La défense des Lions a, certes, encaissé deux buts en deux sorties. Kalidou Koulibaly estime qu’ils pouvaient les éviter. Mais le capitaine des Lions estime qu’il est difficile de garder la solidité défensive sur très longs matches. Il reconnaît tout de même qu’ils doivent rectifier le tir avant les échéances importantes de la CAN Cameroun 2022.
FOOTBALL – Kouly, quatre victoires en autant de sorties, il fallait le faire pour se qualifier au dernier tour des éliminatoires de la Coupe du monde 2022…
Oui, il fallait le faire. On savait que ça allait être difficile, mais on voulait se qualifier le plus rapidement possible. Alhamdoulilah on a réussi en faisant 4 matches 4 victoires. C’est dommage qu’on ait pris encore ce but aujourd’hui (mardi dernier). Je pense qu’on pouvait éviter cela. Mais, sur ces 4 matches, je peux dire qu’on a un beau bilan. On a fait le football qu’on voulait jouer, le football africain. Gagner nos matches, être concrets dans ce qu’on fait et je pense qu’on l’a bien réussi. On peut donc être contents.
La fébrilité défensive de l’équipe ne vous inquiète-t-elle pas ?
Non, ce n’est pas inquiétant. On sait qu’on doit faire attention à tout. Mais garder la solidité sur un certain nombre de matches, c’est difficile, même si je pense que ce sont des buts très évitables. Mais, ça va nous permettre de travailler davantage et de garder les pieds sur terre. Parce que tout le monde croit que le Sénégal est invincible et que l’on doit gagner les matches par 4-0 à chaque fois. Mais, voilà, c’est un domaine où on doit continuer à travailler. Le plus important aussi c’est que nous parvenions à mettre 3 ou 4 buts à des équipes. Ce qu’on ne faisait plus depuis très longtemps. C’est pour moi un motif de satisfaction.
Les sorties de balle sont aussi pointées du doigt…
(Il coupe) On essaye de construire correctement, de faire un jeu court. Mais comme vous le savez, on n’a pas les terrains adéquats. Nous, on joue en Europe. Il y a aussi beaucoup d’agressivité de la part des autres équipes. Et je pense que le football africain c’est un football assez particulier. On ne peut pas comparer un match Sénégal-Namibie et un match entre la France et la Belgique. Ce sont deux matches totalement différents, sur des terrains différents avec des joueurs différents. Donc, il faut s’adapter. Le football africain est plus vertical que le football européen. C’est à nous de nous adapter. Je sais qu’il y a un peu de peur par rapport à la construction, mais il faut être concret sur ce qu’on doit faire. À la dernière CAN, on a joué notre football et ça s’est bien passé. Maintenant, il faut continuer comme ça. Nous, on tenait à nous qualifier le plus rapidement possible. On va pouvoir travailler tranquillement les relances. Et il ne faudra pas se fixer sur ça, car l’objectif qu’on avait c’était de se qualifier, de gagner ce match et marquer des buts. On l’a fait. Maintenant, une équipe n’est jamais parfaite. On va continuer à travailler.
Vous avez évolué en défense centrale avec différents profils. Comment se passe votre association avec Abdou Diallo dans la charnière centrale ?
Ça se passe bien. Abdou est un grand joueur, qui évolue dans un très grand club. Donc, c’est encore plus facile de jouer avec lui. Je suis aussi habitué à jouer avec Cheikhou (Kouyaté), j’ai joué avec Kara (Mbodj) et avec Salif Sané. Donc, j’ai joué avec beaucoup de profils. Mais voilà, avec Abdou ça se passe très bien. On sait aussi que derrière y a des joueurs qui poussent comme Abdoulaye Seck, comme Pape Abou (Cissé). Donc, il faut être vigilant et continuer à travailler comme on le fait actuellement. Mais, je pense qu’au fur et à mesure qu’on avance, ça va aller de mieux en mieux. Abdou commence à connaitre le football africain. Je pense que le match d’aujourd’hui nous a vraiment appris beaucoup de choses. Surtout à lui parce que même dans mon cas, on voit nettement la différence quand je venais d’arriver et aujourd’hui. J’ai un peu l’expérience du football africain. On sait que c’est un football qui est fait de verticalité. C’est vrai que parfois ça ne plaît pas à tout le monde, mais c’est comme ça qu’on va gagner les matches. On l’a vu en première mi-temps quand on a voulu construire court et qu’on a eu du mal. En deuxième mi-temps on est revenu avec un jeu plus direct, un jeu vers les attaquants. Parce que nos attaquants prenaient l’ascendant sur les défenseurs adverses et il fallait donc jouer sur eux. On l’a fait et on a marqué des buts.
Quelle sera la suite des éliminatoires de la Coupe du monde ?
Notre objectif c’est de faire 6 victoires sur 6 matches. On sait que ça va être difficile. Les deux prochains matches vont nous permettre aussi de préparer la Can qui va arriver bientôt. Donc c’est aussi des matches de préparation pour ça. En jouant quand même des équipes comme le Togo et le Congo Brazza, on a de bons matches qui vont nous permettre de bien nous préparer. Je pense qu’on doit tout faire pour gagner ces matches. Je suis content de l’équipe, des 3 buts de Famara et des grosses prestations de Sadio. Parce que sur ces deux matches, on a vu un Sadio des grands soirs et ça fait très plaisir.
Quel sera l’objectif du Sénégal à la CAN 2022 qui se joue dans trois mois au Cameroun ?
L’objectif, on ne va pas le crier sur tous les toits, mais je pense que tout le monde le sait. On veut aller le plus loin possible dans cette compétition et essayer de ramener la coupe à la maison. On sait que ça va être difficile, car tout le monde nous attend au tournant. Il y a des équipes comme l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, le Cameroun, le Nigeria qui sont encore là. Donc, ça ne va pas être facile. Tout le monde aura sa chance. On fera tout pour mettre les chances de notre côté et bien préparer cette CAN. On va essayer de faire plaisir à notre public, c’est ça le plus important. On va tout faire pour rendre le peuple fier. Ramener la coupe ne sera pas chose facile, mais on ne va pas se mettre plus de pression. On sait ce qu’on veut et on va de tout faire pour que ça arrive.
Pouvons-nous espérer que 2022 sera la bonne après la finale perdue en 2019 face à l’Algérie ?
Inch Allah ! J’espère que 2022 sera la bonne. Mais, il ne faut pas brûler les étapes. Il y a des matches à jouer, des matches à gagner. On va prendre les matches un à un. On va essayer d’abord de nous qualifier pour sortir des poules. C’est la chose la plus importante, parce que souvent, le Sénégal a du mal à sortir des matches de groupes. Ce sera compliqué parce qu’à la CAN toutes les équipes auront leur chance. Et après, on verra si on ira jusqu’au bout.
Maderpost / Igfm