Les opposants au coup d’Etat militaire organisent une démonstration de force contre le général Abdel Fattah al-Burhan, auteur du putsch de lundi dernier. Ils sont bien décidés à remettre en route la transition démocratique, malgré cinq jours de répression meurtrière qui ont fait au moins une dizaine de morts et des dizaines de blessés. La manifestation de ce samedi 20 octobre a commencé en tout début d’après-midi. Deux manifestants ont été tués par les forces de sécurité.
SOUDAN – À Omdourman, ville-jumelle de Khartoum, deux manifestants ont été tués par les forces de sécurité, a annoncé un syndicat de médecins pro-démocratie.
Depuis la fin de la matinée, les manifestants se rassemblent dans chaque quartier et convergent sur les grands axes au sud de l’aéroport. À l’intersection de deux grandes rues à Khartoum, les manifestants sont déjà nombreux en ce début d’après-midi, rapporte notre correspondant, Eliott Brachet, qui décrit une mobilisation massive, avec des milliers, voire des dizaines de milliers de personnes en train de marcher sur près de 5 km.
Il y a des familles venues de loin, en voiture, les jeunes sur le toit des véhicules font le “V” de la victoire. Certains portent des drapeaux soudanais, d’autres des pancartes exigeant la chute de la junte militaire au pouvoir. « Le général al-Burhan est décrié partout. Il finira dans la même prison qu’Omar el-Béchir », scandent les manifestants. Il s’agit d’un des slogans de cette journée.
Un peu plus haut, sur l’avenue de l’aéroport, des barbelés ont été disposés par les militaires. Les ponts reliant Khartoum aux villes voisines de Omdourman et Bahri ont également été bloqués par des véhicules militaires. Il s’agit d’empêcher que les cortèges convergent vers les lieux de pouvoir et que l’armée soit dépassée par le nombre de manifestants.
À certains endroits, les pick-up des forces de soutien rapide sont de retour, surmontés de mitrailleuses.
En tout cas, aujourd’hui, malgré la coupure des télécommunications, les Soudanais sont mobilisés en masse contre ce coup d’État. Les manifestants s’époumonent : « Les balles ne tuent pas, scandent-ils, ce qui tue c’est le silence imposé au peuple ».
Maderpost / Rfi