Lors de son interrogatoire à la barre, le général Gilbert Diendéré a déclaré qu’après avoir quitté le conseil de l’Entente, où venaient d’être tués Thomas Sankara et ses compagnons, il avait appelé le commandant Boukari Lingani pour lui rendre compte de ce qu’il avait vu.
BURKINA FASO – Pourquoi a-t-il rendu compte à Boukari Lingani et pas à Blaise Compaoré dont il était l’adjoint au centre national d’entraînement commando ? A cette question du parquet, l’accusé donne trois raisons.
« Premièrement, j’ai constaté que les éléments qui ont fait ce mauvais travail (assassinat de Thomas Sankara et de ses compagnons) relevaient de Blaise Compaoré. J’étais donc hésitant. Deuxièmement, Blaise était malade et était chez lui. Troisièmement, le commandant Lingani était aussi mon chef direct puisque j’étais aussi le chef Division Information. J’avais la possibilité de lui rendre compte », a déclaré Gilbert Diendéré.
Pourquoi est-ce que les soldats auteurs du drame n’ont pas été arrêtés ? Pour le général Gilbert Diendéré, il était dans l’incapacité de procéder à l’arrestation des soldats qui étaient au conseil de l’Entente puisqu’il y est arrivé en tenue de sport, sans arme et sans élément de sécurité.
« Est-ce que je peux aller dire à ces gens là ‘’ Messieurs les assaillants, vous êtes en état d’arrestation. Vous avez droit à des avocats…’’. Dans cette situation, je ne savais pas qui était qui. Le moindre faux pas pouvait faire que je sois la quatorzième victime. Et j’allais avoir mes avocats de ce côté », a déclaré l’accusé en regardant le banc des avocats de la partie civile. Un geste qui a fait rire l’assistance.
«Si je pouvais les arrêter, a-t-il poursuivi, est-ce que vous pensez que des gens qui ont abattu le président du Faso et douze autres personnes, allaient se laisser faire ? Ils allaient résister. Il y aurait eu des coups de feu et plusieurs morts. Et je ne serais pas là pour répondre de treize morts mais de cinquante morts ».
Maderpost / Igfm