Le Réseau des associations pour la protection de l’environnement et la nature (RAPEN) a adressé une correspondance au chef de l’Etat Macky Sall pour demander l’arrêt définitif de la centrale à charbon implantée à Bargny. Cette organisation faitière en appelle au respect des engagements pris par le Sénégal.
CENTRALE DE BARGNY-SENDOU – Dans le cadre de la lutte contre la centrale à charbon de Bargny-Sendou, les défenseurs de l’environnement et les communautés locales affectées ne s’avouant toujours pas vaincus ajoutent un autre arc dans leur stratégie. Ils ont décidé d’adresser une correspondance ouverte au chef de l’Etat Macky Sall dans le sillage de la Cop 26 à Glasgow en terre écossaise.
Une campagne citoyenne intitulée Bargny dit « non au charbon ; oui aux énergies renouvelables » initiée par une vingtaine d’associations environnementales, des groupements de femmes et la société civile étrangère pour demander l’arrêt définitif de la centrale.
« Nous vous invitons monsieur le Président de prendre la décision officielle de l’arrêt définitive de la centrale à charbon de Bargny en respect à l’article 13 du code de l’environnement et la Constitution du Sénégal ainsi que l’accord de Paris ratifié le 21 septembre 2016 par le Sénégal », a déclaré Daouda Larry Gueye lors d’un point de presse qui fait suite au dépôt de la correspondance ce mardi au palais de la République.
Les inquiétudes des organisations environnementales à base communautaire ont été d’ailleurs soulignées dans le rapport du groupe interprofessionnel pour l’environnement. Un document qui a alerté le monde quant aux risques climatiques provoqués par les émissions de gaz à effet de serre.
« Nous avons pris ensemble la décision de demander au Président de la République du Sénégal d’arrêter le charbon et plus particulièrement la centrale à charbon de Bargny. Il y a lieu de savoir que le monde est en danger. (…). Il y a lieu de voir quelle est l’option qui a été prise. Il est question de renoncer au charbon et d’arrêter la centrale à charbon de Bargny qui est la toute première centrale », s’insurge M. Gueye parcourant la lettre signée par l’ensemble des organisations.
En 2009, l’Etat du Sénégal avait décidé la construction à l’est de Bargny d’une centrale électrique à charbon de 115 mégawatts. Dans l’urgence de résorber le gap énergétique, le gouvernement n’avait pas pris en compte les risques sociaux économiques et environnementaux liés à ce projet dénonce toujours le RAPEN.
Pour preuve, une case de santé (Miname), une garderie d’enfants, une école primaire et un site de transformation des produits halieutiques tenu par plus de mille femmes à Khelcom sont compris dans l’enceinte de la marge sécuritaire.
Après douze ans de lutte, ils continuent de dénoncer le rôle des banques (BAD, CDEAO, FMO) qui ont financé ce projet qui aujourd’hui conduit vers une mort lente de milliers de personnes
Maderpost / Leral.net