Que l’histoire se répète n’est pas forcément une mauvaise chose en Afrique, a déclaré le président sud-africain Cyril Ramaphosa à l’ouverture de la deuxième foire commerciale intra-africaine à Durban, le 15 novembre dernier.
ZLECAF – Selon le président Ramaphosa , l’Afrique, pendant des siècles, à l’époque précoloniale, a été un centre commercial prospère et aujourd’hui, le continent « prend des mesures concrètes pour écrire sa propre histoire de réussite économique ». « Je pense que beaucoup d’entre nous souhaitent ardemment que ce merveilleux label doré – « fabriqué en Afrique » – ne se réalise pas ailleurs dans le monde qu’en Afrique. C’est essentiel si nous voulons changer les relations commerciales faussées qui existent entre les pays africains et le reste du monde », a déclaré M. Ramaphosa à Durban, ville qui abrite l’un des plus importants ports d’Afrique.
La biennale de la Foire commerciale intra-africaine lancée en 2018 est un tremplin à la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Organisée par la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) en collaboration avec l’Union africaine (UA) et le secrétariat de la Zlecaf, la foire rassemble les communautés économiques de développement, de commerce et de l’investissement pour négocier des accords et convenir des mesures à prendre pour promouvoir le commerce intrarégional.
La Zlecaf, entrée en vigueur cette année, ambitionne de devenir la plus grande zone commerciale du monde après l’Organisation mondiale du commerce créée en 1994. Elle donnera la possibilité à l’Afrique d’accroître ses revenus de plusieurs milliards de dollars au cours de la prochaine décennie. Pour les intervenants à la Foire commerciale, cette promesse est particulièrement pertinente dans le contexte actuel, où le continent tente de se reconstruire à la suite de la pandémie de Covid-19.
Se félicitant des accords conclus avec succès lors de la première édition de la foire, le directeur général d’Afreximbank, Benedict Oramah, a rejeté le scepticisme quant à la capacité des pays africains à stimuler entre eux et de manière significative le commerce, qui représente actuellement environ 18 % du total des biens
qui traversent les frontières nationales.
« Cette foire est un point de départ, a déclaré M. Oramah, réaffirmant le soutien à 100% d’Afreximbank au pacte commercial de l’Afrique. Les autres raisons pour lesquelles les sceptiques ont tort tiennent au fait qu’aujourd’hui, nous disposons d’un secrétariat de la Zlecaf fort et dynamique, doté des connaissances et de
l’énergie nécessaires pour mener à bien son programme », a-t-il assuré.
Pour le secrétaire général de la Zlecaf, Wamkele Mene, le pacte ne pourra pas réussir sans le secteur privé, les petites et moyennes entreprises et les jeunes entrepreneurs. Prenant l’exemple de l’Union européenne, il a déclaré que le chemin vers l’intégration des marchés était difficile et prenait du temps.
« Nous, Africains, devrons retrousser nos manches, travailler dur et faire en sorte de surmonter tous les obstacles », a souligné M. Mene. Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi A. Adesina, a déclaré récemment lors d’une rencontre avec M. Mene que la mise en œuvre de la Zlecaf deviendrait une composante essentielle du programme de prêts de l’institution.
Plusieurs dirigeants africains ont pris part à l’ouverture de la foire, parmi lesquels le président nigérian Muhammadu Buhari, le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa, du Malawi Lazarus Chakwera, de Zanzibar Hussein Mwinyi, de la zambien Hakainde Hichilema et le Premier ministre rwandais Édouard Ngirente.
Maderpost / Lejecos