Cinq ans après la COP de Marrakech, l’Afrique accueillera à nouveau le rendez-vous mondial du climat en 2022. Alors que les financements promis tardent à être débloqués, le continent veut prendre une part plus active dans une transition énergétique, de plus en plus au cœur de son développement.
CLIMAT – L’Egypte accueillera la 27e Conférence internationale sur le climat (COP 27) en 2022. Le pays dirigé par Abdel Fattah al-Sissi avait proposé sa candidature pour accueillir l’événement cinq ans après le Maroc.
Dans son intervention à l’occasion de la COP 26 qui se déroule actuellement en Ecosse, le président égyptien a indiqué que le rendez-vous de la COP 27 serait « une véritable conférence africaine pour progresser dans des domaines prioritaires tels que le financement climatique, l’adaptation et les pertes et dommages ». Comme pour les précédentes conférences, l’enjeu de cette future rencontre sera pour l’Afrique de franchir un nouveau cap dans la mobilisation de l’investissement initial en capital dont elle a besoin pour améliorer sa réponse face au changement climatique, à long terme.
Le premier point serait de parvenir à ce que les économies développées tiennent leurs promesses tenues lors de l’Accord de Paris sur le climat en 2015, de fournir 100 milliards de dollars par an pour aider à couvrir les coûts d’adaptation et de transition des pays en développement. Aussi faudra-t-il aligner les marchés financiers sur les objectifs de cet accord, afin de fournir les ressources importantes dont l’Afrique a besoin pour permettre à ses économies de s’adapter au réchauffement climatique.
Dans une tribune commune, Akinwumi Adesina, président de la BAD, Ngozi Okonjo-Iweala, directrice de l’OMC, Vera Songwe secrétaire exécutive de la CEA et Ibrahim Assane Mayaki secrétaire exécutif du NEPAD ont indiqué : « toute solution au changement climatique doit aborder le commerce, élément vital de l’économie mondiale. La clé pour mettre fin à notre malaise économique actuel est de garantir une ouverture et une prévisibilité constantes, notamment en s’engageant à respecter des règles commerciales mondiales alignées sur les objectifs de l’Accord de Paris ». Et d’ajouter : « des blocs régionaux tels que la nouvelle Zone de libre-échange continentale africaine peuvent donner une impulsion pour ancrer notre engagement en faveur d’un développement sobre en carbone ».
A en croire Dr Yasmine Fouad, ministre de l’Environnement de l’Egypte, l’Afrique est prête à poursuivre « les efforts de l’actuelle présidence britannique de la conférence, les progrès significatifs réalisés dans l’agenda des négociations, les initiatives annoncées et le renouvellement des engagements en faveur de l’action climatique au plus haut niveau lors de la réunion des chefs d’Etat. Ce qui représente un coup de pouce sur la voie d’une lutte efficace contre les effets du changement climatique ».
Pour rappel, d’après l’ONU, le changement climatique coûte au continent 7 à 15 milliards de dollars par an et menace à la fois la sécurité alimentaire et l’utilisation de l’hydroélectricité. Selon le Green Climate Fund, l’Afrique subsaharienne ne reçoit que 5 % du financement climatique total en dehors de l’OCDE.
Maderpost / Agence Ecofin / Dorcas Loba (Stagiaire)
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