Entre le mois de juillet et octobre 2021, 365 candidats à l’émigration irrégulière ont été interceptés sur les côtes maritimes et retournés à Saint-Louis. Une situation qui témoigne que la ville tricentenaire reste une zone privilégiée des migrants irréguliers. Ces migrants sont le plus souvent accueillis par des associations de la société civile qui travaillent sur les questions migratoires dans la ville.
EMIGRATION CLANDESTINE – « Nous travaillons avec les la police et la gendarmerie. À chaque fois, ils nous appellent lorsqu’il y a des migrants interceptés et retournés », a révélé Maodo Diagne, coordonnateur d’Action Femme Enfant (AFE).
Féminisation de l’émigration irrégulière
La féminisation de l’immigration irrégulière est également une réalité à Saint-Louis. De plus en plus, des femmes prennent le départ avec les hommes sur les pirogues de fortune. Selon M. Diagne, par ailleurs Point Focal de la Croix-Rouge, parmi les 365, les 138 sont des femmes et 28 d’entre elles sont des mineures âgées de moins de 16 ans. Deux de ces enfants étaient accompagnés de leurs parents. Le reste, ce sont des mineurs, qui, la majeure partie, accompagnaient les pêcheurs dans leurs activités de pêches.
Dans le cadre du projet Migration-Syndicat, une rencontre d’échanges a été tenue, ce samedi 9 octobre 2021, à l’école CEM de Pikine. Elle a regroupé les membres du Réseau pour la défense des droits des migrants (Reddem), des notables du quartier Pikine de Saint-Louis et des organisations qui œuvrent sur la sensibilisation contre la migration irrégulière. « Cette sensibilisation est importante. Mais elle ne règle pas le problème. Au moment où nous tenons cette réunion, il y a des jeunes qui sont un peu partout à Saint-Louis et qui sont prêts à partir. C’est parce qu’ils ne croient à aucune alternative qui pourrait améliorer leur vie », a indiqué le président de l’association des rescapés de Pikine, Moussa Cissé.
Le quartier Pikine de Saint Louis a payé un lourd tribut lors du récent incendie d’une pirogue de fortune à Mbour. 18 jeunes de ce quartier ont péri dans cet incendie. C’est d’ailleurs ce qui a motivé la mise en place de cette association qui œuvre à la sensibilisation des jeunes de Pikine contre la migration irrégulière.
Maderpost / Emedia