais ça », disent-elles encore, soutenant : « Agissons pour sauver les femmes. Protégeons nos enfants ! Mettons en place des cadres sécurisants et épanouissants pour prévenir les violences. Ce combat appartient à toutes et tous, parce que nous avons tous une mère. »
Selon les femmes “briser le silence, ce n’est pas crier”.
Maderpost